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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/301

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RIM RIM


sens usuel de ce mot, des plantations d’arbres fort serrés l’un près de l’autre ; disposition qui convient surtout aux peupliers, lesquels semblent former réellement des rideaux pour garantir des ardeurs du soleil.

RIGOLE, s. f. Ouverture longue et étroite, fouillée en terre pour conduire l’eau. On en pratique ainsi quand on veut faire l’essai d’un canal, pour juger de son effet du pente. C’est ce qu’on nomme canal de dérivation.

On appelle rigoles, de petites fondations peu profondes, et certains petits fossés qui bordent un cours, une avenue, et on les creuse dans le dessein de conserver les tiges des arbres.

On distingue la rigole de la tranchée, par cela que la première n’est pas ordinairement creusée carrément.

Le mot rigole vient du latin rigare, arroser. Ainsi le procédé d’arrosement par irrigation, a lieu au moyen de petites rigoles pratiquées de distance en distance dans les potagers.

Rigole de jardin. Espèce de tranchée, fouillée presque toujours carrément, de six pieds en largeur, sur deux et demi de profondeur, pour établir une plate-bande de fleurs ou des arbrisseaux qui doivent faire l’ornement d’un parterre.

RIMINI, ville très-antique d’Italie, appelée autrefois Ariminum, du nom du fleuve qui la traverse, en latin Ariminus.

Cette ville a conservé jusqu’à nos jours de fort beaux restes de son ancienne magnificence. Neuf arcades de briques indiquent encore l’emplacement de son amphithéâtre, bâti par le consul Publius Sempronius.

Mais c’est à l’empereur Auguste qu’elle est redevable de deux de ses plus beaux ouvrages, et que le temps a respectés.

Le premier est un arc de triomphe, sous lequel on passe en entrant dans la ville. Il est construit de la pierre blanche des Apennins, pierre tout-à-fait semblable à celle d’Istrie, et qui est une sorte de marbre blanc. La masse générale devoit être grandiose, surtout lorsque le monument avoit l’intégrité de son couronnement. Toutefois cette masse semble un peu trop se rapprocher du carré. Elle n’a qu’une seule ouverture, qui consiste en une arcade fort large, dont le bandeau repose sur un commencement d’imposte. De chaque côté de l’arcade s’élève une colonne corinthienne, engagée dans lu piédroit et posant sur un stylobate profilé. Les deux colonnes supportent l’entablement, que surmonte un fronton plus court que la corniche totale qui auroit pu lui servir de base. Un attique règne au-dessus, et il étoit formé latéralement de degrés. Sur l’assise, ou sur le degré supérieur qui subsiste, on lit encore beaucoup de mots de l’antique inscription, qui apprend que le monument fut élevé à Auguste, en reconnoissance de la restauration qu’il avoit fait faire des voies qui aboutissoient à Rimini. La voie Flaminienne étoit de ce nombre.

De chaque côté de l’arc, est sculptée, sur l’architrave et perpendiculairement à la pierre qui fait la clef de l’arcade, une tête de taureau, et de chaque côté aussi, dans chacun des écoinçons formés par le bandeau de l’archivolte, par l’entablement et la colonne, sont sculptés, sur des parties circulaires qu’on peut prendre, ou pour des patères, ou pour des boucliers, les bustes en haut-relief de Jupiter avec la foudre, de Vénus avec la colombe, de Neptune avec trident, de Pallas avec la cuirasse et l’épée. Quelques-uns prétendent que c’est Mars. Il nous semble cependant qu’une sorte d’esprit de symétrie auroit voulu qu’en pendant de la tête barbue de Neptune, on vît une tête de femme, comme est celle de Vénus en correspondance avec Jupiter. La tête qu’on voudroit convertir en tête de Mars, a l’indication de la devanture d’un casque, qui convient également à Pallas, et la physionomie juvenile paroît devoir mieux appartenir à cette déesse. Il a encore été observé a l’égard de ces bustes, que, vu la situation de l’arc, les têtes de Neptune et de Vénus, divinités marines, se trouvoient placées du côsé de la mer.

La masse totale de l’architecture de cet arc, ou du moins celle qui en subsiste encore aujourd’hui, a environ quarante-trois pieds de hauteur, sur quarante pieds de largeur, ce qui lui donne, comme on l’a déjà observé, une proportion presque carrée. Mais il faut ajouter à son élévation ce que la destruction lui a fait perdre, savoir, quelques assises de l’attique qui en faisoit le couronnement ; et encore, ainsi que des médailles en font foi, et comme le prouvent des témoignages écrits, et quelques restes de sculpture, il conviendroit d’y replacer, au moins en idée, soit un quadrige, soit des statues colossales qui exhaussoient et faisoient pyramider l’ensemble de la composition.

Outre la tradition populaire qui règne à cet égard, il existe dans le Muséum Bianchi, à Rimini, un pied colossal de marbre blanc, qui fut trouvé sur la sommité de l’arc. Nous lisons encore dans l’ouvrage de Louis Nardi sur les antiquités de Rimini, que l’on conserve dans le mur d’une cour voisine du palais Cima, une tête de cheval en bronze, d’un bon travail antique, bien que fort endommagé, et qu’on prétend que cette tête fut trouvée tout près de l’arc.

Fabretti, dans son ouvrage (De Aquis et Aqueductis), cherche à prouver que Vitruve (Pollion) fut l’architecte de ce monument, élevé vers l’an 727 de Rome, sous le septième consulat d’Auguste, et au commencement du huitième. Temanza a été aussi de cet avis. Ce qu’il y a de particulier contre cette opinion, c’est que précisément l’arc de Ri-