villes, des provinces qu’on représente avec les symboles de leurs productions ou de leurs propriétés, etc.
STATUE COLOSSALE. Statue qui excède la mesure ordinaire des corps. Toute figure au-dessus de six pieds passe pour colossale ; mais il y a de nombreux degrés en ce genre. Les Anciens ont fait des statuesqui ont eu plus de cent pieds d’élévation, Il faut distinguer les figures colossales du genre relatif d’avec celles d’un colossal absolu. On fait les premières pour satisfaire à la distance qui doit les séparer de la vue, mais dans l’intention qu’elles ne paraissent pas aussi grandes qu’elles sont. Les statues du genre colossal absolu, sont celles que l’on fait pour qu’elles paroissent réellement des colosses. Voyezl’article ci-dessus et les mot COLOSSE, COLOSSAL.
STATUE CURULE. Statue ordinairement assise chez les Romains, qui la nommèrent ainsi de la chaise ou du siège qu’on appeloit sella curulis. Quelques-uns veulent que l’étymologie de l’adjectif curulis soit le substantif currus, char, et ils pensent que statua curulis doit s’entendre des statues ou des figures représentées dans des biges ou des quadriges, sortes de monumens qui surent très-multipliés chez les Anciens, surtout chez les Romains. Les commentateurs sont divisés, et sur l’étymologie du mot, et sur l’idée précise de son emploi, relativement aux figures que ce mot désigne. Ne seroit-il pas possible d’accorder les deux opinions, en considérant que la statue appelée curule, qui doit désigner une statue, assise, du nom de sella curulis, peut encore avoir désigné la même position, selon l’autre étymologie, puisqu’il y avoit des chars où l’on étoit assis, et où la sculpture représenta ainsi les personnages auxquels on élevoit de semblables monumens ?
STATUE ÉQUESTRE. On appelle ainsi l’ouvrage de sculpture, dans lequel le personnage est représenté à cheval. Les statues de ce genre, ordinairement en bronze, surent très-nombreuses dans l’antiquité ; mais elles ont presque toutes péri par l’effet des révolutions. Une seule, celle de Marc-Aurèle, qu’on voit aujourd’hui au Capitole, a échappé à la destruction. Deux statues équestres d’une beaucoup plus petite proportion, celles des Balbus, père et fils, et qui sont en marbre, ont été tirées des ruines d’Herculanum. On ne pourroit citer de tant d’autres que des fragmens.
Le goût des statues équestres en bronze s’est reproduit, chez les Modernes, avec le renouvellement des arts. Les plus anciennes sont celles qui furent élevées en Italie dans les villes de Venise, de Padoue, de Florence. Les plus considérables furent celles que la France érigea en l’honneur de ses rois, tant à Paris que dans plus d’une grande ville. Détruites toutes par le fanatisme
révolutionnaire, elles se relèvent à l’envi. Paris en compte déjà deux de terminées, celle de Henri IV et celle de Louis XIV. Une autre de ce dernier roi vient d’être placée à Lyon. D’autres sont encore sous la main des artistes.
Il existe de grandes statues équestres en bronze à Copenhague, à Saint-Pétersbourg, à Vienne, et Londres en compte quelques-unes beaucoup moins importantes.
STATUE GRECQUE OU A LA GRECQUE. Il faut entendre par-là, non toute statue faite en Grèce, mais ce que les Romains désignoient ainsi, et ce qu’on peut désigner encore, pour distinguer ces ouvrages, de ce qu’en terme d’art on appellera statue romaine. Voyez plus bas.
Les Romains appeloient donc figure à la grecque toute figure de personnages romains, qui, au lieu d’être habillés, étoient, selon l’usage des Grecs, représentés nus, usage que les jeux du stade avoient accrédité. Ils nommoient aussi ces figures Achilléennes, du nom d’Achille, qu’on faisoit nu la lance en main, car les Grecs représentoient aussi les guerriers sans vêtement. De là le mot de Pline : Greca res est nihil velare.
STATUE HYDRAULIQUE. Nom qu’on donne à toute figure qui sert d’ornement à une fontaine, à une grotte, à un bassin, et qui y fait l’office de jeu d’eau ou de robinet, par quelqu’une de ses parties, ou par quelqu’atrribut qu’elle tient.
C’étoit une statue hydraulique que cette jolie figure antique d’un Amour avec une oie, dont le bec recevoit, comme on le voit encore aujourd’hui, un conduit de métal par lequel l’eau sembloit s’échapper de l’animal lui-même.
C’est une statue hydraulique que celle du Triton de la fontaine Barberine à Rome, qui souffle dans une conque, d’où l’eau sort en jeu d’eau.
On citeroit dans les ouvrages hydrauliques modernes, dans les cascades des jardins, et surtout à Versailles, une multitude de figures d’hommes ou d’animaux, qui recèlent les conduits de métal d’où sortent, sous toutes sortes de jets, de bouillons et de formes diverses, les eaux que l’art y a conduites.
STATUE PÉDESTRE. C’est une statue représentée en pied. Cependant cette définition seroit trop générale, et elle s’appliqueroit à trop de sujets, tant est commun l’usage de faire ainsi le plus grand nombre des statues.
Le nom de statue pédestre s’applique donc particulièrement à ces statues honorifiques et monumentales, qu’on élève à d’illustres personnages, et on leur donne volontiers cette dénomination, pour les distinguer, non des statues curules ou assises, mais des statues équestres. Ainsi, parmi les statues des rois de France que la révolution a détruites, il en existoit de pédestres, en bronze,