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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/219

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que chaque art, repose sur un petit nombre de principes, qui sont des vérités évidentes et incontestables. Toutes les règles doivent dériver de ces principes, et plus elles en émanent directement, plus elles sont obligatoires. Nous dirons encore que plusieurs de ces principes trouvent leur application dans toutes les architectures. Ce sont ceux qu’on peut appeler principes sensibles, c’est-à-dire, renfermant de ces vérités qui frappent les sens, et dont la démonstration est tout-à-fait matérielle.

C’est sur les principes que j’appellerai moraux, comme étant l’expression de verités qui s’adressent au sens moral, que regne le plus grand nombre des variations dans l’art, et des controverses entre les artiste. A cet égard, on doit dire qu’il n’y a là, rien de particulier à l’art de l’architecture. Les vérités qui appartiennent au règne de l’intelligence, et celles qui dépendent du goût, cet organe du sentiment, n’ont pas la propriété de pouvoir forcer la conviction par l’évidence physique.

Toutes sortes de causes empêchent ces principes d’être toujours et partout suivis, et de régner sans opposition. L’ignorance, la prévention, le joug de la routine, l’esprit paradoxal, l’amour des nouveautés, tendent sans cesse à mettre en question, ce qui tant de fois a été jugé. Que, conclure de là ? Rien, si ce n’est qu’il en est ainsi dans tout ce qui est du domaine moral. C’est la guerre entre le principe du bien et celui du mal, entre l’ordre et le désordre, entre la vérité et l’erreur. Cette guerre existe dans toutes les sociétés politiques, dans toutes les conditions, dans toutes les productions de l’esprit, du goût et du génie. Ce n’est pas toutefois qu’on nie les principes. Il en est de la vérité comme de la lumière. On la reconnoît, mais toutes sortes de passions, d’intérêts et de travers concourent à l’obscurcir. Qu’importe au fond, l’obscurité elle-même témoigne en saveur de la lumière, et les erreurs ne servent qu’à faire mieux briller la vérité.

PRINTANIER, adject. m. (Jardinage.) On donne ce nom, ou à un jardin particulier, ou à une des parties d’un grand jardin qu’on dispose, et qu’on plante exprès, pour être fréquenté dans la saison du printemps.

Comme on fait des jardins d’hiver qu’on abrite contre les influences du nord, et où l’on rassemble les arbres toujours verts, le arbustes qui conservent leurs feuilles, et certaines plantes qui ne redoutent point la froidure, on fait aussi des jardins printaniers, qui réunissent les arbres, les plantes et les sleurs qui ont l’avantage de la précocité.

Dans le jardinage irrégulier, le jardin printanier se forme d’une portion de terrain, que son exposition met à même de profiter des premiers rayons du soleil, et qu’on garnit de plantes dont la verdure ou la floraison sont hâtives.

PRISON, s. f. Lieu clos et muré, bâtiment solidement construit, où l’on renferme ceux qui, par différentes raisons, et pour plus ou moins de temps, sont privés de leur liberté.

Dès qu’il y eut des sociétés, il y eut aussi des hommes ennemis de la société et des lois. La conservation de la société exigea des lois répressives de tout ce qui peut troubler l’ordre. La répression la plus active fut la crainte des peines. Leur application exigea des jugemens, et il fut nécessuire de s’assurer de la personne du prévenu, De-là, le besoin des prisons pour y enfermer les prévenus de délits, et encore pour y retenir ceux, contre qui la peine de détention est portée.

Chez les Anciens, il y eut des prisons publiques, carceres, et des prisons privées, ergastula. Un état de société différent de celui de nos siècles modernes rendit, sans doute, les établissemens des prisons publiques moins nombreux et moins considérables. Deux causes, à Rome surtout, rendent compte de cette différence : la première fut le pouvoir absolu des pères ; la seconde, l’état d’esclavage.

Une grande partie de la société se trouvoit ainsi comme placée en dehors, de ce que nous appelons la vindicte publique. Chaque maison avoit en quelque sorte sa juridiction, et l’esclave, selon la volonté du maître, subissoit des peines correctionnelles, au nombre desquelles on comptoit la prison. L’ergastulum n’étoit autre chose que la prison des esclaves, et l’origine grecque de ce mot semble désigner que c’étoit un lieu destiné à un travail pénible, sans doute, auquel le prisonnier étoit condamné.

Il ne nous est resté aucun vestige de construction antique auquel on puisse, avec connoissance de cause, donner le nom de prison. Le seul monument encore existant, si toutefois on peut lui donner ce nom, est la grande excavation des Latomies, à Syracuse, prison célèbre dans l’antiquité, et qui, par la nature des choses, est aujourd’hui la même que ce qu’elle fut autrefois. Sa vaste étendue avoit permis d’y renfermer tous les prisonniers, que la défaite complète des Athéniens avoit livrés aux Syracusains. Il n’y a aucun doute que ces vastes intérieurs, percés dans la montagne de pierre, qui servit de carrière à cette grande ville, dûrent fournir plus d’un genre de clôture, et appropriée aux différens degré de détenus. Probablement aussi les condamnés l’étoient aux travaux forcés de l’extraction des pierres, sorte de peine qui correspondoit à celle de ce qu’on appelle aujourd’hui des galériens de terre.

Des mœurs différentes, les changemens survenus dans l’état des personnes, dans la police des villes, la jurisprudence et les lois, ont introduit chez les Modernes, avec la nécessité d’un plus grand nombre de prisons, des régimes fort divers pour leur disposition et pour leur construction.

Cette partie d’ordre, de bonne police et de

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