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des tourillons pour résister à l’effort du recul qui ne tarderoit pas à le détruire : on fait celles des logemens de tir très-épaisses, mais celles des seconds logemens le sont moins, parce qu’on ne s’en sert que pour le transport des canons. On arrondit & relève les crosses des affûts de campagne, pour pouvoir les laisser traîner en manœuvrant à la prolonge.

Les affuts de campagne & toutes les autres voitures à quatre roues ont des timons. Cette façon d’atteler, outre l’avantage qu’elle a de raccourcir la longueur des colonnes, répartit également l’effort du tirage & laisse aussi aux chevaux toute la liberté qu’ils peuvent avoir en marchant : tandis que les chevaux n’étant que sur une seule file avec la limonière, la longueur de l’attelage est double, les chevaux sont plus difficiles à conduire, et la voiture ne peut guère trotter.

Les pièces en bois qui composent les affûts de campagne sont : deux flasques, trois entretoises, deux roues, une femelle mobile. Les pièces principales en fer sont : un essieu, un anneau carré porte-levier, un crochet à tête plate & percée, un crochet à pointe droite, un croohet à fourcbe, deux clous rivés de crosse, un crochet porte-sceau, une vis de pointage & son écrou en cuivre, deux doubles crochets de retraite, deux boûts d’affût, deux recouvremens de talus des flasques, deux sous-bandes fortes, deux chevilles à tête ronde, quatre chevilles à tête plate, deux sous-bandes minces pour les seconds logemens des tourillons aux pièces de 12 & de 8, deux bandes de renfort, deux bandes d’essieu, deux têtes d’affût, quatre liens de flasque, une lunette, une contre-lunette, un anneau d’embrelage, deux grands anneaux de pointage, deux petits anneaux de pointage, un crochet porte-écouvillon, deux anneaux carrés de manœuvre, deux plaques de frottemens de sassoire, deux sus-bandes, une chaîne d’enrayage pour les pièces de 42 & de 8, quatre plaques de garniture pour l’encadrement des essieux, un bandeau de femelle, une calotte de femelle, une plaque de femelle, une charnière de femelle.

Les parties en bois des affûts de siége sont : deux flasques, quatre entretoises, une femelle, deux roues, un essieu. Les parties en fer sont : deux crochets de retraite, quatre plaques carrées de bandeaux d’entretoises, deux bandeaux d’entretoises, deux recouvremens de tête d’affûts, cinq boulons d’assemblage, deux bandes de recouvrement de talus des flasques, deux sous-bandes, deux bandes de renfort, six chevilles à tête ronde, deux chevilles à mentonnet, deux têtes d’affût, deux chevilles à tête plate, quatre liens de flasque, une lunette, une contre-lunette, un anneau d’embrelage, deux boulons, deux sus-bandes, deux chaînettes de sus-bande, deux clavettes, une vis de pointage & son écrou en cuivre, deux équignons, deux brabans d’équi-


gnon, deux anneaux à hupper, deux heurtequins, deux étriers d’essieu.

Affuts des pièces légères, dites à la Rostaing. Ces affûts & leurs pièces sont supprimés depuis long-temps ; mais comme on présente souvent des inventions de ce genre, on croit devoir en faire mention ici. Les pièces qui étoient en bronze tiroient des boulets d’une livre, & elles avoient à peu près vingt calibres de longueur. On donnoit beaucoup de cintre aux flasques, afin de relever les roues, sans quoi le servioe de ces petites pièces eut été incommode. Aux deux côtés des flasques on appliquoit deux bras de limonières par un boulon. Aux crosses, il y avoit deux anneaux pour y passer un levier en travers de l’affût. Ce levier servoit pour la retraite ; il offroit aussi des points d’appui aux limonières, pour élever les crosses lorsqu’on y atteloit un cheval. Le pointement se faisoit avec un coin de mire, qui glissoit dans une coulisse entaillée sur l’entretoise de couche ; le coin étoit mû par une vis dont l’écrou étoit arrêté au-devant de la coulisse. La sus-bande des tourillons étoit fixée par une charnière ; vers la tête de l’affût, elle s’arrêtoit par une cheville fixée au bouton & tournant avec lui. Cet affût & sa pièce étoient d’une grande légèreté ; un seul cheval les trainoit, & on pouvoit, en les démontant, les transporter facilement sur les montagnes ; mais cette pièce étoit sans puissance à cause de la petitesse de son calibre. (Voyez l’article Canon de troupes légères.)

Affuts de côtes. Ils ont la même forme que ceux de place, & les flasques sont assemblés de la même manière : ils sont montés sur des rouleaux à tête percée pour recevoir des leviers. Le canon se trouve encore plus élevé au-dessus du sol de la batterie qu’avec les affûts de place. Ainsi, au moyen de ces affûts on tire par-dessus l’épaulement, en présentant peu de prise aux boulets ennemis, & on les fait mouvoir circulairement, de manière à suivre les vaisseaux qui passent devant la batterie.

Les pièces en bois qui composent l’affût de côte, sont : deux flasques, chacun de trois pièces, assemblées par vingt goujons, quatre échantignolles, deux entretoises, un gros rouleau avec quatre mortaises, un petit rouleau, quatre recouvremens pour les rouleaux, quatre goujons pour les échantignolles. Les ferrures sont : dix boulons, quatre boulons d’assemblage, quatre bandes de renfort, quatre cordons pour le gros rouleau, deux frettes pour le petit rouleau, une vis de pointage & son écrou.

Affuts à échantignolles. Ces échantignolles étoient destinées à élever la pièce. Il y avoit une échantignolle au-dessus de la tête de chaque fiasque, sur laquelle on pratiquoit le logement des


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