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l’épée à côté de soi, & riposter pareillement le poignet élevé & ferme sur les pieds.

Observation pour combattre l’espadon avec l’épée.

Le pointeur doit être muni d’une bonne lame, & lorsqu’il aura à faire contre l’espadonneur, que ce soit dans un lieu étroit autant qu’il sera possible ; s’il étoit obligé de le combattre dans quelque lieu spacieux, il doit observer de ne l’attaquer que par des demi-bottes, en tournant autour de lui, comme il est dit, pages 94, 98 & 99. Si l’espadonneur doubloit ou triploit ses coups en avançant, le pointeur feroit retraite, lui marquant de petites feintes, & ripostera à fond, droit au jour, en suivant la lame d’espadon à toutes les occasions. Si l’espadonneur tiroit des coups de pointe, des coups au visage, ou des coups de ventre, le pointeur parera de prime touts lesdits coups dans le principe qu’il est dit page 96, & ripostera à fond droit de prime.

Coup de tête ou coup d’estramaçon combattu par la pointe.

Le pointeur dans sa garde, l’espadonneur venant à tirer le coup de tête, je fais opposer dans le même temps le fort du tranchant de l’épée, tenue ferme depuis la pointe jusqu’à la garde en ligne traversante dessous sa lame, le poignet haut, les ongles en-dessous tournés vis-à-vis lui, avec la pointe un peu plus basse que le poignet, & le coup paré, tirer brusquement de seconde ou de prime, avançant sur lui en faisant le plongeon, la tête basse, puis redoubler sans dégager ni changer de situation, avançant le pied droit & traînant le pied gauche, ensuite faire retraite pour se remettre dans sa garde ordinaire, l’épée non engagée & hors de mesure.

Ce coup se pare aussi en retirant la tête en arrière, esquivant comme à la page 94.

Coup de ventre, coup de visage, & le coup de pointe, combattus, parés & ripostés par le pointeur.

Le pointeur dans la garde opposée à l’espadon & en mesure, lorsque l’espadonneur vient à lui détacher le coup du ventre, coup du visage, ou tirer un coup de pointe, dans le même temps je fais opposer le fort du tranchant de l’épée, tenue ferme depuis la pointe jusqu’à la garde, le poignet au-dessus du front & tourné de prime, les ongles en-dessous avec la pointe basse, le bras étendu, de sorte que la lame couvre tout le devant du corps & du visage, & soit entièrement opposée à l’espadon, ayant même la tête penchée sur l’épaule droite pour regarder l’ennemi en face. Le coup qu’il aura tiré étant paré, lui riposter aussitôt brusquement ferme le long de la lame, la main droite la première comme elle est tournée, & sans dégager, redoubler le coup de prime soutenu au-dedans des armes, en avançant sur lui, faisant suivre le pied gauche après le pied droit, ensuite se


retirer en garde comme il est dit page 93, & hors de mesure.

Autres jeux d’espadon & différentes gardes ; manière de les combattre avec la pointe seule.

Il se trouve des espadonneurs qui se mettent en garde la main tournée tierce, avec la pointe basse, le bras droit étendu à la hauteur de l’épaule, & droits sur leurs jambes.

D’autres se tiennent la pointe de leur espadon haute, le poignet à la hauteur de la hanche & le corps retiré en arrière.

D’autres se tiennent le corps tout à découvert, tenant leur épée droite à la hauteur de l’épaule, la pointe en avant, droits sur leurs jambes & la tierce toute effacée.

Et d’autres se tiennent en garde, le bras droit retiré, la main à la hauteur du flanc gauche, la pointe de leur espadon au dehors de l’épaule gauche, la hanche droite cavée, le jarret gauche tendu, le genou droit plié, & les deux talons écartés l’un de l’autre de la longueur de deux semelles.

Les jeux desdits espadonneurs dont les gardes sont expliquées ci-dessus, sont de faire rouler à tours de bras leur espadon en avançant ou en reculant, faisant de grands mouvements pour avoir plus de force à frapper les coups simples ou coups doublés qu’ils veulent porter, soit du bas en haut, du haut en bas, ou en ligne traversante.

Garde du pointeur pour combattre ces jeux d’espadonneurs.

Le pointeur doit avoir le bras droit pendant à côté de la cuisse, tenant son épée droite, la pointe en avant, les ongles en-dessus, les jarrets pliés, le corps en arrière porté sur la partie gauche, les talons écartés l’un de l’autre au plus de la longueur d’une semelle, & hors de mesure ; dans cette attitude je fais attaquer l’espadonneur comme il est dit, & lorsqu’il tire du bas en haut, le coup esquivé, tirer ferme de quarte coupée dessous les armes, de seconde ou de prime, s’il tire de haut en bas, tirer brusquement le coup de quarte haute, droit au corps ou dans le visage ; après le coup d’espadon esquivé, & s’il tire en ligne traversante, parer comme à la prime & riposter de même prime.

Le pointeur dans cette garde & celle de la prime peut encore, comme il est dit, parer les coups de l’espadonneur avec une canne tenue de la main gauche, & lui riposter ferme, droit au corps ou à la tête dans le même temps de la parade, ou du coup esquivé, suivant l’occasion. Il n’y a point d’espadonneur que cette manière de combattre n’embarrasse fort.

Ruse du pointeur contre l’espadonneur en campagne.

Le pointeur ayant affaire en campagne contre un espadonneur, je fais mouiller un mouchoir dans l’eau & le plier en plusieurs doubles, puis le mettre avec un grand dans le fond du cha—


Equitation, Escrime & Danse.

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