Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/264

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PO s forte ^^il èft une bafe & un principe dont il eft dangereux de s’écarter.

Avec ces obfervations » la pofitlon fera conftaiîte & fixe : fans elles, les vrais moyens d*cpérer )uûc feront difEcilement connus, & on n’y pourra p’arvenir que par une longue étude que la réflexion . abrégeroit. •

Pratique »

Un homme jut’il touts les principes que nous venons d’expofer, eût-il lu touts les livres de cavalerie, & connût-il les penfées des excellents écuyers, il prétendroit envain exécuter, fi on ne lui a montré à le fair^ & fi on ne lui a enfeigné les procédés les plus propres â mettre en pratique les meilleures inAruâions.

Nos corps font tellement conftruîts, que malgré la poffibflité phyfique de touts nos mouvements «  sous ne. les exécutons à propos que par habitude & par des études particulières : nos membres, pour ci ; qQérir.la.roiiple(re convenablement befoio dêtre exercés ; & un bon maître doit nous diriger, même dans des travaux, fur lefquels nous avens des cûnjioi ^Tances. Le coup-d*œil S^l’epcpérience du maître lui foiit choifir le procédé le plus prompt ; il remé* diè à des défauts dont nous ne nous doutons pas : un feul mot de— fa bouche nous abrège des journées de peine. •

• Xies articulations de nos membres font renfer* mées dans les ligaments capfulaires qui bornent leurs mouvements : la répétition fréquente de ces mouvements, qui conilitule vraiemént l’habitude, les rend feuls aifés & libres : Thomme fubit donc une efpéce de diilocatibn avant que de pouvoir être bien placé & opérer convenablement. Lés fibres de nos mufcles fe tiennent ferrés & en fatfceaux c « mipaâs & inhabiles à recevoir les efprits vitaux, fi notre volonté, fouvent agiiTante, ne porte ces efprits.dans nos mufcles » & n’accoutume : ceux-ci a les reôevoir fans peine & dans la quantité qu*il lui plait de les y envoyer. L’homme a donc befoin d’acquérir cette liberté ; &. ce n’eft .que par la piadque même qu’il’peut y parvenir. Kous fommes mal fervis d’abord par nos membres ; 1^ fujétion dans. laquelle nous la tenons » les rend plus fouples & pkis dociles.. :

. l… : Pnmers. Pfîfjsîful

tJn’jeunelhoiniâe b’îei ? fait, d’une bonne conJMtutiôn, d’un âge où les epîphyfes font à peine devenues apophylèi, bien élevé’, ayant de la pénétration, & joignant à cela des idées furies difiérentes fciences qiii peuvent être àvantageufes au Cavalier, feroit apurement l’éfèvè qufe je choîfirois dô "préférèrice. Je me plairoi ? à* HtiAriiire en lui faifant comprendre les raifons des principes qne je lui donnerois, leur ufa^é, leur étendue ; je règle^ois fj^s mouvements ; je lui ferpis connoûre leurs fflets 8c la maniàrç d^ Ui<^xmr ieïi^m<>x {% travaîUeroîs ioti intelligence au moins autant que fon corps.

Cette méthode feroit, ^ ce que je crois, la plus courte. Mais, pour la mettre en ufage, il ne faudroit qu’un petit nombre d’élèves. Elle ne peut donc convenir aux écoles publiques, oii le grand nombre de fiijets empêche qu’on ne les fuive avec cette exaÔiiude. On fe borne à leur faire exécute^ fimplement des principes que le temps leur déve* loppe ; & on attend que le raifoiinement naîfle dei fenfations qu’ils ont éprouvées : on exige d’eux une obéiffance entière. Heureux ceux que le fort fait tomber en bonne main, & qui ne s’égarent pas avant que d’avoir fu marcher.

On trouve dans la Guérinière la manière de s*y prendre pour monter à cheval : elle efl bien décrite. Dans prefque toutes les écoles on donne cette première leçon aux élèves ; on la leur fait répéter affcz pour qu’ils la fâchent bien. Elle n’eA pas à négliger : dan% beaucoup d’occafions la sûreté en dépend. Ceia fait, on les impofe 2fftz ordinairement fur l’animal fans leur rien dire ; puis on les fait trotter à la longe, en les reprenant fur lés fautes qu’ils commetteiit cpntre des prijicipes qu’on ne leur a pas expliqués. Tantôt on les fait trotter fur des chevaux très-durs, tantôt on empU>ie des chevaux bien doux & très-fages.

Je ne faurois blâmer la longe ; c’efl une bonne leçon affurément : mais il y a bien des obfervations à faire. Le travail fur des cercles eft très-difiîcile pour l’homme & pour le cheval ; l’^iccord entre les deux individus n’exifte qu’avec peine : cependant c’efV par-là qu’on commence. Le cheval cherche toujours à fuivre la ligne droite, que fuit tout corps en mouvement ; on veut néanmoins le maintenir fans^efle fur le cercle : l’homme n’efl pas a/Tez habite pour l’y remettre ; le cheval efl donc de travers, & l’homme auflî par conféouent. AinC on donne une leçon faufle, pour parvenir à mettre rhomme de travers. Si le cheval va Vîte, l’homme roide & fans aucune teinture de. l’art, craint de tomber, fe roidit encore pjlus, & querquefois tom » be" réellement, parce ofiie la réàftion cficonfidéra^ ble dans deux corps élaftiques. Lorfque Télève eft roide, il fe roidit davantage ; s’il eft mou il ne fauroii réfifter à la quantité de mouvements qu’il reçoit. On hii crie en vain, relâchez vous. foUtehez-vjus. Ce font des termes inconnus pour lui * il craint^ & il cherche fa fureté comme il peur ! On a « rtême’pouflè cette leçon plus loin ; on a fait trotter des demi-heures entières à toutes jambes ; Quelles douleurs n’occaConne-t-on pas à Hromme ! quelle incommodité t La foiblefle, înféparable de la tatigue, l’oblige i fe roidir ; la dureté du trot le fait fauter continuellement fur la fellc ; les infeflins même font fecoués avec violence ; les poumons font en fouflrance ; l’homme éprouve de grands maux de tête ; il gagne quelquefois des defcetites.

y « xp^rifflçç malbeurçufe i% çe$ accidents ne.