Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/168

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MAN qu^une levée fiâîre. Alors , pour y fupplèer , îl cft enjoint aux élèves de fe porter à gauche , foît qu’ils arrivent , foit qu’ils s’en aillent. Quoique l’univer* falitè d’une loi fafle fon apologie, cependant, afin de gagner la confiance du leâeur le plus fcepr tique, on va rendre compte des motifs de l’admiffion de celle-ci.

Nul doute que le premier |nattre de aanège, à qui les avantages d’une levée régulière feiont montrés dans tout leur jour , n’ait fur-tout été féduit par la certiflide d’empêcher qu’aucun obAacle n’in* lerrompit cette éfpécè de courant que l’enchainement des reprlfes établit depuis, le moment ôii le pemier cheval fort de la levée pour emrer dans la carrière , jufqu’à celui où le dernier fort de la carrière pour rentrer dans la levée. Auffi n’a-t»U pas manqué , en prefcrivant à fes fucceffeurs lès deux ifliies qui font tout le mérite de cette partie d’un manège eh forme». de leur obfèrver que , fioâ en itipprime une» auffi- tôt on voit les élèves, in* ouiétes par la rencontre de leurs camarade», berner d’abord quelques infiants avant que de chercher à paffer , mais bientôt , entraînés par la foule , fe précipiter pêle-mêle , & forcer tumultueufentent le féal débouché qdi leur foit accordé. Quelle différence , lorfqu’on rétablit les deux portes d’une levée feinte ou réelle ! Alors , qu’un élève fe préfente avec l’intention d’entrer au manège , ou au’il ait deflein de changer de cheval , Ou bien dans t’attente de fa féconde repriie, ou enfin pour ibrtir tout-à-fait , pourvu qu’il ait l’attention de conftr* ver fa gauche ,. jamais aucun embarras ne l’aitéte. Cefi*aiofi que chacun paâe à fon tour de b levée dans le manège , & du manège , dans la levée* Travail du Manège.

Les éléments qui font la bafe de l’équitation ; ces éléments où l’on puife des notions anatomiqnes de l’homme & du cheval ; qui enfeignent la façon de monter fur un> cheval ; qui donnent la méthode pour s’y placer furement & agréablemem ; dans lefquels on démontre la mécanique des mouvemens du cheval ; où on indique èomment , après avoir fn naflembler un chev|l , on peut le porter en avant , foit au pas, foit au trot, foit au galop ; qui traiteiitde la néceffité abfolue de marquer un demi-arrêt avant ^e de tourner , ou de gauche à droite, ou de droite à gauche ; dans lefquels on trouve les moyens d’arrêter un cheval , enfuite de te reculer , enfin la £iri d’en dépendre ; ces éléments qui contiennent la defcription d’un maH^e, & le deuil des le^ çons qui s’y prennent ; ces éléments enfin où oo expUmie :.tout ce qui concerne la leçon du faut dans les iHliers ; ces éléments , dis«)e , malgré leur étendue, ne peuvent jaiiiais fatisfatre qiie ceux qui n’ont d’autre but , en Venant au manège , que de iâyoir ce qu’on entend ordinairement par (e tenir fur un ch^L Ce n’eft que h parfaite inteWgence des airs de manège qui mène à l’an de l’équitadon , & qui , feue , peut £iue acquéru le dure MAN ij7

dliolllme de cheval. Comme Ofl s^atréndoit peut^. être que )*allois dire le titre d’écuyer , je me voit oblige d’appuyer la difiinâion que je fais ici de cet deux perfaonagei » en appréciant la dofe de £ivoit propre à chacun d’eux*

DilliHffhtt et fhomHkt dg tktval fài>'tttUuytf. J^’homme de cheval eft celui qui fait monter daKa toute iWndue de reieorelTioti } qui fait encore me« ! ner , à leurs airs, ks oifférents enevaux qu’oif lut préfente , & ce « avec le degré de juilefle qu’île (exigent ; qui peut même , à l’aide de l’exécutioa préçife qu’il s’efi rendue familière ^ parvenir à drefn Obt queloues chevaux.

Non-ieulcmem l’ècnyar poflëde éminemment, tout le talent qui confiitue le meilleur homme de cheval , mais U a , de pluf que lui , ta connoiflance intime de la charpente du cheval : connoiflânce qui lui àonne ce taâ pour difUnguer , an preiiiie’r coup* d’œil , le cheval dent la conftruâion peut s’adapte^ à l’équitation f ou que ceue même confiruâion en éloigne : comiciiiGiàce qui lui fen , avee beaucoup plus d’avantages , en lui prefcrivant ce qu’il peut attendre de d»^ individu. Auffi les chevaux affes heureu ;r pour tomber entre ks mains d’un écuyer , avant toujours la jpoffibilité de répondre àb ce qu’on leur demande , fe prêtent-ils , fans rtnnignance , à recevoir le genre d’éducation qu’il fe phdt à leur donner.

Je ne m’étendrai pas davantage fur les différences Îui féparent l’homme de cheval d’avec, l’écuyer. )eux qui liront cet ouvrage dans ioxK entier, fe-* root à mkvdi^ de décider fi jVii eu tort d’en f^e deux dafles* Cependant je ne puis m’empècher deaire obferver oue , fr l’écuyer efi celui qui prépare à rhomme de cneval le théâtre fur lequel ce dernier fait parade de fon içavoir,donc l’écnyer eft -créateur en €etce,partie, où le plus habile homme de ch^eval n’eft que €|faittfre.

Confirmé dans les premiers principes ^ l’élève abandonni les éléments peur fe livrer tout entier , au travail. Arrêtons-le uii :mAant à l’entrée de cette nouvelle carrière, premièrement , afin de lui défi* nir ce qu’on entend au manège , par le mot travail , Se lui donner enfuite les moyens de foigner l’exécution des difiérents airs qui compofent ce travail , dont la fcrupuleufe régularité fait tout le mérite. D’éfinition du travaïh

Travailler , en terme de manège , c’efl avoir l’art d’exiger du cheval une certaine manière de fe porter en availt, qui, quoique conforme aux allures naturelles , quant à la combijiaifon tranfverfale des quatrejanri)es,e(t cependant tantôt plus mefurée » tantôt plus cadencée , tantôt plus élevée. On peut donc affimtler les allures artificielles du cheval , autrement foa travail , à la danfe de l’homme. Cette comparaifon me paroit d’autant moins choquante , que les chevaux peuvent varier leur travail par Texécution de plufieurs pas diyerfement figurés.