Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/160

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M A N rraljieroît la jambe àc dehors de devant , an lieu de Tenleyer pour la faire marcher.

Dans cette leçon , comme les jambes de derrière font plas occupées à porter qu*ik embrafler du terrein » elles ne font pas trè$*fatî£uèes ; auffi leurs articulations ne s^affouplifTent-elTes pas. Les épaules au contraire travaillent plus ; mais comme elles doivent être bien enlevées , elles ont plus de facilité à agir.

Cette leçon , comme oale voit, efi moins ruineufe pour le cheval que la précédente ; & elle gagne plus les épaules, puifou’elles ont plus de mouvements à faire. Cefl auffi, à mon gré, une des meilleures de Téqnirarion , & celle qui rend le cheval le plus maniable en tous fens ; car sHl la cennoit bien y on pourra le mener de tous côtés fans aucune difficulté. On peut la donner au pas , an trot & au galop , fans miner les jarreis , pourvu qu’on s’y entende. Il n’en eft pas ainfi des autres. Jufqu’au moment où )’ai parlé de plier le cheval pour lui procurer la première foupleAe, mon travail étoit préparatoire , & devoit le difpofer à des leçons plus régulières , plus pénibles , & auffi plus propres à lui donner lextréme foupleife & le fini qui contribuent aux belles aflions. Jufques-là j’a* vois fuivi la nature avec attention, faifant luc- . céder les leçons les unes aux autres , félon qu’elle me les indiquoit, & chaque leçon fervantde bafe à celle qui la fui voit. Le cheval faifoit ainfi tous les jours de nouveaux progrès fans fe fatieuer. J’ai fuivi la même méthode à melure que mon manège eft devenu plus favant & plus difficile ; car la leçon du pli eft le principe de toutes les autres. Lorfque le cheval la connoit bien , il peut paiFer fucceffivement aux fuivantes , & par-là on le conduit infenfiblemem à- toutes celles dont l’objet eft de mouvoir l’épaule de dedans fur celle de dehors : but eftentiel des leçons de la troifiéme claiTe. Auffi avons -nous principalement fait agir cette épaule ^dans toutes les portions que peut prendre le cheval.

Ces leçons ont une grande reflemblance « foit pour les aides à employer , foit pour les aâions du cheval. S*il les exécute bien toutes aux deux mains, il a acquis une grande fouplefte » & on eft alors maître des parties de dedans.

Mais il refte encore à feire agir celles de dehors fur celles de dedans, ce qui eft plus difficile[ : & nous avons dû commencer par les chofes les plus fimples» 4l’auraqt plus que les leçons que nous venons de décrire , fervent* de bafe à celles que nous allons expofer.

Comme les premiers éléments nous ont conduits aux travaux dont nous avons dè)a parlé, je me fuis fait une loi de menre dans cet ouvrage uo ordre conforme à celui que b nature exige de quiconque veut la conduire à une plus haute pertec* tion en fuivam Us indications qu’elle lui donne* C eft ainfi que doit faire Técuyer , & ne pas entre- ^rçodre légèrement. uoç leçoi) quelconque, fans M A N 149

xvoîr obtemi préalablement les développements eiïentiels qui peuvent la faciliter. D’après ce principe , nous continuerons de faire fticcéder les leçons , les unes aux autres , dans lor* : dre le plus propre à foulager l’animal en l’inftruifaut. L’expérience fera voir que je ne précipite rien, & que par l’arrangement de met travaux | accélère les progrès , & même aue je m’affiire du fuccès. Cependant je ne blâme la méthode de perfonne , & je m’interdis toute critique : chacun a fa manière de voin

De tachèvtmêttt élu ChcvaL

Dans les leççns précédentes, la jambe de dedans du cheval a paiTé fur celle de dehors , & lepaule de dedans étoit* plus enlevée & plus portée en avant : l’épaule , la jambe & tout le côté de dehors étoient retenus & arrêtés. Il s’agit aâuellement de conferver i la partie de dedans Ton pli , fon arron«  diiïement , & de faire paffisr la jambe de dehors par*deffiis celle de dedans.

Acheminons le cbeval-à ce nouveau travail , en commençant par les aâions les plus faciles « fuivant la méthode que nous nous fommes prefcrite. Du Changement de main (Tune pifle» Le changement de main eft l’aâion par laquelle le cheval fe déplie & fe déplace d’un coté , afin de fe plier & de fe placer de l’autre. Pour produire cette aâion dans le manège, on quitte le mur où on eft, pour aller gagner le mur oppo(é & travailler à l’autre main. Le chemin décrit par le cheval ejft une ligne oblique.

Le cheval étant , le long du mur , bien plié & bien placé , à l’inflant deftinéà le lui faire quitter, on enlève les deux rênes, & on porte la main en dedans : par-là, le cheval eft fixé fur les hanches, il fe grandit , & porte les deux épaules en dedans , en les éloignant du mur. On contient fon pli avec la jambe de dedans ; & celle de dehors venant k l’aider , l’animal parcourt d’une pifte une ligne oblique , les hanches fuivant les épaules. Le cheval marchant ainfi , avance l’épaule de de* hors plus que celle de dedans , qui fe trouve par-là phis retentie & plus gênée. Le principal point d’appui eft la jambe de derrière de dedans : le reflbrt qui poufte & agit le plus , eft le jarret de dehors. Le jarret de dedans ntigue davantage . quoiqu’il n’ait • pas la peine de reietter la mafle nir l’autre ; mais comme il la porte toujours , la compreffiod continue lui eft fenfible.

Quelques pas avant que d’arriver à l’antre mur ; on travaille à chaneer le pli & les aides qui le donnoient. Pour cela il s’agit de fentlr la rêne de de* hors en relâchant celle de dedans. Le pli diminue, & change par ce moyen. On le décide par une prçG fioa de Ta jambe devenue de dedans , & par reole"> ver de la rêne devenue de dehors ; puis, avec les deux jambes approchées à l’inftant où on arrive au mnr^ on remet le cheval en avant.

Par cette leçon, on voit, que je déploie Tépaule