Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/211

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loo. • M A N étendue fur le dedans, enfeîgnée pour la qua* triéme leçon, eft encore la feule ^ prendre pendant la cinqmème & dernière du travail terre^àferre.

Méthode d’instruction relative’sur-tout a la cavalerie. ( de bohan).

Ceft des premières leçons mal données & mal conçues que proviennent toujours les attitudes forcées & gênées, qu’on ne détruit qu’avec tant de peine.

Le zèle & la volonté d’un commençant le font ordinairement roidir & contraindre, pour fe redreffer & s’étendre, file maître n’a l’attention de lui démentrer que la grâce ne peut exifter qu’avec Faifance. Ce neft qu’au bout de quelques jours, que toutes les parties de fon corps auront acquis la fouplefle & l’habitude de la pofitton qu’on lui demande.

« On prendra toutes les précamions néceââires pour conduire le caralier par gradation, en commençant par les mouvements les plus lents, les plus doux, les plus réguliers & les plus unis, pour arriver, à mefure qu’il fe confirmera dans fa pofture, aux mouvements les plus rapides, les plus durs & les plus irréguliers.

Le pas uniforme (ur une ligne droite fera donc choifi pour les premières leçons, comme l’allure la plus douce, & dans laquelle il eft le plus aifé de conferver fon équilibre.

On fe gardera bien de fe fervir de la méthode ufitée dansprefque toutes les écoles, de commencer par faire trotter les cavaliers à la longe fur des cercles, &fouventfur de jeunes chevaux, dont l’allure irrégulière exige une longue pratique pour n’en être pas déplacé ; mais quand même on choi* firoit le cheval le plus fage & qui trotte le plus ré{(uliérement, le corps, dans le mouvement circu* aire, en proie aux forces centrifuges & centripètes, préiente des difficultés pour conferver ion aplomb y difficultés qu’un commençant ne fauroit vaincre ; il n’eft, dans ces leçons, occupé que de fe tenir par des moyens de force ; il faut donc attendre qu’il foit bien confirmé dans le mouvement fimple & dired, avant de le faire pafler au.mouvement coropofé & circulaire.

On donnera toujours au cavalier un cheval mis ou dreffé, afin qu’il puifie pratiquer les préceptes qu*U a reçus ; alors, l’obéiffiince ou la déf « béiffance de l’animal fervira même k l’avertir de fes fautes, il recevra de fon cheval une leçon continuelle.

Pour faciliter les moyens de donner leçon aux commençants, & multiplier les précautions contre les accidents qui pourroient arriver en les mettant d’abord en pUine, on a imaginé des efpaces fermés, appelles iranègeSfZffez vaftes pour travailler les chevaux fur toutes les allures, mais pas a^Tez Srands pour que l’élève puiffe ceffer un inflan t ’entendre le maitre i ces manèges font encore fort M A N

commodes pour drefTer & aflbuplir les chevaux ; Il y a des manèges de deux efpèces, les uns cou «  verts & les autres découverts.

Les premiers font deflinés à fe garantir des mau-’ vais temps, qui feroient un obflacle à la fuite & continuité des leçons que l’éducation des chevaux exige.

Les féconds font des efpaces fimplement limités par des barrières.

On a élevé dans toute la France des manèees deflinés à l’inftruâion de la cavalerie, & c’eft furtout depuis la paix de 17^2, que ces édifices fe font multipliés à l’infini, mats la forme qu’on leur a donnée, fervira, tant qu’ils exifleront, a prouver la faulTeté de nos idées & de nos principes, fur les moyens de former de la cavalerie. Les planches des Newcaflle & des la Guérlnière ont fervi de plan à nos archîteâes ; au lieu de donner à ces manèges la pins grande longueur poffible, on ne leur a donné, dans cette dimenfion, que trois fois leur largeur ; c’étoit la proportion de ceux de Verfailles, &L nérfonne ne s’éleva contre cette imitation y abfurde pour la cavalerie, car ce n’eft que dans des efpaces longs qu’elle peut décider & unir fes allures, qualités qui deviennent le principe de 1 ordre, de l’enfemble, & de la force de nos efcadrons. D’autres raifons militent encore en faveur des efpaces vaftes pour faire travailler la cavalerie, puifqu*ii faut que ces manèges foient propres à contenir un grand nombre de chevaux à-la-fois ; & pour que ces chevaux ne s’y ruinent pas promp «  tement, il faut que les coins ioient aftez éloignés » pour que les mouvements direâs ne foient pas réduits en mouvements circulaires. La faute qu’oa fit alors exifte encore aujourd’hui, mais elle eft d’une conféquence à mériter l’attention du miniftère. Si on approuve mes principes, & qu’il y ait encore des manèges à élever, je confeille de leur donner 80 pieds de largeur fur 300 pieds de longueur. Il V a deux manèges à Lunéville, dans lefmiels 7a hommes marchent enfemble avec aîfance* Ce font les feuls que je connoifiTe où la cavalerie puifte travailler avantageufement, & fans fe rwner. Touts ceux de nos garnifons ne font propres qu’à exercer une douzaine de cavaliers à-la-fois & en file.

On dira peut-être que les manèges font inutiles ^ & que la cavalerie doit s’inftruire en plaine ; je réponds que, tant que la faifon permet à la cavalerie de fortir, il hut la mener dehors, mais qu’en -France, pendant cinq mois de l’année, les pliâtes » les neiges, les glaces, les frimats l’empêchent de fortir ; & que, lorfqu’elle n’a point de manège, elle refte dans une inaâion nuifible à l’homme & per^ nicieufe au cheval.

Quant aux manèees découverts, fermés par de fimples barrières, ils doivent avoir à-peu-près les mêmes proportions ; je préfère ces derniers pour inftniire les hommes ^ &les premiers pour inflruire les cbevauxi

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