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même que ceux des batteries de siége, mais on n'y fait point d’embrasures.

L’embrasure de l’obusier de siége a une inclinaison de 0 met. 10 (4 pouc.) environ du derrière au dedans de la batterie, & l'ouverture intérieure est de 0 met. 81 (30 pouces), parce que la pièce est courte, & que son diamètre est plus grand que celui des canons.

Batteries flottantes. On fit usage, au siége de Gibraltar, en 1782, de prames, ou batteries flottantes, protégées contre les boulets ordinaires par un bordage de 1 met. 43 (54 pouces), contre les bombes par un blindage incliné, & contre les boulets rouges par une circulation d’eau entre les joints & les assemblages. Ces prames, inventées par le général Darçon, étoient lourdes, à cause de leur grande épaisseur, & elles marchoient irrégulièrement, parce qu'on ne les avoit renforcées que du côté exposé au feu de la place.

Batterie de fusées incendiaires. Les Prussiens, à la bataille de Leipsick, ont employé des fusées incendiaires. L’équipage qui porte la fusée a quelqu’analogie avec l’affut d'un canon ; il en diffère cependant en ce que les flasques, au lieu d’être courbes, sont droits & forment des boites qui servent de magasin pour les baguettes. Sur chacune de ces boîtes on en place une plus petite qui renferme les ustensiles : l’espace intermédiaire est occupé par une planche sur laquelle on pose les fusées, & dont l'une des extrémités est soutenue par un appui ; on l'incline à volonté. Cet affût est monté sur deux roues comme les affûts ordinaires.

L’affût se fixe sur un avant-train, lequel porte un petit caisson destiné à recevoir les fusées. Le tout est traîné par sîx chevaux & servi par autant de canonniers que les bouches à feu .

Batterie à vapeur. Les Américains ont fait, sur les plans de Fulton, des batteries flottantes qui sont mises en mouvement par une machine à vapeur. Elles sont entourées d'un bordage en parapet extrêmement épais, & elles sont armées de bouches à feu des plus gros calibres. Ces batteries n’ayant ni mâts ni voiles, & la roue motrice étant cachée dans un canal intérieur, la manœuvre du bâtiment ne peut être empêchée par l’ennemi ; mais cette machine à feu produit une telle chaleur qu'au bout de quelques mmutes la batterie est inhabitable ; & l'on n’a trouvé de remède à cet inconvénient qu’en plaçant un navire portant la machine à feu, entre deux navires portant les batteries, ce qui complique la construction, rend la manœuvre lente, & ne permet pas d’exposer la batterie à l'effet des tempêtes. Elles ne peuvent donc être employées utilement, dans leur état actuel, que pour défendre l’entrée des ports, des détroits, des rivières ou des rades, pour appuyer une ligne d’embossage, & porter une masse


défensive sur le front, les flancs ou les derrières d’une disposition navale quelconque, à proximité de la côte. (Voyez pag. 59 de la nouvelle Force maritime, par M. Paixhans, chef de bataillon d’artillerie.)

Batterie. Usine où l’on amincit le fer & où l'on fabrique la tôle.

Batterie. C'est, dans les moulins à poudre, la réunion d’un certaio nombre de mortiers où l’on bat la poudre ; elle étoit ordinairement de 12 ou de 24 mortiers : en fait en sorte, aujourd’hui, qu’elle ne soit que de 10 ou 12, pour éviter le trop fort ébranlement. La pièce en bois de chêne dans laquelle on creuse le mortier, se nomme pile.

BATTITURE. Petites écailles très-minces de métal oxidé, que la percussion du marteau fait détacher d’une pièce que l'ouvrier forge.

BAUDRIER. Porte-sabre du fantassîn. Il est en buffle, & passe de l’épaule droite au côté gauche.

BAVETTES. Parties supérieures de la chape ou de la bélière d’un fourreau d’armes blanches, redoublées en dedans sur le bois ou sur le cuir à l'entrée du fourreau.

BAVURES. Petites inégalités qui restent aux arêtes d’un métal qu’en coupe ou qu’on lime.

BAYONNETTE ou BAÏONNETTE. C’est la pièce qui s’adapte à l’extrémité du canon du fusil, & qui réunit en quelque sorte à cette arme l’avantage de la lance. Son nom vient de Bayonne, où ont été fabriquées les premières baïonnettes. Elle consistoit jadis en une lame d'acier, adaptée à un manche en bois, qu’on enfonçoit dans le canon. Il résultoit de cette construction, que, quand cette pièce étoit placée dans le canon, on ne ponvooit ni charger ni tirer le fusil. Sa forme actuelle donne la facilité de faire l’un & l’autre au moyen de la douille qui reçoit le bout du canon ; mais le tenon ne suffisant pas pour contenir la baïonnette, on remédia à cet inconvénient en l'assujettissant avec un ressort ; enfin, on substitua une virole fendue à ce ressort. C'est le modèle actuellement en usage. Son mécanisme consiste en ce que la virole a une échancrure qui, lorsqu’elle se rencontre avec l’entaille de la douille, permet au tenon de parcourir cette entaille jusqu’à ce que la virole se trouve au-dessous de lui. Si l’on tourne alors la virole, le tenon se trouve pris ; & pour le dégager, il faut remettre la virole dans la première situation.

La douille & la virole de la baïonnette sont en fer, & la lame est d^acier. Chacune de ces trois parties se forge séparément, & un même ouvrier n’en forge que d'une espèce ; mais il est né-