Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Artillerie.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2 AFF AFF

04 (18 lig.) de largeur, sur 0 met. 0045 à o met. 0067 (2 à 3 lig.) d’épaisseur. On jette ces pièces dans l’eau, on les casse en morceaux, & l’on sëpare avec soin celles qui ont la nature de fer, de celles qui ont la nature de l’acier : on sépare encore les parties qui forment de l’acier tendre, de celles qui forment de l’acier dur ; on en fait des paquets ou trousses pesant environ 23 kil. 50 (47 liv.) & composées de 16 à 18 lamelles placées les unes sur les autres, en observant que les deux pièces, qui servent de couverture à la trousse soient d’acier mou. On forge les trousses dans un fourneau destiné à cet usage, & on les étire en barreaux de petits échantillons ; par-là l’acier prend une qualité uniforme.

Affinage de la gueuse. C’est la réduction en fer malléable, dans un creuset ou foyer particulier, de la fonte en gueuse obtenue par la fusion du minerai dans le haut fourneau.

Le fer affiné est ensuite fournis à la percussion du marteau, qui achève de le purifier par le rapprochement plus intime de ses molécules, & qui donne la premiers forme fous laquelle il doit être livré, ou réduit en plus petits échantillons.

AFFINERIE d’acier. C’est l’usine dans laquelle on transforme en acier la fonte ou le fer cémenté propres à celle opération.

AFFUTER. Aiguiser, faire couper outil. Ce mot est peu usité dans l’artillerie. (Voyez les articles Aiguiser & Emoudre.)

Affuter. Ancien mot qui signifie disposer à tirer, mettre en mire, pointer une pièce de canon.

AFFUTS. C’est, en général, un assemblage de pièces en bois & en fer sur lequel on monte une pièce d’àrtillerie pour pouvoir la manœuvrer & la tirer. Il y a des affûts à canons, à obusiers, à mortiers, à pierriers, &c.

Affûts à canons de campagne & de siège. Ce sont des voitures sur lesquelles on place le canon pour le tirer ; ceux de campagne servent aussi pour le transporter. Les affûts sont composés de deux principales pièces de bois appelées flasques ; les flasques des affûts de siége sont assemblées par quatre pièces que l’on nomme entretoises, & qui portent en même temps le nom de l’endroit où elles sont placées : ceux de campagne n’en ont que trois. L’entretoise de volée est celle qui est à la tête de l’affût ; on lui donne ce nom à cause de la volée du canon qui est dans cette partie. L’entretoise de couche est celle qui se trouve sous le centre du canon : il n’y en a point aux affûts de campagne. L’entretoise de mire est nommée ainsi parce que le canonnier se place contre cette entretoise pour pointer (cette entretoise se nomme de support dans les affûts de campagne, parce qu’elle sert à porter la culasse du canon en route).


L’entretoise de crosse assemble les crosses de l’affût ; elle est percée dans son milieu d’un trou dans lequel passe la cheville ouvrière de l’avant-train. On donne plus d’écartement aux crofsses de l’affût qu’à la tête, parce que le canon a plus de diamètre à la culasse qu’aux taurillons, 8 que les flasques doivent être assemblés de façon à être le plus près possible du canon sans le gêner, étant essentiel qu’il ne puisse se déranger dans aucun sens, soit en tirant, soit dans la marche : on l’empêche de reculer & d’avancer sur l’affût, en creusant pour les tourillons sur le dessus des flasques, un enfoncement circulaire dont la profondeur est des deux tiers de leur diamètre. Il faut que le canon, quand ses tourillons sont placés dans ce logement, puisse se mouvoir dans le sens vertical tant en dessus qu’en dessous de l’horizon, afin que l’on ait le moyen de pointer haut ou bas. On se contente de laisser au canon de siége, dont l’affût est supposé sur un plan de niveau, la liberté d’être pointé à sept à huit degrés au-dessous de la ligne horizontale & à treize ou quatorze degrés au-dessus ; ceux de campagne peuvent, par la construction de leur affût, être pointés sous l’angle de quinze degrés au-dessous de l’horizon & de quinze à dix-sept au-dessus.

Les logemens des tourillons doivent être placés le plus près possible de la tête des flasques, en y conservant cependant assez de bois pour que leur devant conserve de la solidité, & que l’essieu, dont ils déterminent la position, soit soutenu solidement contre le recul de l’affût. On place cet essieu près de la ligne verticale qui passe par-derrière le logement des tourillons, pour que les crosses de l’affût ne soient ni trop légères ni trop pesantes. Au moyen de cet emplacement de l’essieu, les roues de l’affût portent presque tout le poids du canon, quoiqu’il devienne une voiture à quatre roues quand il est monté sur son avant-train ; de sorte que la position des tourillons qui, eu égard au tir de ce canon, doit être près de la tête, devroit, quand on considère l’affût comme voiture, se trouver dans le milieu de l’intervalle des grandes & des petites roues. Pour remplir cet objet, on fait pour les tourillons, vers le milieu de la longueur de l’affût, un second logement où l’on place le canon en route ; quoique la manœuvre de cnanger le canon du logement de tir au logement de transport puisse se faire promptement, on le laisse cependant dans celui de tir quand on marche à l’ennemi ou que l’on en est à portée de faire feu.

Il n’y a de logement de transport qu’aux affûts de 12 & de 8 ; on n’en a pas fait à celui de 4 : les canons de ce calibre étant trop légers pour fatiguer les roues. Ces logemens ne sont pas nécessaires dans les affûts de siége, parce qu’ils ne portent jamais leurs canons que du parc à la tranchée, & que l’on a des hnariots particuliers pour les voiturer.

On met des sous-bandes en fer dans le logement