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A C A B A T

ACADÉMIE d’armes. Salle où l’on apprend à tirer des armes.

Règles que l’on doit observer dans les académies d’armes.

1. Ne point jurer le saint nom de Dieu.

2. Ne point dire de paroles ni de chansons indécentes.

3. Ne point badiner, attendu que les suites en sont ordinairement fâcheuses.

4. Ne point railler personne sur le fait des armes.

5. Ne point tirer l’épée dans la salle.

6. Ne point tirer des armes sans être antés.

7. Ne point tirer des armes l’épée au côté.

8. Ne point troubler ceux qui tirent des armes.

9. Ne point traîner le bouton du fleuret à terre.

10. Ne point tirer des armes lorsqu’on se sent pris de vin.

11. Ne point boire ni fumer dans la salle d’armes.

12. Faire politesse aux personnes présentables qui viennent dans la salle, & leur offrir des fleurets sous l’agrément du maître.

13. Les fleurets cassés feront pour le compte des écoliers qui les auront présentés aux étrangers pour faire assaut.

14. Les fleurets qui feront cassés par les écoliers d’une même salle, seront payés par celui entre les mains duquel le tronçon sera resté.

15. En tirant des armes, lorsque l’on fait tomber le fleuret de son adversaire, il faut le ramasser promptement, & le lui remettre en main avec politesse.

16. Si malheureusement en tirant des armes, on se frappoit au visage, celui qui donne le coup doit faire honnêteté à l’autre.

17. Les écoliers peuvent venir les jours ouvriers aux heures de la salle, s’ils le jugent à propos, n’étant point ouverte les fêtes & dimanches.

18. Il faut que l’écolier prenne sa leçon d’armes sans interruption, attendu qu’elle ne dure à-peu-près que le temps d’une affaire sérieuse.

19. L’écolier doit payer les fleurets qui se cassent, lorsqu’il s’exerce contre le maître ou contre le prévôt de salle.

20. Et enfin il est de l’honneur de l’écolier de payer régulièrement le prix convenu.

ALLER (à l’épée) ; on dit d’un escrimeur qu’il bat la campagne, qu’il va à l’épée, quand il s’ébranle sur une attaque, & qu’il fait de trop grands mouvements avec son épée pour trouver celle de l’ennemi. C’est un défaut dans un escrimeur d’aller à l’épée, parce qu’en voulant parer un côté il en découvre un autre.

APPEL ; attaque qui se faît d’un simple battement du pied droit dans la même place.



ARMES. Ce terme s’emploie de la manière suivante : on dit tirer dans les armes, c’est allonger un coup d’épée entre les bras de l’ennemi, ou ce qui est la même chose, du côté gauche de son épée ; tirer hors les armes, c’est allonger un coup d’épée hors des bras de l’ennemi, ou ce qui est la même chose, du côté droit de son épée. Tirer sur les armes, c’est porter un coup d’estocade à l’ennemi, dehors ou dans les armes, en faisant passer la lame de l’épée par-dessus son bras. Tirer sous les armes, c’est porter une estocade à l’ennemi dehors ou dans les armes, en faisant passer la lame de l’épée par-dessus son bras.

ATTAQUE, est un ou plusieurs mouvements que l’on fait pour ébranler l’ennemi, afin de le frapper pendant son désordre.

B.

BATTEMENT d’épée ; attaque qui se fait en frappant avec la lame de son épée celle de l’ennemi. Les battements d’épées se font toujours de pied ferme, en dégageant ou sans dégager, sur les armes ou sous les armes.

BATTEMENT d’épée en dégageant, se fait comme le battement simple, excepté qu’on commence par dégager.

BATTEMENT d’épée de tierce, sans dégager sur les armes ou sous les armes. Il se fait en frappant d’un coup sec du fort du faux tranchant sur celui de l’épée de l’ennemi, en faisant un mouvement en avant comme quand on pare ; & au même instant on allonge l’estocade de tierce ou de seconde sans quitter son épée.

À l’instant où vous frappez sur l’épée de l’ennemi, il peut dégager ou la forcer ; s’il dégageoit, alors vous ne rencontreriez pas son épée. C’est pourquoi en pareil cas, au lieu de pousser l’estocade de tierce ou de seconde, vous allongerez une estocade de quarte ou de quarte basse ; & s’il force l’épée, vous porterez l’estocade de quarte ou de quarte basse, en dégageant. Voyez premier dégagement forcé.

BATTEMENT d’épée de quarte, sans dégager sur les armes ou sous les armes. Il se fait en frappant sur le fort de l’épée de l’ennemi (on frappe ce coup en faisant un mouvement en avant comme quand on pare), & au même instant on allonge l’estocade de quarte ou de quarte basse sans quitter la lame.

À l’instant où vous frappez sur l’épée de l’ennemi, il peut dégager ou la forcer, & alors vous ne rencontreriez pas son épée ; c’est pourquoi en pareil cas, au lieu de pousser l’estocade de quarte


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