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9li fur toutes les deux, pour le faire ruer. Si ce moyen n’opéroit rien, & gue le cheval ne voulût Doim lever le devant, on fera renir un gros bâton haut de terre d’environ un pied & demi, 8c tenamt « ne des cordes du caveflbn, on obligera le cheval à fauter par deffiis ; & à mefure CjuUl s*en approchera, le cavalier l’aidera de la langue & de la houi&ne fur Tune & fur l’autre de fes épaules : c*eft un moyen infaillible de lui apprendre à faire une bonne courbette ; & par une bonne courbette » il faut entendre une courbette que le cheval fait librement, à Taîde de la langue feule, toutes les fois quHl plaît au cavalier de la lui demander ; & lorfqu’il accompagne bien enfemble le devant & le derrière. On n’oubliera pas fur-tout de carefler le cheval toutes les foia^qu’il obéit & qu’il exécute bien ce qu*on lui demande ; rien ne l’encourage mieux à bien faire, & rien ne le rebute plus que ia fèvérité. Lorfque le cheval fait franchement trois ou quatre bonnes courbettes de fuite, on ferg allonger, pendant cinq ou fix leçons, les cordes du cavefTon, afin qu’il prenne un bon appui dans la main. On le fera marcher de côté, de*çà & de-là, des hanches feulement ; & de um^ ^n approchant tantôt un talon & tantôt l’autr^Wi fera la même chofe à courbettes, deux ou trois de chaque côté ; & on lui apt>rendra à manier de côté pour les talons, lorfqu’il s’appuie de la main, en l’aidant de la houffine y au cas qu’il ne fe lève pas aflez dé devant & de derrière. Un bon écuyer, au refte, entretient toujours un cheval à la cadence qu’il prend lui-même, foit cabrioles, foit balotades » foit croupades.

Le cheval naît toujours avee un air qui lui efl naturel & particulier ; il faut l’étudier » il faut l’y indruire, pour dreifer cet animal prompceqient 6c parfaitement. Il faut auffi fe donner bien de garde de le battre » quand il prend quelque cadence de bonne volonté ou par défenfe. Qu’on le faffe fauter, & Qu’on l’y maintienne ^ fi on obferve qu’il fe défende des lauts. Il fe rabaifTera aflez de lui même, quand il n’aura plus allez de force pour continuer* les cabrioles, 1er balotades & les croupades, k courbettes ou au terre-à-terre. On fe réffouviendra auiTi de continuer & de finir entre les deux piliers la leçon qu’on donne au cheval ; c’efi le ièul en* droit où Ton trouve tout ce qui eft nécefiaîre pour le. bien inflruire, & toutes les jufieffes dépendent de celle de fernie-à— ferme. Attacher un chevalentre les deux piliers avec les longes d un filet qu’il aura dads la bouche au lieu de bride, l’y faire manier iàns felle & l’y châtier foi-même, en un excellent moyen de lui affermir promptement la tête, de lui fait’e prendre un bon appui à la maiq de la bride, de le fairç manier fur les hanches, de lui gasner Thaleiae fur les courbettes^

Une des leçons les plus effentielles & les plus utiles,. à plufieurségarll, qu’on puiffe donner à un cheval irréfolu & peu affuré dp fa cadence, de fon appui & de fes aides, c’efi dç le rçjQicnre autour JSfuitaûoa, Efcrim & Pânfu

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du pilier avec une longe attachée au banquet du mors comme une fiiufTe rêne, & de l’y faire lever demi-à courbettes & demi-terre-À-terre. Cela fe pratique en l’obligeant à lever le devant & à chaffer fort en avant. Rien ne contribue mieux à le réfoudrc & à le déterminer à bien embraffer la volte ;’ rien ne le relève & ne l’allège davantage ; rien de plus propre à le rendre fouple âprompt adonner tout ce qu’on lui demande. Pincer un cheval délicatement & le fçavoir faire à propos, efi une des principales aides, & des plus nëceflaires à fçavoir à l’homme & au cheval. Sans cette connoiffance, il eA impoffible qu un cavalier puiffe faire manier fon cheval de bonne grâce. Suppofez qu’on ait à accoutumer à l’éperon » un cheval qui y eft extrêmement fen^fible ; ce n’eft que par degrés qu’on furmonte cette fenfibilité. Voici comment il faut s’y prendre. On le fait attacher entre les deiix piliers, tenant les cordes courtes, après avoir commencé fa leçon au*tour du pilier feul, pour entretenir feul dans (k bonne cadence. Le cavalier ôte les éperons, ou lie deux balles à jouer à la paume à leurs molettes. Il oblige, en appuyant du talon feul, ou avec fes balles, le cheval à aller doucement de côté, de-çà & de-ti.

Quand le cheval a pris l’habitude d’aller décote au pas, il faut le tenir droit en une place, & ap* procher, de fois à autres, les deux talons enfemble, afin qu’il les fente en même-temps ; & quand il eft accoutumé à les fentir de cette manière fans manier, on commence i lui donner fa leçon entre les deux piliers, de crainte qu’il ne rompe fa cadence, en faifant quelque dèfordre. 11 faudra alors lui approcher doucement à tous les temps, les deux talons, ou feuls, ou armés de balles. Lorfque le cheval fouffrira l’une & l’autre manière, on prendra des éperons qui ne piqueront point ; & en fuite,’ en continuant les mêmes leçons qu’on lui aura données, on reprendra les éperons ordinaires, qu’on lui appuiera doucement ou fort, s’il en eft befoin.

11 n’eft point de cheval, quelque impatient qu’il foit, qui ne s’habitue enfuite à fouffrir les aides du talon au contentement du cavalier. Le cheval eft-il réduit à ce point, on commence toujours à lui donner fa, leçon autour du pilier & furies voltes. On l’attache enfuite entre les deux piliers, en obfervant de tenir les cordes un peu plus longues. Enfin, on commence à le faire aller doucement de côté, au pas, de çà & de là, & à reprendre fa cadence au fecours des deux talons, fans s’arrêter. Le cheval qui ne fait pas manier de côté, n’eft que par hafard capable de faire de bonnes voltes. Lorfqu’il vient à s’élargir, quoique bien inftruit à faire fes voltes, l’éperon le reflerre ; & lorfqu’en maniant par le droit, il lui arrive de fe jctter d’un côté ou d’autre, l’un ou l’autre des éperons l’obli* ge d’aller droit. Liorfau’un cheval manie à cour-* bettes de la même pile, celui qui le monte doit l’aider des deux talons » pour lui faire porter fet R