Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
80
PAR PAR

On dispose aussi dans le milieu de ces grands parterres un bassin ou une pièce d’eau, non-seulement pour l’agrément de la vue, mais aussi pour la facilité des arrosages, car les parterres, leurs tapis, leurs fleurs, veulent être fréquemment arrosés. Aussi voit-on que ce qui fait le charme des parterres appartient de préférence aux climats pluvieux et moins chauds.

Nous avons dit que le parterre, tel qu’on vient de le décrire, étoit surtout le propre des jardins du genre régulier, Ce n’est pas que le jardinage irrégulier n’admette des tapis de gazon devant les maisons, et des sleurs aussi dans les massifs ; mais on voit que le genre des plantations pittoresques, c’est-à-dire d’arbres disposés sans aucun art apparent, qui semblent venus comme au hasard, et comme la nature les produit, demandant le même goût de disposition dans les contours des tapis verts, les fleurs dont on plante des massifs subordonnés à un dessin irrégulier ne sauroient donner le même agrément à la vue. Effectivement, d’après le système d’imitation identique de ce qu’on appelle le naturel, dans le jardin irrégulier, les fleurs, telles que le parterre les demande, ne devroient pas y trouver place. La nature ne nous présente guère les fleurs qu’éparses, et les réunions qu’on en fait, pour plaire par leurs masses et par leurs contrastes, sont quelque chose d’artificiel, qui ne s’accorde point avec un système de singerie absolue du paysage naturel.

Ce qui plaît dans le parterre est précisément ce que le genre irrégulier ne sauroit admettre : c’est cet alignement de fleurs, c’est cette disposition alternative, c’est cette succession de floraison, c’est ce goût d’opposition dans les couleurs, et mille autres agrémens qui ne peuvent être que le résultat de la combinaison symétrique d’un art apparent. Ajoutons qu’un dus agrémens duparterre consiste encore dans l’emploi qu’on y peut faire, et qu’on y fait habituellement, de beaucoup de plantes exotiques, d’arbustes rares, qui ne sauroient se cultiver ni réussir en pleine terre. Il faut donc les entretenir dans des vases, dans des caisses qu’on remplit d’un terreau préparé et artificiel. Rien de plus agréable que ces dispositions de vases, de formes et de natures différentes qui accompagnent les bordures des plates-bandes, et y deviennent, selon toutes sortes du compartiment, une décoration nouvelle et accessoire.

On comprend que rien de tout cela ne peut avoir raisonnablement lieu autour des lignes sinueuses d’un tapis de gazon ; on dit raisonnablement ; ce qui signifie, sans contrarier la raison d’après laquelle a lieu le genre irrégulier de plantations : car, sitôt qu’un procédé factice ou artificiel se joint à la manière dite sans art, il n’y a plus contraste, il y a contradiction.

Répétons donc que le parterre, avec tous ses agrémens, est uniquement applicable aux jardins du genre régulier, parce qu’ainsi que le potager, il veut des lignes droites ; et bien que dans les jardins de particulier, qui réunissent sur un espace peu étendu et l’agrément de l’un, et l’utile de l’autre, on ait vu la manie des lignes sinueuses assujettir les massifs de fleurs et les plans de légumes au système de l’anti-symétrie, ces caprices n’ont fait que mieux sentir le ridicule de la singerie, et l’ignorance du vrai principe de l’imitation appliquée aux arts, et à chacune de leurs dépendances.

On trouve dans les Dictionnaires des noms différens affectés aux diverses sortes de parterres. Quoique plusieurs de ces notions appartiennent à des goûts qui ne sont plus de mode, on a cru devoir en conserver ici les indications.

Parterre de broderie. Parterre composé de rinceaux, de fleurons et autres figures formées par des traits de buis nain, qui imitent la broderie, et entourent les plates-bandes. On mêle quelquefois parmi la broderie, des massifs de gazon, pour remplir davantage, et on la détache avec des sables de diverses couleurs. Cette décoration est assez agréable, mais il faut avoir soin de renouveler les sables de temps en temps, parce que les couleurs passent et perdent de leur éclat.

Il n’y a point de règles à prescrire aux formes de la broderie : on observe seulement que les naissances des pièces qui en dessinent l’ensemble, sortent d’un endroit bien choisi et sans se confondre. On tire souvent, et avec succès, ces naissances, soit d’un enroulement, soit d’un culot ou d’une volute.

Parterre de compartiment. C’est un parterre qui ne diffère du parterre de broderie, qu’en ce que le dessin se répète symétriquement en haut, en bas et dans les côtés. On forme ce parterre de massifs et de pièces de gazon, d’enroulemens et de plates-bandes de fleurs, mêlées avec quelque broderie bien placée : on en laboure le fond, on sable le dedans des feuilles, et l’on met du ciment et de la brique pilée dans le petit sentier qui sépare les compartimens.

Parterre de gazon. Parterre fait de pièces de gazon en compartimens de diverses figures.

Parterre découpé. C’est un parterre qui est en compartimens de figures régulières, séparées par des sentiers, et dans lequel on met des fleurs.

Parterre d'eau. On donne aussi ce nom à un compartiment formé de plusieurs bassins de diverses figures, avec jets et bouillons d’eau.

PARTI, s. m. Ce mot, qui reçoit beaucoup

d’acceptions
d'acceptions