Page:Encyclopédie méthodique - Artillerie.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
BAY BAY 31


cessaire d’observer : i°. que le forgeur des douilles & celui des lames sont, chacun, aidés par un compagnon ; 2°. qu’on n’emploie que du charbon minéral pour forger la baïonnette ; 3°. qu’on fait usage d’étampes de dessus & de dessous pour étamper la douille, son coude & la lame. Lea étampes de dessous fe fixent & s’assujettissent sur les enclumes, & celles de dessus, que les ouvriers appellent chasses, se tiennent d’une main par le manche de bois qui les traverse ; 4°. enfin, que les largeurs donnent des chaudes couleur cerise, rouge-blanc & blanc-fondant, selon que le cas le requiert ; mais, en général, toutes les fois qu’il s’agit de souder, la chaude est blano-fondant ou suante ; & elle est rouge-cerise quand on veut disposer la pièce à la soudure, ou la repasser.

La première opération du forgeur de douilles est de faire chauffer l’extrémité d’une barre de fer d’échantillon, qu’il étire, à l’aide de son compagnon, sur l’enclume ; il porte ensuite cette extrémité équarrie sur une étampe, pour l’arrondir suivant une longueur de 0 met. 054 (2 pouces) environ, en réservant un bout cubique de 0 met. 018 (8 lig.). La partie arrondie formera le coude de la baïonnette, & la partie cubique, nommée masselotte, est destinée à fonder l’extrémité de ce coude avec la lame. Le forgeur sépare de la barre la portion qui est nécessaire pour former le corps de la douille. Il donne une chaude pour élargir & amincir ce fer, en observant de laisser de la matière en travers du milieu pour former le bourrelet, & aux deux angles de la partie opposée au coude, pour l’éminence du pontet. Il donne au coude la courbure qu’il doit avoir, en le plaçant dans un trou circulaire que forment les mâchoires rapprochées d’un étau fixé à cet effet sur le bloc de l’enclume. Il chanfreine les deux bords de droite & de gauche de la plaque, pour la préparer à être roulée, opération qui se fait en la pliant à coups de marteau, & en la roulant ensuite sur un mandrin, de façon que les lèvres ou les bords chanfreinés soient croisés l’un sur l’autre.

La douille se soude en trois chaudes f la pre^ sière eft pour l’extrémité fQpérieupe, la deuxième eft pour celle iuff^vieure, & la troifième termine la foudnre. A chacune de ces chaudes, on §Q, ïi -eAlrer dans la douille un mandrin adapté au tas*

La fouduré ainG achevée, — l’ouvrier donne une ehaude & fait entrer un mandrin dans la douille, ffu’il pofe alors dans une étampe pour l’arrondir, Kiconuer le bourrelet & l’élévation du pontet. Il ^gage le coude à fa naiflance & perfeÔionne le’ pentét avec la panne de fon marteau.

Pour forger la lame, le forgeur, aidé de fon compagnon, étire un bout de la barre d’acier en réquarrifi*ant en pointe, après l’avoir chaufl’ée : il coupe enfuite a une longueur convenable celte Èartie préparée, qu’on nomme alors maquette. chanfreine rextrémité du gros bout de cette vaquette, aiafi que celle de la mafielotte, & il


les fonde enfemble, de façonr qtre Pexirémité du coude foit en deffous, ou du côté de l’arête dtv dos « Celte foedure faite, il tord la maquette à fc naiflauce, de façon qu’il fe trouve une des cams ou Mêles daa^ la direâion du pontet de la douille^ & une autre dans le fen » oppofé, pour former yarlle du dos (cette opération a Ueu en plaçant le eoude danauncfng^of’rjÇjre^ h, en tournant avec un dffffbirà main qni supplique fur la maquette^.-Il forme au marteau la partie inférieure de 1 » lame, en frappant de biais furies côtés ; aprèt quoi, il la chautt’e pour la pofer fur l’étampe, dont il fait prendre l’empreinte à un tiers envirow de la longueur. M procède de la même manière jufqu’a la pointe. Par cette opération, la carre de defius fe trouve entièrement aplatie, & le deilbus de la lame eft formé ; il nV a donc plus qu’à façonner la face intérieure. Cette face refte aplatie jufqu’à o met, 027 ( i pouce) de la bafe, et k cavité, qni fe prolonge jufcm*à la pointe, feforme avec à%% étampes ae deflus.

Le forgeur examine filalame n’a pas^dei crique » eu des pailles, afin dV remédier ; & il s’aflure,. aviec fon calibre, fi elle a les dimenfîons requifes* pour être ufînée^on limée & polie.^(On fuppofe ici qu’on fait uface des machines mAes à bras, pour K)rer la douLUe & aignifer la lame : on expofera ; pins loin les procédés qui ont lieu par le mojev des machines hydrauliques.)

La baïonnette entièrement forgée pafle au fo-fftge. La machine qui fert à forer les douilles efl^ compofée de deux }umelles, qui font placées hori* zontalement & qui s*ajnftent folidement par leurt » extrémités, du côté oppofé à la roue, fur deux montans, & des autres extrémités, furlechâfli » (pii porte l’axe de cette roue. Il y a entre ces jumelles un efpace dans lequel s’adapte un chariot ^ enclavé de chaque côté dans une rainure formée fur toute leur longueur. Sur la furfkce fupérieure* du chariot, eft pratiqué un encaftrement pour y recevoir la domlle & l’y fixer par une fermeture à » charnière. La partie aplatie du foret s’emmanche exaâement dans une ouverture &ite dans le pro’-^ longement de l’axe de laroue^ qu’on fait tourner au moyen d’une manivelle. Cette roue fait mouvoir le foret qu’on* introduit dans la douille, laquelle^ avance d’une manière uniforme au-devant duforet y par l’effet d’une corde attachée par un bout au chariot, & de l’autre, à une plancne chargée* d’un poids proportionné à la réfiftance, & placée* au^deflbus du banc de fbrerie. Cette planche tt relève, lorfque le foret a traverfé la douille, par un petit cric adapté fur le côté de la jumelle* de droite.

On passe successivement dans la douille cinq forets augmentant insensiblement d’épaisseur. Les trois premiers sont à quatre pans, le quatrième est à six & le cinquième à huit. Ce dernier sert à polir & à donner les dimensions à l’intérieur : ce dont on s’assure, en passant dans la douille un