Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/406

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CHO phis raillantes ; il négligera fûremem de tracer. toutes les l’ornes diveriles qui conduifoient à ces formes & qui enchaïnoient ces figures & il ne perdra pas fon temps à écrire les pas ni les attitudes diver* les qui embelUfToient ces tableaux* Oui , la chorégraphie amortît Timagination ; elle affoiblit , elle éteint le goût du compofiteur qui en faitufage ; il eft lourd & froid » il eit incapable d*inyention ; de créateur qu’il étoit ou qu’il auroit été , il devient ou il n*eft plus qu’un plagiaire ; il ne produit rien de neuf, & tout fon mérite fe borne à défigurer les produâions des autres. Tel eft l’efiFet de Tengourdiffement & de l^'efj>éce de léthargie dans lequelles cette méthode jette refprit, que Ij’ai vu’plufieurs maîtres de ballets obligés de quitter la répétition , parce qu’ils avoient égaré leur cahier , & au’ils ne pouvoient foire mouvoir leurs figurans uns avoir fous les yeux le mémorial de ce que les autres avoient compofé. Je le répète &je le foiitiens» rien de plus pernicieux qu’une méthode qui rétrécit nos idées » ou qui ne nous en permet aucunes, à moins qu’on ne fâche fe garantir du^ danger que l’on court en s’y livrant, un feu , du goût , de rimagtnation , des connoifiances , voilà ce qui eA préf^able à la chorégraphie ; voilà ce qui fuggére une multitude de pas 9 de figures , de tableaux & d’attitudes nouvelles ; voilà les fources inépuifables de cette variété immenfe qui diftinguë le véritable artifte du ^oré^apht.

CONTREDANSE. Danfe qui s’exécute à quatre , à fix & à huit perfonnes. L*invention en eA moderne : elle eA compofée de pas difTérens , félon la nature des airs fur lefquels on danfe. Au bal de l’opéra on danfe dans les deux bouts de la falle des contrtdanfes difiSrentes. On n’exécute guère dans les bats^i dans les aflemblées la bretagne , l’allemande , la mariée , &c. , qui étoient autrefois à la mode. La contrtdanft eft plus gaie ; elle occupe plus de monde «&rexécutien en eA ai(ee ;iln’eA pas ’ étonnant qu’elle ait prévalu fur toutes les autres. On fait des contrtdanfes fur touts les airs nouveaux qui ont de la gaieté. Celle des fêtes de Polimnie , ballet de M. Rameau, repréfentées en 174^ » fut fi goûtée, qu’on n’a guère fait depuis de baUet fans contre^ danfe ; c’eA par-là qu’on termine pour l’ordinaire le dernier dlveniflement, afin de renvoyer le fpeâateur fur un morceau de gaieté.

Les airs des contredanjes font le plus fouvent à deux temps ; ils doivent être bien cadencés , brillans & gais , & avoir cependant beaucoup de fimplîcité ; car comme on les reprend trés-fouvent , ils deviendroient infupponabies s’ils étoient chat^ gés. En tout genre les chofes les plus fimples font celles dont on fe laffe le moins. (IS ). On peut varier à l’infini les contredanfes : i*. parce qu’elles admettent prefque toute efpèce de pas ; 1^ parce que Ton y peut former une quantité étonnante d’évolutions agréables. Les contredanfes commencent i^ par la lévérence ; a"*, enfuite on Eût le grand cercle ; 5Mes hommes prèfentent la ^ C O N 395

main ; 4*. les deux mains ; 5**. les femmes circulent en croix ; 6**. les quatre hommes circulent en croix ; 7®. on fait la promenade en cercle, chaque homme conduifant la femme avec laquelle il danfe ; 8°. on fait la chaîne , &c. Voilà en gros les figures que Ton peut faire toutes les fois que l’on reprend la première partie de l’air. A l’égard dû I9 féconde partic, elle eA compofée pour chaque efpéce de ceH" tredanfe^ d’une, de deux ou de trois des figures dont on vient de donner un détail , & de deux ou trois fortes de pas > c’eft-à dire , des pas de rigaudon , des pas balancés , &c. U feroit à fouhalter que l’on imprimât à ce fujet un recueil ; 2^. une InAruâion pour combiner & varier les formes ; 3^ nue l’on inventât des notes fimples pour caraâériler révolution dans Timpreffion fous la mefure de chaque air. Les caraâères ordinaires de la chorégraphie font trop compliqués ; l’on ne peut les repréfenter que par la gravure , & non pas par la lîmple imprefiSon. On pourroit cependam défigner le cercle par lyi O , le demi- cercle par un ( :) , la croix par -f- , la double croix = : | = | = | , Ja chaîne 0-00-00-0, &c. G>mme ts contrtdanfes fz* tiguent par les évolutions & par la variété des pas , l’on a introduit depuis peu en France une danfe que l’on appelle l’allemande. Ottte danfe n’admet qu*une feule efpéce de pas de boiteufe , formé par un plié & deux pas marchés ; l’on a varié cette danfe par les entrelaflemens des mains & par la différente pofition de la tête & des yeux. Niais cette danfe , peu décente , n*aura pas cours pendant longtemps , les contredanfes , au contraire , plairont toujours aux peuples qui font naturellement eai’s. (V.A.L.).

CONTRE-TEMPS. Saut joint à des pas de danfo.

On place le contre-temps en trois occafions : la Sremiére, avant le pas , la féconde^ après le pas , i la troifiéme en fiiilant le pas. Soit le menuet pour exemple.

La première manière s’exécute après avoir fini le pas de menuet ; oa porte entièrement le corps fur le pied gauche^ auprès duquel on approche le droit à la première poutîon , enfuite on plie defius la gauche » & l’on fe relève en fiiutant. C*eA ce qu’on appelle y^iflrri elockt-pied& fauter avant le pas.

La féconde fe fait ayant le corps fur le pied gauche ; on replie une féconde fois defiTuS , puis étant plié , on glifie le pied droit devant foi à la qua**^ trième pofition , & l’on fe relève defliis en fautant. C^A fauter après le pas^

La troifiéme» c’eA plier defius le pied droit fur lequel le corps eA pofé , en approchant le gauche tour auprès ; puis en s*élevant on le paffe devant dou* cément , & on le laifie tomber deffus en fiiutant. CeA fauter enfaifantlepas.

Contre-temps de gavote , ou contre-temps e» avant 1 terme de danftur , pour exprimer des pas Dddij