Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/230

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M A N Greffes avec tant de lifques & de peines i cMnme n’érant d’aucune utilité, putTqu* !  ! n’eft pas rare de voir que des écoliers^ quoique très-fermes fiur cette efpèce de chevaux, font défarçonnés par un cheval dont les mouvements font irréguliers. L’homme de cheval n’acquiert de la tenue, que par Thabitude de monter des jeunes chevaux, qui s abandonnent ^ à toutes fortes aécarts & de contre-temps. Ceft au maître à proportionner les difficultés aux forces de fes écoliers, & à les conduire d’une manière pro^ portionnée à leurs progré s.

Des Maîtres & de la Pratique,

La lenteur des progrés » dans touts les arts, doit être plus fouvent imputée à la médiocrité des maîtres, . qu*au manqtie de difpofition des écoliers : rien de fi difficile que de bien montrer ; nul n*eft trop favant pour cet emploi : voilà mon avis, d’a-v près lequel on peut juger combien)e blâme Tufage Sènéral, oii eft la cavalerie, d’abandonner le foin e TinftnifKon à des bas-officiers, qui n’ont ordinairement qu’une groffière routine « font fans apti* tude pour juger les défauts de leurs élèves, & iaos talens pour s’énoncer d’une manière juAe & pré— ^ cife 9 communiquer leurs penfées fur un art » dont on n’eft j^gnais en état d’expofer les principes, fi on ne les pofsède à fond.

La manie des ignorants efi de donner leçon ; ils le fervent des mots qu’ils ont retenus de leurs maidres, & débitent au hafard ces ridicules litanies, que nous entendons pfal^odier dans nos manèges. Quelqu’un difoit au fameux Marcel : Pourquoi a avez-vous nas un prévôt pour commencer vos écoliers ? ce Ceft, répondit le danfeur, que je ne I » fuis pas trop favant pour montrer à faire la révércnce n.

MANIER un cheval. Ceft le faire aller, le mener avec art. Manier un cheval de bonne grâce. Il fe dit auffi des chevaux qui ont de l’école. Ce cher val manie bien à courbettes, à croupades, manie bien terre-à-terre, manie bien à toutes fortes d’airs. Faites manier, travailler votre cheval fur les voltes. Ce cheval manie bien, il paiïégera bien de pas & de trot, & galopera bien des deux pîftes. Manier de ferme-a-ferme fe dit du cheval que le cavalier fait manier fans fortir de fa pbce.

MARTINGALE. Large courroie de cuir, qui est attachée par un bout aux (angles, fous le ventre du cheval, & de l’autre au bout de la muferole, pour empêcher qu’il ne pone au vent & ne batte à la main. U y a des gens qui confondent la martingale avec la platte-longe.

MÊLER un cheval, terme de manège : c'est à l'égard du cavalier, le mener de façon, qu'il ne fache ce qu'on lui demande. Un cheval de tirage est mêlé, lorsqu’il embarrasse ses jambes dans les traits qui l’attachent à la voiture.

MÉZAIR. Le mézair, ou moitié aîr, efl une cfpêce de demi-courbette, dont le mouvement eft moins détaché de terre, plus bas, plus coulé & plus


avtncé que la vraie courbette. Cet air qui n’eft, . pour ainfi dire, qu’un terre-à— terre relevé, s’em «  ploie dans les changements de main de deux piftes » & dans les voltes oc demi-vohes.

MIS. Un cheval biy ou mal mis, terme de manè |e, qui fignifie bien ou mal dreflTè au manège. MOLLIR. Cheval qui mollit, fe dit des chevaux qui bronchent. On dit : ce cheval a la jambe folble, il mollit fouvent, il bronche quand il a ua l>eu travaillé.

MONTER à cheval, (l’art de) L’art de monter ik cheval apprend également à dreffer un cavalier & un cheval. Il infiruit le cavalier de la bonne affiette, de la oofture libre & dégagée » & des moyens d’accorder la main & les talons. Il met suffi, autant qu’il eft poftîble, un cheval en état de porter en beau lieu, de prendre finement les aides, de craindre les châtiments, qui le peu* vent affurer au pas, au trot, au galop, & de le faire manier enfuite à toutes fortes d airs, afin qu’il puifle également fervLr dans les périls de la guerre^ .dans toutes les occaftons où chacun peut en avoir befoin, & quelquefois même dans la pompe des fêtes galantes & des foeâacles publics. Il faut que celui nui vent apprenare à monter i cheval, loic naturellement’dtlpos de fa perfonne. La taille la Π» lus avantageufe eft la moyenne. Les grandes per— ^ bnnes, outre qu’elles font fujettes à le défarçon-. ^ ner, donnent au cheval des aides moins fines, elles ne les donnent pas de fi bonne grâce, qu’un d’une taille médiocre ; & les hommes petits, quoi-Îuoique plus fermes k cheval, lui donnent des aies trop foibles, le cheval ne s’emploie que moU lement fous eux ; il ne fent pas alors avec aflèz de force ce qui doit l’animer.

Celui qui apprend oujqui enfeî^ne à monter à che* val, doit être vêtu le plus à la légère qu’il eft poffible. Quand on fait l’exercfce du manège, on le fait ordinairement le chapeau enfoncé & ferme fur la tète, de peur qu’il ne vienne à tomber, ce qui embrouille le cheval. Pour bien monter à cheval, il faut tenir les rênes de la main gauche, le pouce deffiis, & le petit doigt par-deubus & entre deux pour les féparer. U uut lever le bout des rênes en haut, à bras ouverts, afin de bien ajufter la bride dans la main, enforte qu’elle ne fpit ni trop longue, ni trop courte. La placide la main de la bride eft environ trois doigts audeflus du pommeau de la felle. Celui qui fait bien montera cheval, fe tient plac4 droit dans le fond de la felle, de manière qu il ne touche prefque que le milieu, fans rencontrer larçon de derrière, crainte dëtreaflis, pofture qui a très — mauvaife grâce. Il aura* les coudes libres, un peu éloignés du corps & à égales diftances ; les deux épaules juftes, Teftomac avancé, le poing droit proche du gauche d’environ quatre à cinq doigts. Les jambes du cavalier feront portées de bi’dis. La pointe du pied gauche regardera l’oreille du cheval ; le bout fera âppuyc fermement fur rétrier 9 proche Tépaule » les talons feront « a Eeij