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SAB


SABLE, s. m. Sorte de gravier fort mince, qui consiste en un nombre infini de petits cailloux de différentes formes et de diverses couleurs, comme blanches, jaunes, rouges et noires. On en distingue de plusieurs qualités.

Le sable de mer ou de rivière. Il est regardé comme le meilleur pour faire du bon mortier, et pour sabler les allées des jardins.

Le sable de terrain ou de sablonnière, ou de cave, ou fossile. C’est celui qu’on trouve dans certains cantons, au milieu dus champs. On s’en sert pour faire du mortier, pour sabler les allées des jardins, pour poser le pavé des rues. Le meilleur de cette sorte est celui qui est sans mélange de terre, et qui ne salit point les mains lorsqu’un le manie.

Le sable gras est celui qu’un trouve dans les prairies, dans les marais et dans les lieux voisins des rivières. Il est quelquefois noir.

Le sable vasard. On donne ce nom au sable qui est mêlé de vase, et qu’on trouve à la sonde dans différens terrains, à une grande profondeur.

Le sable bouillant. On appelle ainsi un sable fin, à travers lequel l’eau bouillonne. On trouve ordinairement des terrains de cette consistance dans la Flandre. Un pareil terrain n’est pas moins sûr pour fonder, en bloquant les fondemens à bain de mortier et avec célérité.

Nous apprenons de Vitruve, et nous voyons par les restes des constructions antiques, que les Anciens employèrent, comme nous, le sable à faire du mortier, en le mêlant à la chaux éteinte. Sur une partie de chaux on prenoit trois parties de sable de terrain ou de sablonnière, ou bien deux parties de sable de rivière ou de mer. Pour donner au mortier plus de consistance, on mêloit le sable de rivière d’un tiers de tuileaux, on tuiles pilées et passées au crible.

Les Anciens regardoient le sable de terrain comme meilleur que le sable de mer ou de rivière, parce que le sable de rivière sèche difficilement, et que celui de mer contient beaucoup de parties salines, qui pénètrent le mur et font écailler l’enduit ou la crépissure.

Les Anciens employoient trois sortes de sable de terrain, du noir, du blanc et du rouge ; ce dernier étoit préféré. On avoit de plus un sable volcanique que Vitruve appelle carbunculus, et que les Romains tiroient de l’Etrurie ; mais ils avoient soin de choisir parmi les sables de terrain, celui qui n’étoit mêlé d’aucune partie terreuse.

Les ouvriers appellent sable mâle celui qui, dans un même lit, est d’une couleur plus foncée que l’autre, qu’on nomme sable femelle.

Le gros sable s’appelle gravier, et on en tire un sable fin et délié, en le passant à la claie ser-


rée. On s’en sert pour sabler les aires battues des allées dans les jardin.

SABLER, v. act. C’est étendre du sable sur l’aire d’Une allee de jardin, D’une grotte, Ou de tout autre endroit.

SABLIÈRE, sub. f. On donne ce nom au lieu d’où on tire le sable ; mais on dit plus volontiers sablonnière.

Sablière, s f. (Terme de charpenterie.) C’est une pièce de bois couchée horizontalement a chaque étage d’un pan de bois, dans laquelle sont assemblés les poteaux, et qui porte les solives de chaque plancher.

C’est aussi une pièce de bois soutenue par des corbeaux de pierre ou de bois le long d’un mur, servant à porter l’about des solives d’un plancher.

C’est encore une pièce de bois, ou une espèce de membrure appliquée aux deux côtés en longueur d’une poutre, et soutenue par des étriers de fer, servant à recevoir dans des entailles l’about des solives, pour ne point altérer la force de la poutre par des entailles, comme on avoit le défaut de le pratiquer autrefois.

On donne aussi quelquefois le nom de sablières aux plates-formes qui reçoivent le pied des chevrons d’un comble. Voyez Plate-forme.

SABLON, s. m. Sable extrêmement fin, ordinairement blanc, et qu’on emploie à différens usages, et, par exemple, dans les sortes d’horloges qu’on nomme sabliers.

Sablonnière, sub. fém. Ce est le nom Qu’on Donne le plus gentiment aux Espèces d’fouilles D’où l’sur le pneu le sable.

SABOT, s. m. Masse de fer D’une forme conique, Ayant Au pourtour de Sa Trois de base sur Quatre bandes de fer d’environ Deux pieds de long sur Dont arme la pointe d’pilote non avant de l’enfoncer en terre, versez Qu’il Parce ainsi FACILEMENT Les Terrains durs Qui PEUVENT SE Rencontrer un fils passage.

SAC, s. m. On se sert de sacs remplis de terre ou d’autres matières à plus d’un usage, surtout dans les travaux des siéges et des fortifications.

Nous citerons ici l’emploi que fit de sacs remplis de sable l’architecte Chersiphron, pour la construction des plates-bandes du temple d’Ephèse. « Une chose (dit Pline, qui raconte ce fait) tient du prodige : c’est qu’il ait pu élever