Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/268

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p o s De taide formii par P accord des cuïjjes^ du jambes & des pieds.

Il e(l un accord de touts les mouvements des cuifles, des jambes & des pieds, qui produit la ; plus belle, la plus favaote, & la plus aâlve des aides : elle fe donne ainfi.

Après avoir perfeâion né fon afliette & tome fa ’pofition, on lie moëlieuremenr les cuifles en les tournant ; on étend le jarret fans trop éloigner la jambe du corps du cheval ; on baine infenfiblement le talon en pefant fur Tétrier, & on fe grandit un peu du haut du corps. Alors on fent que le cheval redouble de vigueur, & que le poids de fon cavalier lui efi moins pénible. Cette aide favante ne peut être employée que par un homme bien exercé : ceux qui ne le font pas fuffifamment y fe roidifTent très-aifément en voulant la donner ; & par-là ils produifent un effet très-faux.

D’après ce qui vient d’être dit, on concevra fans peine qu’il eft facile de définir les aâions des tnains, & de les faire comprendre, mais que celles des cuifles & des jambes s’apprennent feulement par la pratique.

Des premiers iLiMEKTs de l’équitation. ( Thiroux).

Je vais expofer les proportions & les qualités indifpenfables pour tout homme ambitieux du titre d’écuyer. Mais avant que d’entrer en matière, je’ crois devoir inviter ceux qui trouveront le mot indifpenfable un peu févère, d’obferver que « de touts les exercices du corps, Téquitation exige peut-être le concours le plus abfolu des qualités phyfique) & morales. En effet » la pratique de notre art ayant toujours lieu fur des individus dont la volonté contre-carre quelquefois celle du cavalier, ce feroit inutilement que ce dernier épuiferoit les reflburces de la olus exaûe théorie, fi la nature avare Tavoit fruitré des moyens phyfiques qui feuls donnent la pui/Tance de rcfiAer aux impulfions inattendues d’un cheval rebelle. Or, ces moyens dépendent uniquement dine égalité parfaite entre les deux longueurs du haut & du bas du corps ; c’eft-à-dire que, fans aucun égard pour la taille d’un élève » on a raifon d augurer avantageufement de celui qui fe préfente avec le rein ablolument placé au milieu du corps, pt^faue, d*après cette proportion « chaque extrémité forme un levier, dont les forces, arrivant en ménie raifon au centre commun, fe balancent néceffairement par leur propre poids.

O vous l <]u’un amour effréné tyrannife pour réquitation, jeunes amateurs, réfiflezau penchant malheureux qui vous entraîne » pour peu que votre conformation s’écarte des dimenfions que je viens de vous donner. Soyez d’une taille avantageufe ou non 9 fi la partie fupérieure de votre corps excède £quitdtiQn„ Efcrim 6 » Danfe.

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en longueur l’étendue de vos cuiflcs & de vos jambes, renoncez au cheval qu’il vous eft alors phyfiquement impofiible d’embrafTer afTez, & poui* affurer laffiette du milieu du corps, & pour s’op* pofer aufouettement involontaire du haut du corps. N’allez pas non plus prendre une confiance aveugle dans" la longueur exceffive du bas de votre >corps ; car jamais Tenveloppe outrée qui réfulte des jambes trop longues » nç peut dédommager de ja perte irréparable d’une main moëlleufe, inévit^blement roidie par cette dernière imperfeâion » & nonobflant touts les efforts du cavalier dont le centre, écrafé plutôt qu’aifis fur celui du cheval,:« a fuit violemment jujfqu’aux moindres vibrationfi4CVi peut donc établir, comme le premier principe ijicontefiable » que la ftriâe proportion du rein.efi le f^age affuré dune entière réuffite en équitatiott*, ur-tout lorfqu’à cette heureufe divifion du corps, on joint une douceur à toute épreuve, une patience inaltérable, une attention férieufe ; qu’on efl doué du plus erand fang-froid ^ qu’on a de Tintelligence, de la mémoire, & qu’on poffède une certaine fineffe de fentiment dans te taâ; fineffe qu’aucun maître ne peu# communiquer, mats que des leçons réitérées & prifes avec fruic confirment ou perfe6Honnent ( A^. B, L’arrêt du maître qui vient de parler n’efl-il pas trop févère ? 11 efl bon de confidérer dans touts les arts le dernier terme de la perfeâion:mais il ne faut pas oublier que ce ternie eft toujours idéal, qu’aucun artifte ne l’atteint, & que le plus parfait efl cellit qui en approche davantage. Les auxres le fuiventà différents intervalles, fuivant le talent & les qualités qu’ils ont reçus de la nature ; on ne peut pas raifonnablement leur dire, renoncez à l’art, parce que vous n’atteindrez jamais l^remier degré de la perfeâion. Faut-il que touts len^anfeurs renoncent à leur art, parce qu’ils ne font pas faits comme Veflris, & n’exécutent pas coonne lui ? Faut-il qu’il n’y ait point de géomètre, parce qu’ils oc peuvent pas être des Euler ? Et ne peut-il pas arriver dans un compofé phyfique & moral td que rhomme, une compenfation de défauts & de qualités ? Celui dont le corps aura la proportion rigoureufe qu’on exige ici, peut manquer de la ftneffe du taâ, & être inférieur à l’homme, qui, proporttonnémoins parfaitement », aura cette fineffe a un degré fupérieur. N’outrons rien ; effayons nos forces; & fi elles ne peuvent nous élever au premier rang, foyons contents de celui oii nous pouvons arriver).

Avant que de permettre aux élèves de monter fur un cheval, il efl, je crois, à propos non-feulement de leur faire examiner avec attention la firu^ure de l’animal qu’ils défirent enfourcher «  mais encore qu’ils jettent un coup-d’œil rapide fur la leur. En conféquence, voilà les détails préKminaires à l’exécution de la pFemière leçon dea élénients.