Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ij8 MàN Les uns > prés ^e terre , reprifcntent notre danfe terre-à-terre ; d’autres , pins élevés , ont de l’analogie avec la danfe de caraâère ; enfin des fauts abfolument en Tair nous rappellent la haute danfe. C’eft du réfultat de ces dittérentes combinaifons artificielles du cheval , connues en équitation fous le nom d’airs de manège , que les premiers maîtres de notre art ont compofé ce qu’on appelle encore auionrd'hui le travail > & dont, à linftar de la danfe f ils ont formé trois clafles , qui font, les airs terre-à-terre, les airs relevés » &’les grands airs. La première claâe , ou les airs terre-à-terre , comporte l’exécution de cinq leçons ; fçavoir , le pas d^école , qu*on termine ordinairement paV le manier en place ; Tépaule en dedans ; la hancne èa dedans , plus connue fous la dénomination des deux bouts en dedans , dans laquelle les changements de main ont toujours lieu fur deux piftes , & qu’on peut rendre trés-intéreflânte , au moyen des contre-changements de main, renverfements d’épaules , voltes , demi-vokes, quart de voltes ; quatrièmement, la tête au mur ; finalement là croupe au mur.

On compte dans la (êconde clafle,ou les airs relevés , le paiTage , dont on fe fert pour exécuter , de la façon la plus féduifante, les cinq leçons cideflus détaillées ; le piaffer qu’on fubAitue pour lors au manier eaplace : enfin la galopade qui permet , Quoique très-difficilement , de rendre quelques-unes des mêmes leçons , & à laquelle on adapte les voltes , ou , ppur parler plus jude, les. demi* Toltesà pirouettes.

La troifiéme daffe , ou bien les grands airs , corn- |M’end la pefade , la courbette , le méfair , la crou- {»ade , la batotade , la cabriole , le pas & le faut , ou e galop gaillard.

Eh rapprochant les difTérents produits de ces trois claHes d’atrs , qn- trouve que , les fauts exceptés , toutes les figures qui compofent le travail confident dans VépattUen dedans ; la hanche , ou bien les deux bouts en dedans ; la tête , aTnfi que la croupe au mur s les changements , contre-changestients de* main» & renvedements d’épaules ,touts fur dfîuxpiftcs ; bref dans lesvohos, demi-voiies Sl qiiart-de voltes, tanv étendues qu’à pirouettes, Cén’çft’effeaiYememque h degré d’aâion qu !oii mer à l^i^écutlon de ces dtverfes évolutions ^lù tes. range, ou dans la preipiére , ou d^ns la féconde claffe, pwifquele pas d*écoIe, le paffage , la galopade, ne différent du pas , du trot, du galop , le premier, que par fa mefwe plus écoutée, le fécond , que par fa cadence plus tride , la troifième «  que par fon élévation plus foutenue. A Tégard du manier en place &*du piaffer , on appqrçoit aifémeni qu’ils ne font que des arrêts ciégants imaginés pour terminer les airs fans les déparer.’ Il n’en cft pas «infinies grands airs t ils font , & doivent réellement faire une claffe à part , étant plutôt les léfultatsde la force que de la volonté du cheval. Voilà* fans doute, l’origine du nom diftinchfde ’MAN.

fauteurs en liberté que portent les chevaux réfervés pour cette dernière claffe , tandis que ceux dreffes aux deux premières s*appellent tous indifféremment chevaux de tête , ou de haute école. Le travail analyfé , nous allons enfeigner comment il fautpréparer un cheval à l’exécuter avec cette précifion qu’exigent les airs de manège. ^ Préparation au travail.

Toute aftion demande une préparation , & plus on veut que l’aâion projettée foit élev^, plus on doit (btgner la préparation qui va lui communiquer l’élafiicité. De-là , nous voyons un homme , avec la iimple intention de marcher, fe placer d’une façon moins avantageufe que celui qui s’avance au milieu d’un cercle pour ngurer un menuet ; & la pofition que prend ce dernier nous parohra négligée , il nous la comparons à la manière dont fe campe un danfeur prêt à s’enlever pou^ battre un entrechat* Mais pourquoi chercher mes preuves ailleurs que dans la claffe des animaux foumis à Téquication ? Rappelions-nous la première leçon des éléments, ât retraçons-nous I& cheval à l’inftant où fon cavalier veut Tébr^nler au pas* Nous trouvons cet inftant précédé de la fage préparation du raffembler, qui met le cheval d’à-plo/nb ûitfes 3uatre jambes. Paffons enfuite à Tallure plus vibrée u trot. Nous la voyons éclorre du même raflembler , auquel fe joint alors le demi-arrêt ; condition effenrielle , afin que la détente des mufclesdu che’* val au trot , montés d’un ton plus haut- que ceux du cheval au pas , puiffe la’ricerJe trotteur conformémentà laviteffe de l^alluré Ou’on veut luiVaire entamer. Continuons notre- recherche, & fuivons le cheval au galop. Que de précautions , avant que de créer cette allure rapide l répartition tranfveriale des maffes de Savant & de rarriére^main ; enlever conféquent du bipède dé devant fur le centre : fina* lement la maffe entière mife en équilibre fur une feule jambe de derrière, ponr que le iteffort de cette jambe , pouffé jufqu>'à (on dernier période , darde le galopeur en ralfon dé la contrainte que la préparation du galop lut fait éprouver. Si les allu<* res naturelles du cheval dépendent d’autant de cir«  confiances préliminaires, combien les allures arrificielles doivent-elieS’On entraîner ? Je m’arrête, en penfant que mon élève débute dans la carrière de la haute école. Ce fe^ott, en effet , furcfaarger fon attention par des differtations prématurées , qui pourroient au moins Teffrayer , fi leur longueur in* di(penfable.neJe dégoûtait pas. Je me borne donc à prefcrire ici les conditions générales du travail fur le droit. Elles fe réduifent à mettœ le cheval dans la main , à l’affeDtr fur les hanches, âc k lut donner le pli fur le dedans. ATégard des airscompofès , ceux qui fnivrom l*ordre des leçons qui vont fe fuccéder , parviendront*, par gradation , à celles où le cheval fe met fur deux pifles ; a’eiftà- dire , où le bipède de devant trace une pifle , tan^ dis que le bipède de derrière cheatine fur une aucre« 


.