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PAR PAT


d’acceptions dans le langage ordinaire, est un de ceux que la langue des arts s’est aussi appropriés pour exprimer certains effets, ou résultats de la pensée de l’artiste dans l’invention, la composition et l’exécution de son ouvrage.

Dans tout ouvrage l’artiste est obligé de se décider entre des idées, des points de vue, des caractères, des effets divers qui s’offrent à son choix. Ce choix qu’il fait est ce qu’on appelle le parti qu’il prend. De-là on dit en peinture, un bon ou un mauvais parti de couleur, de composition, de clair-obscur. On dit un bon ou un mauvais parti de draperies, d’ajustemens.

Ceci s’applique également à l’architecture. Ainsi en considérant le plan d’un édifice, son élévation, et tout ce qui dépend, soit de la disposition du local, soit du choix de l’ordonnance, soit du système de l’ornement, on dira que l’architecte a pris un bon parti dans l’agencement des distributions, un beau parti dans l’ensemble des masses, un heureux parti de décoration.

On se sert encore du mot parti pour exprimer l’emploi plus ou moins agréable, plus ou moins convenable, que l’architecte sait faire, ou de certaines sujétions, ou de certains corps de bâtimens, auxquels il est tenu de se raccorder. Ainsi Bahazar Peruzzi a tiré le parti le plus ingénieux du site et de l’emplacement ingrat où il fut obligé de bâtir le palais Massimi. Voyez Peruzzi.

PARVIS, s. m. On a donné de la signification de ce mot, ainsi que de sa formation, des raisons peu satisfaisantes.

On a prétendu que c’étoit, dans le temple de Salomon, un espace quelconque qui environnoit ou précédoit le tabernacle. Mais il est clair que l’usage d’une place en avant de ce monument, fut commun à beaucoup d’autres, et ensuite rien ne nous assure que le mot français ne soit pas une traduction fort arbitraire, et ce qu’on appelle un équivalent du mot hébreu.

Il y a sur l’étymologie du mot parvis une opinion plus difficile encore à admettre : on le fait dériver du mot paradis en supprimant l’a, et en changeant le d contre un v. Cela vient, dit-on, de qu’on regardoit les places en avant d’une église, comme un symbole du paradis terrestre, par lequel il faut passer pour arriver au paradis céleste, qui est l’église.

Il nous semble que s’il falloit une étymologie grammaticale au mot parvis, on la trouveroit avec plus de vraisemblance dans le mot latin pervium, qui signifie l’accès ou le passage qui donne entrée dans un lieu quelconque.

Quoi qu’il en soit, le mot parvis s’est donné et se donne en France, à la place qui est devant la principale façade d’une église ; l’on dit toujours à Paris, le parvis de Notre-Dame, pour signifier la place qui précède cette cathédrale.

PAS, s. m. On donne ce nom à une mesure naturelle ou conventionelle : c’est l’espace qui, lorsqu’on marche, sépare le pied qui reste en arrière de celui qu’on a porté en avant. On voit que cette sorte de mesure, comme toutes celles dont les hommes ont pris le type dans le pied, le palme, le bras, la coudée, doit être variable selon les individus ; c’est pourquoi on a été obligé de lui donner une dimension de convention : ainsi on a établi que le pas géométrique est de cinq pieds.

Pas. Se prend pour le seuil de la porte : il signifie aussi la marche dans une suite de degrés, comme lorsqu’on dit, il y a quatre pas à monter. Les pas diffèrent cependant du seuil, en ce qu’ils avancent au-delà du nu du mur, en manière de marches.

Pas, pl. Petites entailles, par embrévement, faites sur les plates-formes d’un comble, pour recevoir les pieds des chevrons.

PASSAGE, s. m. Ce mot indique dans les villes, dans les maisons, dans toute espèce d’édifice, un conduit qui diffère de ce qu’on appelle rue, allée, corridor.

Passage de servitude. C’est un passage dont on jouit sur le terrain d’autrui, par convention ou par prescription.

Passage de souffrance. C’est celui qu’on est obligé de souffrir chez soi, ou sur son terrain, en vertu d’un titre.

PATENOTRES, s. m. pl. Ce mot est emprunté de l’usage pieux de réciter le Pater noster, selon l’indication qu’en porte le chapelet. Ce sont donc tout simplement, dans l’ornement, de petits grains ronds qu’on taille sur les baguettes : ce terme est synonyme de perle dans le langage de l’ornement.

PATÈRE, s. f. On appeloit ainsi patera dans les pratiques religieuses des anciens, un vase propre aux sacrifices, servant sans doute ou aux libations, ou à recevoir le sang des victimes. Il y en avoit de plus d’une forme, et elles différoient encore dans leur grandeur et leurs ornemens ; quelques-unes avoient un manche, d’autres, et de ce genre sont celles qu’on voit fréquemment dans la main des divinités, ne consistoient qu’en une forme circulaire à peu près semblable à celle de ce que nous appelons une soucoupe. Il s’en fit en terre, en bronze, eu argent et en or. Leur intérieur surtout recevoit des ornemens. Beaucoup de patères, parmi celles qui sont venues jusqu’à nous, ne furent que des vases votifs, et comme elles n’étoient réellement des-

Diction. d’Archit. Tome III
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