Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/141

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I3.0 M AN épaules en avant , & appuyer un peu plus ferme celui du côté duquel il le chaffe ♦ afin qu’il y obéiffe. 6appofé qu’on ait à dreffcr un cheval, qui, quoique yijgoureux & malgré la bonté de fes nieds & de fes pmbes , eft , faute de courage , très-lourd & trés-infenfible , voici la méthode qu’il fetut iuivre pour le réveiller. On le laiffe pendant 536 iemaines dans une écurie très-ibmbre , oit on lui donne à manger tant quHl veut, fans Fen &ire fortir. Si cette jmaniére de le gouverner ne le rend pas propre à Texerdce, on le mettra autour du pilier, où on le réveillera avec la chambrière , de la houflîne & de la voix , afin que par ce moyen il parte plus libreïRent pour les talons. Si cette méthode eft fans fuccès , il eft inutile de vouloir drefler un pareil cheval au manège , il n’y réuffira jamais. Le cheval eft-il forti des piliers , on lui apprend à fe laifler conduire de plein gré par la bride , &. à s’arrêter droit ioii Ton veut. L’arrêt doit fe faire toujours à trois eu quatre temps feuftement.

Si k cavalier trouve de la difficulté dans cette conduite ,.il fe fervira des deux rèhes , qu’il tiendra fèparées dans les deux mains , comme on fe fert des longes du caveffon. L’ufage d’une fequille contribue beaucoup à empêcher le cheval dfi branler la tète ; de^ême que celui d-une corde, grofle comme ki mokié du («tit doiet , mife autour de la muferole, paffée dans la felïe,lclong dufiège, arrêtée eiifuite au pommeau & ajuftée , à la longueur qu’on fouhaite que le cheval obéifle , on lui apprend à faire de bonnes pafiades terre-a- terre. Des paflades relevées ï courbettes font tout ce que le cheval parfait peut faire de mieux, c’eft tout ce qull y a de plus ’excellent dans l’art de monter à cheval , c’eft par où on achève ordinairement un chevaL On melure ordinairement la Ion- . gueur & la largeur des paflades à la force , à la gentiUefte & à l’inclination du cheval. La véritable proportion eft que la paffade n’excède pas cinq, ou fix fois la longueur de cet animal. La demi-volte aura deux pieds de largeur ou environ, fera ovale, & faite auj troifième temps de Tarrêt. Après l’avoir fermée à droite , de la main & du talon , on fait repartir le cheval de toute fa force , 6c on la ferme à gauche , en arrêunt au troifième temps. Le cavalier obfervera de ne point obliger le cheval à en faire plus qu’il ne peut, afin qu’il les fafie toutes de bonne grâce. Cinq ou fix nafiades fuffifent dans une carrière. Les paflades Televées, lorfqu’elles font bonnes & bien foutenues , couronnent les plus grandes jufteflès d’un cheval. La manière de faire partir de bonne grâce un cheval de la main , n eft Eas moins eflentielle. Pour v rèuffir , il faut, dans I première leçon, lâcher de trois doigts la main Îrui tient la bride ; preflier les talons en 1 état où on e trouve , fans aller chercher fon temps plus loin , 8l accoutumer le cheval à partir de cette manière , en fe donnant fur-tout bien de garde d*ouvrir les jambes & le bras droit. Quant au nombre des courjfettes t il en faut »cuf dans un arrêt 9 trois en ar> 2

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fètallt ; trob dans la demi-volte in tônrtlâB ! St trois avant que de panir. Le paflage fait félon ïe» proportions & les diftances neceflaires eft le feul moyen d’ajufter les chevaux à toute forte d’airs. Ce palÉige fe fait , lorfaue le cheval en tournant oa en marchant de côte , croife les jambes , un peu moins celles de derrière que celles de devant ; & pour faire lo paflfage des voltes Wen proportionné , il faut cjue les jambes de devant faflTent un cercle à-peu-près de la longueur du cheval , & celles de derrière un autre plus petit des deux tiers. Ce n’eft au refte que fagement « avec difcrétion , aull faut ufer de ce paflage ; c’eft ce qu’il y a de plus diffir : cile à apprendre dans le manège.

Le cheval eft-il parvenu juiqu’à manier parfaite-’ ment autour du pilier & à obéir au uaflàge , à la main & aux talons , le cavalier le mènera de pas par le droit, c’eft-à-dire, le long d’une haie ou d’une muraille ; il lui fera faire après cela trois oa qu^fre courbettes , puis marcher trois ou quatre pas , continuant ainil de le travailler en levant & en marchant de temps à autre , jufqu’i ce qu’il fâche le faire de fuite , & qu’il manie par le droit de fon plein gré.^^ le promène enf^ite rondemenr fur les voltes IPhême paflage , jufqu’à ce qu’il y marche fans s’embarrafler les jambes , ni fe les cho» quer en aucune manière. S’il fe préfente de l’air qui lui eft naturel, dans la jufteflc de la pifte ’, le cavalier faifira ce moment , & l’aidera tout doucement pour l’obliger à faire un quart de volte. S’il ne fe préfente pas de lui-même comme on le fou* balte , le cavalier l’y engagera par le moyen def aides de la langue , de la houfline fur le devant , & des talons , qu’il appuiera même vîgoureufement en cas que le cheval refiife de fe prélenter , jufqu’à ce qu’il foit toujpurs prêt à exécuter ce qu*on lui demande.

Quant aux chevaux qui fe préfentcnt à faire quelques courbettes par le droit , mais qui répugnent à tourner & à plier en maniant fur le» voltes , on partage la volte en quatre , & on les arrête Yur quatre parties, droit & jufte. Chaque ’fois que le cavalier les arrête , il les lève en une place quatre courbettes feulement fans fon tourner , il continue tournant de pas , arrêtant 2t levant quatre courbettes en une place ; & dès que le cheval eft parfaitement inftruit de cette leçon, «u lieu défaire les quatre courbettes en une place, le cavalier tourne doucement la main, & en l’aidant à propos, l’oblige tnfenfiblement à faire les quatre courber-^ tes en tournant. D’autres lui apprennent d’abord^ k tourner fur une volte juftement qûarrée, & enfulte fur un quarré long , la méthode revient au même. Pour achever d’ajufter un cheval , on le promè* nera dp pas fur les derai-voltes , commençant par une, deux ou trois, ou davantage de demi-volte , d’une baleine , félon qu’on le jugera afliiré & înftrnit. Car il faut prendre pRir maxime générale de ne jamais ennuyer , rebuter , trop fatiguer un cheval en Im donnant fes leçoos. Si on le met au refte