Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/227

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z, 5 M AN vous dît des mot » que vous n entendez pat, «  qu’il ne comprend ccnainement pas lui-même ; n’importe, il ajufte un mors ; il tous répond de foB effet, & tous vous retirez content ; le cheval, intimidé & étonné de la nouvelle inachine qu’on lui a mis dans la bouche, paroît en effet plus obeif£int, mais cette vidoire n’eft pas longue ; comme U cavalier n’a rien acquis, les Éwtes du cheval reviennent bientôt par les mêmes caufes que cilevant ; ona recours à on autre éperonm », qui vous trompe encore, & vit a vos dépens ; & comment ceU n’arriveroit-il pas ? lorfque touts aos livres, touts nos traités de cavalerie font des raifonnements à perte de vue fur la configuration & les proportions des difièrentes parties de la bouche &du mors. A dieu neplaife que, fèdu.t par ce langage, je copie les auteurs contemporains contH me ils ont copiée leurs devanciers, ii on a bien lu mon livre jufqu’ici, on ne me faura certainement Ts mauvaii ^ de paffer légèremem fur un article qui, i’efpire, paroitrade fort peu d importance à ceux qui lîi’aurontbien compris dans ma manière de mener les chevaux.

Mais fi ce n’eft pas relativement à léquitation, à l’écuyer, ni au manège que j’ai à parler des emboucliures, je dois ici donner mes foins pour préferver la cavalerie de l’ufage dangereux qu elle en feit quelquefois, aînfi que les chaffeurs eSclesamaeurs ^de chevaux. J’ai recommandé ailleurs de ne fe fervir que de (impies canons a tranches droites, tevaisendonnerlaraifon : ce n’eft jamais par la force qu’il faut prétendre ma tnfer les chevaux, fes eff « s font infuffifams, s’ils ftjnWent réuffir iSSÏu Sauf ¥q « e V « —^^^^^^

devienne légèrement douloureux fi le cheval ne fécoutoit pas ; toute embouchure produifant cet « effet eft fuffifamment forte.., , t. j u nature n’a point différencié les bouches d « s chevaux amant qu’on a cru le remarquer, & qu on a voulu le faire croire : touts les poulains quelconques font obéiffans au bridon ; ceft avec cet ajuP tement que l’homme de çhe>^l les accoutume au joug, è avec un plus fort & f/ / ? « f » ? « » "5 prelon plus douloureuf., il défefpereroit lamroal. Si le bridon eft oWigé de travaiUer davamage ■fur l’un que fur l’autre, ce n’eft pas quun tel chefû y foit moins fenfible, qu’il fente moins 1 effet dé la main de fon cavalier, mais c’eû que plus ardent moins foople, plus foible dans fon derrière, l’attitude gênée qu’on liii donne Iç contrarie trop, & il cherche à la fuir ; ce n’eft donc pas la preffion fur les lèvres ni far les barres qu’U fout augmenter, mais il faut appalfer le cheval, l’affoupUr, & dans le dernier cas fur-toat, Téduire prefqu a rien l’effet des mains. Ceci fera affez clair pour ceux qui ont tu beaucoup de chevaux, parce qu’ils ont rencontré fouvcoî des homme* uès— vigoureux, M A N

employant toute la focce dont ils étoîent capables ; emportés par des chevaux qu’un homme plus habile cp’eux menoît avec la plus grande facilité, en ne fe fertrant que d*un feul bridon. Dans ce métier* ci la théorie ne fuâit pas, je Tai déjà dit, & il eft néceflaire de le rq>éter, il faut pratiquer & beaucoup voir ; j’engage donc mon leâeiur à fe tranf* porter fouveiu fur ces terreins on on poufle les chevaux à des courfes rapides, oii des efcadrons font des flmulacres de charges qui reffembknt A fouvent à des fimulacres de fuite, par le défordre gui y règne ; c’eA-là où il verra les hommes les phis tortS" emportés par les plus petits chevaux, dont ils mettent pourtant la bouche en fang ; affurémenc on ne peut pas douter que le mors ne faffe affez d*effet y & pourtant il ne fuffit pas. Eft-ce à 1 éperoniiier à remédier à cet inconvénient ? non fans doute:tant que votre cavalerie ne fera pas plus inflruite » des cabeflans ne fuâiroieni pas pour rendre les cavaliers maîtres de leurs chevaux, & donaer de lenfemble aux efcadrons. Que Ton s’occupe donc beaucoup moins de tomes ces infpeâions de bouche, & de toutes ces divifions entre bouches trop fenfîbles,. bouches ardentes, bouches fortes, bouches qui évitent la fujétion du mors » barré fourde, barre tranchante » barre ronde, barbe griffe, barbe maigre, &c. &c. &c., qu’on fe borne à donner à toutes ces bouches, à toutes ces barres & à toutes ces barbes, Tembouchure la plus 1 douce, un fimple canon entier, aju(léà la propor* tion de la bouche, c’eft-à dire, qui ne foit ni tcop large ni trop étroit » & dont l’angle, formé par les deux canons, donne affez de liberté à Ja langue, que le canon pone fur les barres à un pouce aih> deffus des crochets. La brifure du mors ne fert point à l’adoucir, car elle doit ^tre fans mouvement, fi elle en avoir, on fent aifémênt que le* fonceau fe dérangeant de deffous la barre » fon effet feroit fans juftefle. Si les lèvres font rentrantes & couvrent les barres » que les fonceaux foient plus droits, avec liberté de langue, afin de ne pas faire renrrer la lèvre. Ces deux points de contaâ du mors étant bien pris, la manière dont le cheval porte la tète & Tcncolure doit décider de Tefoèce des branches. Ceft en les allongeant ou en les raccourciffant, qu’on peut augmenter ou diminuer la force du mors & fon effet. La branche fuit abfolument ea cela la propriété des|bras dé leviers. Je ne ferai point ici des démonûrations qui demandent des notions de méchanique, que tout le monde peut avoir ou fe procurer aifémênt, voye^ Aides &/Sjfr’i8; mais quoique)e reconnoiffe les différents effets des branches relatifs à leur forme, Je me garderai de conclure, comme prefque touis les auteurs, que la â^ure & les proportions du corps du cheval & de fcs jambes doivent en déterminer le choix : autre charlaranerie préconifée par rignorancc. La pofition naturelle de la tête & de Tencolure du cheval doivent être les feules règles à cet égard, i**. On augmentera la force du mors & on