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bleaa : car lî elle n*eft uitc ùe façon qu’elle piiîfle convenir au tableau » quelque beau qu’il foit , it n eft pas û parant : aînfi , quelque bien qu’un danfeur falFe les pas, s’il n’a pas les hras doux & gracieux , fa danfe ne paroura pas animée , & par conféqoent » fera le même effet que le tableau hors de fa bordure. Quelques - uns m’allégueront que c’eft un don particulier ; je l’avoue : mais néanmoins )’efpère queje. ne laifferai pas de donner des moyens pour les acquérir 9 par une ample & difUnâe démon Aration que l’en terai dans cette partie » & qui ne doit pas moins contribuer à l’avancement de la jeuneue » qu’au foulagement des maîtres , ce qui eft tout ce que je me fuis propofé dans mon livre. Comme l’ornement du corps , en danfant , ainfi que je viens de le dire , dépend de bien faire les tnjs y on ne peut prendre trop de précaution de les favoir bien pofer d*abord 9 afin qu’ils puiiTent fe mouvoir dans toute la liberté néceflaire. CeÙ, pourquoi q fuppofe, dans l’élévation que je repréfcnte par cette figure , qu’une perfonne foit bien proportionnée : ainfi il m’a paru fuivant les règles y qu*il faut les élever à la hauteur du creux de l’enomac , comme je le démontre par cette figure. Elle eft repréfentée de face » pour que Ton pui{re diflinguèr toutes les parties dans leur jufle égalité : elle a la tête droite , le corps pofé fur les deux Jambes , les pieds à la deuxième pofition ; ce qui eft relatif avec les bras , en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds fur une même ligne , les hras doivent être ouverts & élevés également ; car s’ils étoient plus hauts , ils tiendroient du crucifix , outre qu’ils feroient plus portés à la roideur » & n’auroient pas la même douceur. Néanmoins comme nulle règle n’eft fans exception , & que l’on e(l obligé d*aider ou de cacher les défauts de la nature , c’efl dans cette occafion que les maitres doivent gouverner leurs écoliers : par exemple , fi une perfonne a la taille coune , il faut de nécenfité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par conféquent lui donne plus d’agrément ; de même , fi la taille eft longue , il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches , ce qui diminue en quelque façon cette difproportion , .& donne tout- l’agrément que l’on n*anroit pas, fans ces fortes d’attentions. Je lui ai aufti repréfenté les mains ni ouvertes ni fermées , pour que les mouvements du poignet & du coude fe fafient avec toute la douceur & la liberté qu’il faut obferver dms leurs mouvemeuts : au lieu que fi le pouce fe joignoit à un des doigts , cela cauferoit un retardement dans les autres jointures , qui leur ôieroit cette facilité.

On compte dans les bras trois mouvements , de même que dans les jambes, & mii font relatifs Tun à Tautre ; (avoir celui de Tcpaule : mais il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes , en ce que , û vous faites des demi-coupés en des B R A tyc

temps Couvertures de jambes, & autres pns qui le prennent plus du cou- de-pied que du genou, ce font les poignets qui agiflent ; an lieu que û ♦ ce font des pas fort plies , comme pas de bourrée , temps de courante , pas de fiflbnne , coutre-remps & autres pas qui demandent du contrafte ou de l’oppofition , pour lors c’eft le coude qui agit , ou du moins qui eft le plus apparent ; parce que l’on ne doit pas plier le coude, fans que fon mouvement foit accompagné de celui du poignet ; ainfi du cou de-pied & du genou, qui ne peut finir fon mouvement , fans que l’on foit élevé fur la pointe du pied , qui par conféquent eft le cou-de-pied qui l’achève.

Quant au mouvement de l’épaule , il n’eft apparent que dans les pas tombés , où il femble par la pente que le corps fait, que les forces vous manquent : auffi l’épaule par fon mouvement fait comme û les hras tombaient ; ce qui fera ci après expliqué dans la manière de faire les hras à chaque pas.

Ces mouvements d’épaule fe manifeflent encore dans les oppofitions , en ce que les hras étant étendus , 1 épaule s’efface en arrière : par exemple , fi vous pafler à côté’ de quelqu’un , vous effacez l’épaule.

Mais pour en donner une facile inrelligence, je vais expliquer dans les chapitres fuivants la manière de- prendre Us mouvements des poignets féparéjnent de ceux des coudes , afin que l’on en connoiffe la différence, & que l’on puiffe parvenir à cette précifiôn de grâce , que la danfe demande.’

Quoique les mouvements des poignfets ne femblent pas difficiles , ils méritent pourtant que l’oiï y faife attention ; en ce qu’ils fe prennent dans les extrémités des bras ; & c’eft de ces mêmes extrémités qu’il fort des grâces infinies , quand les hras font conduits avec douceur , & en luivant les règles que je vais décrire.

Cpmme le mouvement du po’gnet fe prend de deux manières , (avoir , de haut en bas & de bas en haut ; lorfque vous le voulez.prendre du haut en bas , il faut laiffer plier le poignet en dedans^ faifant un rond de la main , qui de ce même mouvement fe remet dans la première fituation où elle étoit. Mais il faut prendre garde de ne point trop plier le poignet , car il paroîrroîr cafTé. Quant au fécond mouvement qui fe prend de bas en haut, la main étant en deffous j il faut’ laiffer plier le poignet , puis laiffer retourner U main en haut, faitant un demi- tour , & par ce’ mouvement, la main fe tnouvo à la première pofition des hras.

Le coude , comme fe poignet , a fon mouvement de haut en bas & de bas en haut ; avec cette différence , que lorfque vous pliez les coudes , les poignets les accompagnent ; ce qui cm* pêche que les hras pe foient roides , & leur donne beaucoup de grâce. Néanmoins il ne faut