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des épées fort longues, présentant la pointe à la tête de l’ennemi, le poignet haut, ne parant les coups qu’on leur tire qu’en retirant le corps en arrière & esquivant le pied droit, qu’ils remettent subtilement à côté du pied gauche, en tirant dans le même temps droit aux yeux, étendant le bras droit. Il y en a aussi qui parent de la main gauche, & frappent des coups d’estramaçon sur la tête en s’abandonnant, & ils recevroient le coup de seconde s’il étoît bien tiré vigoureusement dans le principe qu’il est dit.

Pour combattre cette garde.

Il faut être d’abord hors de mesure, & dans la garde expliquée pages 5, 6 & 7 ; n’attaquez que par des demi-bottes & des appels du droit en serrant la mesure.

Parade du coup espagnol tiré aux yeux.

Je fais attaquer, comme il est dît, par des demi-bottes & des appels du pied droit, & lorsqu’il retire le pied droit & le corps en arrière, étendant le bras pour tirer son coup aux yeux, dans le même temps je fais parer d'un battement d’épée ferme & court sur le foible de sa lame avec le fort du tranchant en glissant dessus, & tirant subtilement de quarte droite au-dedans’des armes, du fort au foible » le poignet haut & tourné les ongles en-deflus, avancer fur lui & oppofant la main gauche en la jettant brusquement sur la garde ennemie, redoublant du coup repris de prime sans dégager, & soutenu toujours au-dedans des armes, tenant la garde ou la main gauche opposée à sa lame, dont il ne peut jouir facilement. à cause de l'extrême longueur.

Parade du coup d'estramaçon porté sur la tête.

Je fais attaquer l’Espagnol de la même manière qu'il est dit au coup des yeux, par des appels & es demi-bottes ; & lorsqu’il retire le corps en arrière pour porter les coups d’estramaçon sur la tête, je fais dans le même temps lever le poignet haut, baissant la tête, & opposer le fort du tranchant de l'épée, tenue roide depuis la pointe jusqu’à la garde, en ligne traversante dessous le plongeon, la pointe plus basse que le poignet, puis les ongles tournés en dessous, faisant le plongeon, la pointe plus basse que le poignet, puis avancer sur lui, redoublant du coup de prime, toujours le fort de l'épée opposé à sa lame, ensuite faire retraite l'épée devant soi pour se remettre dans la garde ordinaire. On peut même aller au saisissement d’épée, comme aux passes de tierce & de seconde.

Garde ordinaire des meilleurs espadonneurs.

Ils ont le corps retiré en arrière, la hanche droite extrêmement cavée, les deux talons serrés, c’est-à-dire seulement écartés d'enyiron un demi-pied l’un de l’autre, avec les jarrets pliés, le bras droit tendu & élevé à la hauteur des épaules, la


main tournée tierce les ongles en-dessous, tenant leur épée droite devant eux, présentant la pointe à la mamelle de l’ennemi ; & lorsqu’ils ont à faire contre des pointeurs, ils tirent volontiers les coups de poignet, de jambe, de tête & de ventre, mais principalement ceux de poignet & de jambe. (V. fig. 47).

Garde du pointeur pour combattre l'espadon.

Le pointeur ayant affaire contre un espadonneur, doit avoir le corps en arrière & hors de mesure, l’épée non engagée, le bras droit retiré à soi, la main tournée tierce & la pointe basse à côté du bout du pied droit, sans néanmoins toucher le pied ni la terre, les épaules effacées, la hanche droite bien cavée, les deux jarrets pliés & les deux talons seulement écartés l'un de l’autre de la longueur d’une semelle, afin d’être en état de faire les mouvements nécessaires.

Le pointeur dans cette garde peut encore tenir une canne de sa main gauche, le bras pendant à côté de sa hanche gauche, le bout de ladite canne en avant pour parer les coups de l'espadonneur suivant l’occasion avec la canne, & riposter ferme de l’épée dans le même temps de la parade, droit au corps ou dans le visage, en suivant néanmoins les principes ci-après expliqués.

Coup de poignet d'espadonneur combattu par le pointeur.

Le pointeur dans la garde qu’il est dit, lorsque l'espadonneur vient l’attaquer, doit rompre la mesure en tournant à fur & à mesure qu'il avance, serrant le pied gauche auprès du droit sans qu’il s’en apperçoive, faisant des appels du pied droit & des mouvements d’épaules, les jarrets pliés pour le faire partir, sans néanmoins avancer le bras ni la jambe droite en avant que trés-peu, crainte d’être surpris ; & l’espadonneur venant à détacher le coup de poignet, il faut dans le même temps retirer subtilement le bras & la jambe droite, baissant la main à côté de soi pour esquiver le coup, puis repasser aussitôt la jambe & le bras brusquement ensemble, & tirer de vîtesse le coup de quarte dessus les armes, le poignet partant ferme le premier, & le plus élevé qu’il fera possible, retourné les ongles en-dessus, la pointe au corps ou dans le visage, & redoubler de seconde ou de prime, passant la pointe sous la ligne du bras, les ongles tournés en-dessous, en baissant la tète, faisant le plongeon, la main toujours fort élevée, ensuite faire retraite & se remettre dans la garde ordinaire & hors de mesure.

Coup de jambe ou coup de jarnac combattu par le pointeur.

Le coup de jambe se pare de la même manière que le coup de poignet, en esquivant l’un & l'autre, comme il est dit, à côté de la jambe gauche,


l’épée