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Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/521

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TRA TRA 513


figures, dont la grandeur excède la portée du compas.

TRACER EN CHERCHE. C’est décrire, par plusieurs points déterminés, une section conique, c’est-à-dire une ellipse, une parabole ou une hyperbole, et d’après cette cherche levée sur l’épure, tracer sur la pierre, ce qui se fait aussi à la main, et au gré de l’œil, pour donner une certaine grâce aux arcs rampans de diverses espèces.

TRACER EN GRAND. C’est, en maçonnerie, tracer sur un mur, on sur une aire, une épure, pour quelque pièce de trait, ou quelque distribution d’ornemens. En charpenterie, tracer, c’est marquer, sur un étalon, une enrayure, une ferme, etc. , et le tout aussi grand que l’ouvrage.

TRACER PAR ÉQUARRISSEMENT on DÉROBEMENT. C’est, dans la construction des pièces de trait, ou coupe de pierre, une manière de tracer les pierres par des figures prises sur l’épure, et cotées pour trouver les raccordemens des panneaux de tête, de douelle, de joint, etc.

TRACER SUR LE TERRAIN. C’est, dans l’art de bâtir, faire de petits sillons, suivant des lignes ou cordeaux, pour l’ouverture de la tranchée des fondations

C’est, en jardinage, sur un terrain bien dressé et labouré, marquer avec, le traçoir (qui est un long bâton pointu), les compartimens, enroulemens, rouleaux ou feuillages de parterres, pour y planter du buis, ou toute autre sorte de plante propre à faire des bordures.

On dit aussi tracer à la main. C’est faire à vue d’œil, sans le secours d’aucun instrument, ou procédé géométrique, le contour d’une courbe par plusieurs points donnés, ou bien corriger ce contour dans les endroits qui ne satisfont pas la vue.

Traçoir, s. m. Ce est, SELON LES différens ouvrages à tracer, l’instrument sur l’utilisation Ne pour cette opération.

TRAINER, v. act. Se dit particulièrement du moyen qu’on emploie pour faire, dans les bàtimens, les corniches eu plâtre.

Pour faire ainsi une corniche ou un cadre, on fait, au préalable, un calibre, sur le dessin tracé de la grandeur que doit avoir l’ouvrage. Ce calibre répète ainsi en creux ce que la corniche doit avoir en saillie, et donne en saillie ce qui doit devenir creux. On l’adapte à un bâtis quelconque qui sert à le manœuvrer. On place ensuite en avant du massif, ou noyau de la corniche, deux règles bien arrêtées, sur lesquelles le calibre sera promené. On garnit de plaira clair le massif de la corniche, et on passe, en le traînant, le calibre sur


ce plâtre encore ductile et mou. On répète l’opération jusqu’à ce que toutes les moulures et les plus petits profils aient acquis le complément de leurs formes.

TRAIT, s. m. Dans la langue des arts du dessin, d’où les autres arts semblent en avoir emprunté l’emploi, le mot trait s’applique à la ligue qui termine une figure quelconque.

Ce que nous nommons ainsi, le latin l’appelle linea, ligne, synonyme de trait. Aussi doit-on traduire avec ce mot, dans les descriptions d’ouvrages d’art, qu’on rencontre chez, les écrivains latins, le motlinea, que l’on a eu souvent le tort de rendre en fraucais par le mot ligne, lequel habituellement appliqué à l’écriture, a produit une confusion ridicule. C’est ainsi que lorsque Pline nous dit, qu’Appelles ne passoit pas un jour quin lineam duceret, on s’est imaginé que cet exercice du peintre grec se bornoit à faire une simple ligne. De même lorsqu’il raconte l’espèce de défi qui eut lieu entre Apelles et Protogènes, à qui feroit le trait le plus délié, on a cru encore, à cause du mot linea du texte, qu’il ne s’étoit agi entr’eux, que de se disputer l’honneur de tracer la ligne la plus menue. Linea répondant à ce que nous appelons un trait en dessin, il est visible, qu’entre deux peintres, il ne put être question que d’un dessin au trait, ou de ce que nous appelons aussi, par abréviation, un trait en supprimant le mot de dessin.

L’architecture se composant plus sensiblement encore, qu’aucun autre art, de lignes ou de traits qui renferment les formes de l’édifice, la déliénation est un des principaux moyens qu’emploie l’architecte pour tracer ses projets. Il commence donc par les mettre, ce que l’on appelle au trait, soit à l’aide du crayon, soit avec la plume, et c’est lorsque ce trait est arrêté, qu’il donne aux formes leur rondeur et leur effet, par les ombres que procure le lavis.

Mais les matériaux que l’architecte met en œuvre, pour l’exécution d’un édifice, exigent, en pierre surtout, que leur emploi soit déterminé, et que leur configuration soit fixée, en grand et en détail, par des traits qui empêchent les appareilleurs de se tromper. C’est pour cet effet qu’on trace sur une aire, ou sur l’enduit d’un mur, les traits et les lignes, de tout ce qui est nécessaire au développement des parties de l’ouvrage. Voyez le mot EPURE.

La construction en pierre, comme on l’a dit, est particulièrement celle qui exige avec le plus de détails une semblable opération. Plus surtout le travail de cette construction s’est multiplié et compliqué, par le manque des grandes masses de pierres, par le besoin de faire produire à plusieurs la forme et l’étendue qu’une seule ne pourroit pas donner, mais davantage encore par la hardiesse des entreprises, ou par la diversité des plans, et disons-le