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POM PON

Les cœci correspondoient à nos salons. Il y en avoit de plusieurs sortes : les corinthiens, voûtés et environnés de colonnes ; les tétrastyles, qui avoient deux ordres, et un balcon ou terrasse extérieure ; enfin, les cyzicènes, ordinairement situés sur le jardin, et dont les fenêtres s’ouvroient du haut en bas.

On trouvoit encore dans les maisons l’exèdre, lieu de conversation, la pinacotheca, ou galerie de tableaux ; les bains, l’ergastulum, ou logement des esclaves, et dans le lieu le plus secret de la maison, une petite pièce que nous dirions la chapelle, et qu’on nommoit sacrarium.

Nous avons rapporté ici cette énumération, uniquement dans la vue d’engager le lecteur à en vérifier les élémens, sur les monumens mêmes de Pompeia dans l’ouvrage déjà cité.

Avant de passer à la mention des monumens pl considérables que renferment les ruines de Pompeia, nous dirons encore un mot d’une habitation plus étendue ; c’est celle que l’on connoît et qu’on désigne ordinairement sous le nom de maison de campagne, comme étant située à quelque distance de la ville. Elle avoit deux divisions, l’une plus élevée que l’autre. Des colonnes, ou plutôt des piliers carrés, formoient une galerie couverte autour de la cour, qui avoit quatre-vingt-quatorze pieds en carré. En y entrant on apercevoit un portique ouvert, soutenu par six colonnes. Des deux côtés il étoit entouré d’arbres, dont on a découvert encore des troncs et beaucoup de branches. L’autre division de la maison étoit la plus élégante. Les peintures dont elle étoit décorée étoient faites avec beaucoup de soin ; celles surtout de la pièce principale étoient très-bien exécutées.

Le temple d’Isis est un des monumens tout à la fois les plus remarquables et les mieux conservés entre les ruines de Pompeia. C’est, en petit, une image assez ressemblante de ces grands temples de l’antiquité qu’entouroit une grande enceinte. Celui d’Isis étoit formé par un péribole en colonnes, presque toutes bien conservées. Au milieu de l’area, entourée par ce péribole, étoient des autels, et il y existe encore une petite ædicula ornée de bas-reliefs en stuc. A l’extrémité de cette area s’élevoit le temple, construction d’une petite étendue, à laquelle conduisoient plusieurs marches : c’étoit là sans doute le sanctuaire obscur de la déesse.

Près de là s’est conservé un édifice spacieux, qui, selon toute apparence, a servi de logement et de place d’armes aux soldats romains ; c’est pourquoi on l’a appelé le quartier des soldats. Les colonnes de la galerie qui forme cet édifice sont d’ordre dorique sans base : elles sont hautes de onze pieds, et leur diamètre est de dix-huit pouces. Cette galerie donne entrée dans un grand nombre de chambres.

De nouvelles fouilles, exécutées dans ces dernières années, ont fait reparoître un fort grand nombre de monumens, dont la plus courte description excéderoit de beaucoup l’étendue d’un simple article de Dictionnaire. Nous terminerons celui-ci par une mention fort abrégée sur l’ensemble du forum de Pompeia.

Il étoit conforme, par sa disposition et dans ses détails, à la description qu’a faite Vitruve de cette partie des villes antiques.

On croit y reconnoître, 1°. les restes d’un temple de Jupiter ; quelques fragmens de sa statue justifient cette hypothèse.

2° Un temple qu’on appelle de Vénus, dont l’ensemble est complet et se compose d’une enceinte, d’un portique, d’un naos, etc. Quoique ce monument touche au forum par un de ses côtés, sa disposition toutefois ne t’y rattache pas.

3°. Une curie : ainsi interprète-t-on, d’après les restes de cet édifice, la destination qu’on lui suppose, et de là le nom qu’on lui donne.

4°. Un hospitium public. Il paroît que ce nom convient mieux au monument dont il s’agit, que celui de panthéon qu’on lui donne actuellement. Sa disposition, son plan et ses détails semblent indiquer un lieu de réunion pour les étrangers.

5°. Un chalcidicum. Selon Vitruve, ce qu’on appelle ainsi devoit être placé aux deux bouts de la basilique, lorsque le terrain le permettoit. Une inscription apprend que ce chalcidicum fut construit par une certaine Eutychia.

6°. La basilique. Sa construction est en blocage lié par un ciment de chaux et de pouzzolane recouvert de stuc. Les colonnes du grand ordre et de l’ordre engagé étoient de briques de différentes grandeurs, taillées en angle. Il ne reste que la base du grand ordre ; elle est en peperino. Le petit ordre corinthien est tout entier de la même pierre. Tous les ordres sont couverts de stuc, et ce stuc étoit peint de diverses couleurs.

POMPEION. Edifice d’Athènes, dans lequel les ustensiles sacrés, et les choses nécessaires pour la célébration des fêtes, étoient en dépôt. On l’avoit construit à l’entrée de l’ancienne cité, du côté du port de Phalère, et il étoit embelli par un grand nombre de statues de héros. Ce bâtiment avoit été ainsi appelé, parce qu’on y conservoit ce qui se rapportoit aux pompes ou processions solennelles.

PONCE (Pierre de). Lave vitreuse qu’on emploie à unir et à polir differentes matières. Les Anciens en usèrent, soit pour polir le parchemin et le papyrus sur lequel ils écrivoient, soit pour aiguiser les roseaux qui leur tenoient lieu de plumes.

On polit encore aujourd’hui avec la pierre de ponce le parchemin et beaucoup d’autres substances molles ; mais elle sert surtout à polir les bois et les marbres. Les sculpteurs n’emploient

Diction. d’Archit. Tome III
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