Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/243

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Î32 PIE ^ c eil le moyen de lui afTermir la tété » aflurer les hanches y faire plier les bras « & de rempêcher de trépigner. Quand le cheval a formé (on arrêt, il fait au bout une ou deux pefades ; mais il n*en fait aucune au demi-arrét » c’eft ce qui en fait la différence.

PESANT, pefer, fe dit d un cheval qui s’abandonne trop fur la bride, qui a trop d’ajipui, qui pèfe à la main, fans pourtant la forcer. Un cheval péfe à la main, ou par la laffitude, ou par foibièâe de reins, ou par molefle d’encolure, ou par la pefanteiir du train de devant. Il faut trotter fous lui un cheval qui pèfe à la main, c*eA-à dire, qu’il faut le mettre fur les hanches en le foutenant avec le bridoo. On le rend auffi plus léger en l’arrêtant & en le relevant fouvent. On peut même par ce moyen furmonter ce défaut » en cas qu’il ne lui Vienne que de parefle ou d’engourdiiTement ; mais il n’y a point de remède, s’il lui vient de la foibleiie des reins ou des jambes. Pefer à la main n’eft pas un auifi grand défaut que tirer à la main ; c’e(là-dire bander la tête contré la main du cavalier, la lui incommoder, réfifier aux aides de la main & de la bride par une défobéiiTance caufée ou par la roideur d’encolure, ou par l’ardeur qu’il a de vouloir trop aller en avant.

PIAFFER. Cheval piaffeur. Un cheval pîaffeur | eft un cheval plein de feu, inquiet » ardent » & qui ayant beaucoup de mouvement & un deftr tzceibif d’aller eft avant, fe fert d’autant plus de ce mouvement, qu’on fait effort pour le retenir » & qui plie la jambe jufqu’au ventre. Il s*ébroue » fe iraverfe s’il peut » & marque fan inquiétude par fon aflion pleine de feu, nue quelques-uns appellent improprement danicr. tes chevaux qui piaffent, de même que ceux qui (ont inftruits au paffège, foBt les plus propres pour les carroufels & pour les occafions d’éclat.

PIED. Dans le cheval, c’eft la partie de la jambe, depuis la couronne jwfqu’au bas de la corne. On difiingueles quatre pieds par leurs noms différens. Des dçux pieds de devant, l’un eft appelle le pied de l’éirier, le pied du montoir de devant ; le pied de la main de la bride, c’eft le gauche, te droit s’appellç le pied hgrs du montoir de devant. Autrefois on appelloit mains ces deux pieds, mais ce terme a vieilli en ce fens. Des deux pieds de derrière, le dr « it s’appelle le pied hors du montoir de derrière ; on l’appelloit autrefois le pied de la lance, ce terme eâ encore en ufage dans les co€rfcs de bague. Le pied gauche fe nomme le pied du montoir de derrière. On dit qu’un cheval a les pîcds gras, quand il a la corne fi foible & fi mince, qn^ipQpns d’être broché très-bas, il court rifque d’être piqué quand on le ferre. Les chevaux anglois font fiijets à avoir le pied gras. On dit qu’un cheval a le pied ufé, quand il l’a mauvais, quand la corne eft ufée. Avoir peu de pied, c’eft-à-dirç peu de corne) avoir mauvais pied, c’cft-à-dire, qji^ la cprnç ne vwt rieflpQur h ferrure. Qn appelle pîèd dérobé » le pied du cheval rompu, &fi ufé » que faute de corne on peut à peine le ferrer ; ce qui lui arrive pour avoir marché longtemps pied nud, c’eft*à-dire, déferré. Pied comble fe dit d’un cheval qui a la foie arrondie par-deftbus » en fi>ne qu’elle efti plus haute que la corne : ce qui fait boiter le cheval » & empêche de le ferrer, à moins Qu’on ne voûte le fer. Pied encaftelé fe dit du pied Je devant, dont la corne eft devenue fi fèche Se fi étroit », (Qu’elle reflerrc & approche de fort près les deux côtes du talon, & oblige par la douleur qu’elle y caufe » le cheval à boiter. Ces for(e$ de chevaux doivent être ferrés à pantoufte. Pied-neuf fe dit d’un cheval à qui la corne eft revenue après que le fabot lui eft tombé, auquel cas il ne vaut plus rien que pour le labour. Le terme de pied neuf peut auftî s’appliquer.. aux chevaux fujets à muer de coriie, tels que font les chevaux qui viennent de Hollande. Celle qui leur vient dans leur pays natal étant trop humeâée, d’une confiftance trop foible » dès qu^ils ont été quelque temps dans un pays plus fec, ils en muent peu-à-peu » parce que la première corne leur croît, ou qu’il s en forme uric plus ferme & plus folide. Pour prévenir que ce changement ne leur applatifte les pieds, il faut que le maréchal leur doniie une bonne forme par la ferrure. Le petit*pied eft un os fpongieux renfermé dans le milieu du fabot & qui a toute la forme du pied. On dit auftî » remettre un cheval fur le bon pied, galoper fur le bon pied, quand on le fait aller uniment & furies mêmes pieds qu*il a comr mencé à partir.

PILIER fe dit du centre* de la volte autour de laquelle on fait tourner le cheval, foit qu’il y ait un pilier de bois ou non, & cela s’appelle travail* ler autour du pilier. On dit aufii travailler entre deux piliers, quand on monte un cheval emrt deux piliers de bois, & quand on l’y fait fauter «  cabrer & ruer, lever le devant & le derrière. La plupart des erands manèges ont un pilier planté * au milieu de leur terrein » mais ils ont tous fur les côtés d’autres piliers de diftance en diftance, qui font difpofés deux à deux, d’où vient qu’on les appelle les deux piliers* pour les diftinguer du pi «  lier du centre. Le pilier du centre fert à régler l’étendue du terrein, afin de manier fur les vôTtes avec étendue &jufte(re, (k pour travailler avec règle & raefure hirles quatre lignes de la volte, aui doivent être imaginées dans une égale dlftaiice e ce centre. Il fert auffi à commencer les chevaux défobéiiTans & fougueux, fans aucun péril pour le cavalier, parce que le cheval eft attaché à une longe ou longue corde, attachée elle-même aujpî* lier & tenue en état par un homme qu’on y pofte. Cette fujétion empêche le cheval d’échapper. Pour commencer un cheval fougueux & le faire aller en 9f3Lnt, pour le dénouer, lui aflbuplir le corps & lui apprendre à ne pas galoper faux ni défuni, on lui met le caveçon, on attache la longe à l’anneau du milieu, & on Tarrête au pilier, on le trotte alen «  tour.