Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/244

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PI L téur (ans perfoane deiïus » en lui hxCznt penr de la chambrière, afin qu*il la cottnoïffe & la fuie non-feulement au moindre coup » mais encore à la moindre approche. Après cela on peut le monter, & on le fera marcher en avant, lans qu’il puiflb ie cabrer ni s’arrêter pour faire des contre-temps ; Ï>arce que la peur de ta chambrière préviendra tous esdéfordres & Tempêchera de s’arrêter. NewcafUe dit qu*on ne doit fouffrir qu’en cette occafion Tufage du pilier ; en général il ne l’approuve point, & foutient dans fa nouvelle méthode que cet ufage ne fen qu*à gâter les chevaux, parce qu’ils ne travaillent alors que par routine » ont continuellement les yeux occupés à regatder les mêmes objets, ne manient plus quand ils font hors de-Ià » & qu’au lieu d’être dans la main & dans les talons, ils ne font que dans la longe & dans la chambrière. Aux manèges qui h*ont pas de pilier » on confidére la place ou il doit être, âc on fait tous les mouve ments autour de ce centre imaginaire, comme s’il y avoit récllement, un pilier^ ou bien un homme fe met au inilteu du tenein, & tient le bout de la longe. Les deux piliers font plantés à deux ou trois pas fun de Tautre. On y met le cheval avec le c.iyeçon de cuir ou de corde, monté de deux grofTes cordes qui répondent de Tun des piliers à lautre. Il faut que le cheval donne dans les cordes du caveçon, & qu’il fe lève entre deux piliers. Dès qu’on lui a appris à fe lever devant, on Tin Aruit à s eparer & à fe mettre aux airs relevés, par les aides ou par le’châtiment de la chambrière. Dans le befoin on fait venir au fecours la gaule, le poinçon, la main & les talons.

De l’utilité des piliers. ( La GuiRiNifaiE). Les piliers font de l’invention de M. de Pluvinel. M. le duc de Newcaflle ne les approuve pas. Il dit « qu’on y eflrapaffe & qu’on y tourmente maliknpropôs un cheval pour lui faire lever le devant, eipérant par-là le mettre fur les hanches ; oue cette méthode efl contre Tordre & rebute touts les che^ vaux ; que les piliers mettent un cheval fur les jarrets ; parce que, quoiqu’il plie les jarrets, il n avance pas les hanches fous lui pour garder Téquilibre, loutenant fon devant fur les cordes du caireçon » « 

Ce qui a fi fort révolté cet llhiftre auteur centre rufage des piliers, c’eft^ue de fon temps la plupart des écuvers fe fervoient de cette méthode pour nûre lever d abord le devant à un cheval avant qu’il ïut réglé au piafer. Par ce moyen ils mettoient fans doute un cheval fur les jarrets, &lui apprenoient nlutôti faire des pointes &àfe cabrer qu’à lever le devant de bonne grâce. Mais fi dans les commencements au lieu de ibneer i détacher déterre un cheval, on fe fert des piRers pour lui apprendre à pafler dans une place fans avancer, reculer ni fe traverfer, ^ùeû l’aâion du piafer, on verra que cette cadence plus aifèe à donner dans les piliers yn’ep liberté, met le cheval dans ime belle pof-P I L i3î

ture, In ! donne une démarche noble & relevée, & lui rend le mouvement des épaules libre & hardi, & les reflbrts des hanches doux & lians : toutes ces qualités font recherchées pour un cheval de parade & pour former un beau paffage. Mais comme il faut beaucoup d’art » de patience & de temps pour régler un cheval dans cet air de pafTage fier & relevé, que donnent les piliers employés avec intelligence, il n’eft pas étonnant qu’ils caufent tant de défordres à ceux qui s’en fetvent dans une autre vue, que de parvenir d’abord au piafer. Un lavant ècuyer a dit avec raifon, que les piliers donnent de Tefprit aux chevaux ; parce que la crainte du châtiment réveille & tient dans une adion brillante ceux qui font endormis & pareffeux ; mais les piliers ont encore l’avanr^ige d’appaifer ceux qui font d un naturel fougutux & cogère ; parce que la^on du piafer qui e/1 un mouvement écouté, foutenu, relevé & fuivi, les oblige de prêter attention à ce qu’ils font : c’eA pourquoi je regarde les piliers comme un moyen, non-icu «  lementde découvrir la refTource « la vigueur, la genrilleiTe, la légèreté & la difpofition d’un cheval ; mais encore comme un moyen de donner ces der>. niéres qual : tcs â ceux qui en font privés. La première attention qu’on doit avoir dans les commcocemens en mettant un cheval dans les piliers, c’efl d’attacher les cordes du caveçon.égales & courtes, de façon que les épaules du cheval foient de niveau avec les piliers, & qu’il n’y ait que la tête & l’encolure qui foient au-delà, par ce moyen il ne pourra pafler la croupe par-dcilbus les cordes du caveçon, ce qui arrive quelquefois. II faut enfuite fe i^cer avec la chambrière Berrière la croupe, & affez éloigné pour n’être point à portée d’être frappé : le faire enfuite ranger à droite & à gauche en donnant de la chambrière par terre » & quelquefois légèrement fur la fcfle « <^tte ma «  nière de faire nnger un cheval de côté & d’autre ; lui apprend i pafler les jambes, le débrouille & lui donne la crainte du chàdment. Quand il obéira à cette aide, il faudra le chafler en avant, & dans le temps qu’il donne dans les cordes, l’arrêter &le âatter, pour lui fiure connoitre que c’eft*là ce Ju’on lui demande ; & il ne faut point lui demaner autre chofe, jufqu’à ce au’il foit confirmé dans l’obéiflance de fe ranger i droite & à gauche, & d’aller en avant pour la chambrière, fuivant la volonté du cavalier.

Il y a des chevaux d*un naturel fougueux & malin qui, avant que de fe ranger pour la chambrière & d’aller en avant dans les cordes) emploient toutes les défenfes que leur malice peut leur fuggérer. Les uns pleins d’inquiétude, trépignent au lieu de fûafer ; les autres font des poimes oc des élans dans es cordes, d’autres redoublent de fréquentes ruade

  • , & reculent ou fe jettent contre les piliers.

Mais comme la plupart de ces défordres viennent plus fouvent de l’impatience de celui qui les châtie mal-à-propos dans ces commencements, que dtt Gg