Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/420

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cou étrrett^ & l’autre crétre areiué. Ces deux vîces de conformation font prefque généraux , & ne difEèrent que du plus au moins ; auffi voyons-nous très-peu de danfeurs qui en foient exempts. Nous difons qu un homme eft arretc , lorfque fes hanches font étroites (k en-dedans , Tes coifles rapprochées Tune de l’autre , fes genoux gros & fi ferrés qu’ils fe touchent & fe coltent étroitement, quoique fes pieds foient diftans Tun de lauvre , ce ^ui forme à-peii-prés la figure d*un triangle depuis l<es genoux jufqu’aux pieds ; )’obferve encore un volume énorme dans la partie intérieure de fes cherilles , une forte élévation dans le cou-de-picd , ^ le tendon tt Achille tHi non- feulement en lui grêle & mince , mais il eO fort éloigné de l’articulation^^ Le danfeur arqué eft celui en qui on remarque le défaut contraire. Ce défaut régne également depuis la hanche jufqu*aux pieds ; car ces panies décrivent une ligne qui donne en quelque forte la figure d*un arc ; en efiet , les hanches font évafées , & les cuifles & les genouv font ourens » de manière que le jour qui doit fe rencontrer naturellement entre quelques unes de ces portions des extrémités inférieures Iorfqu*elles font jointes , perce dans la tonalité & paroit beaucoup plus conodérable qu*tl ne devroit l’être. ; Les personnes ainfi conftruites ont d’ailleurs .le pied long & piar,la cheville extérieure Taillante , & le tendon d Achille gros & rapproché de Tarticulation. Ces deux défauts, diamétralement «ppofés l’un à Taurre , prouvent avec plus de force que coûts les difcours , que les leçons qui conviennent au premier (éroient nuifibles au fécond , & que rétude de deux danfeurs aufli difTérens par la taille & par la forme , ne peut être la même. Celui qui eft jarreté doit s’appliquer continuellement à éloigner les parties trop reâTerrées ; le premier moyen pour y réuf&r en de tourner les cuifles en dehors , & de les mouvoir dans ce fens , en profitant de la liberté du mouvement de rotation du fémur dans la cavité cotyloïde des os des hanches. Aidés par cet exercice, les genoux fuivront la même direâion & rentreront , pour ainfi dire « dans leur place. La rotule , qui femble defiinéeà limiter le rejet du genou trop en arrière de l’articulation , tombera perpendiculairement fur la pointe du pied ; & la cuiue oc la jambe ne fortant plus de la ligne, en décriront alors une droite qui aiTurera la fermeté 8e la flabilité du tronc.

Le fécond remède à employer eA de conferver «lie flexion continuelle dans Tarticulation des ge* noiu , & de paroicre extrêmement tendu fans l’être en effet ; c’en-là l’ouvrage du temps & de Thabitude ; lorfqu’elle eft fortement contraâée ^ il eft tomme impoifible de reprendre fa pofition naturelle & vicieufe fans des efFons qui caufent dans ces panies un engourdiftement & une douleur infupportable, . J’ai connu des danfeurs qui ont trouvé l’ait de dérober ce défaut à tel point qu’on ne s’en fefoit jamais apperçu y fi l’entrechat droit & les lemps trop forts ne les avoicot décelés. En voici la Mqmation , ^f crime if Danfe.

COU 40^

raifon : la contraôion des mufcles dans les efforts du faut roidit les articulations ,& force disque partie à rentrer dans fa place & à revenir a fa fonne naturelle ; les genoux ainfi forcés fe portent donc en-dedans , ils reprennent leur volume ; ce volume met un obftacle aux battements de l’entrechat ; plus ces parties fe joignent , plus celles qui leur font inférieures s’éloignent ; les jambes ne pouvant ni hattre ni erojfer ^ reÛQnt comme immobiles au moment de l*aaion des genoux qui roulent défagréablementlun fur l’autre, & l’entrechat n’éiant ni coupé y m battu ^ ni eroifc par le bas , ne fauroit avoir la vîteffe & le brillant qui en font le mérite. Rien n’eft fi difficile è mon fens que de mafquer les défauts 9 fur-tout dans les inftants d’une exécution forte , oii toute la machine eft ébranlée , où elle reçoit des fecoufles violentes & réitérées , & où elle fe livre à des mouvements contraires & à des efforts continuels & variés. Si l’art peut alors l’emporter fur la nature, de quels éloges le danfeur ne fe rend-il pas dignes ? ^

Celui qui fera ainfi conftruit renoncera aux entrechats , aux cabrioles & à tous temps durs & compliqués , avec d’autant plus de raifon qu’il fera infailliblement fotble ; car fes hanches ét.*nr étroites , ou pour parler le langage des anatomiftes , les os du baffin étant en lui moins évafés , ils foumiffent moins de jeu aux mufcles qui s’y attachent, & dont dépendent en panie les mouvements du tronc ; mouvements & inflexions beaucoup plus aifés , lorfque ces mêmes os ont beaucoup plus de largeur, parce qu’alors les mufcles aboutirent ou partent d un point plus éloigné du centre de gnrvite. Quoi Qu’il en foit , la danfe noble & terre-à" terre eft la leule qui convienne à de pareils danfeurs. Au’refte , ce que les danfeurs jarretés perdent du côté de la force, ils femblent le regagner du <ôté de l’adrefle. J’ai remarqué qu’ils étoient moelleux , brillans daiis les chofes les plus fimples , aifé^ dans les difficultés qui ne demandent point d’efforts propres dans leur exécution , & que leur cercuffion eft toujours opérée avec grâce , parce qu’ils fe fervent & qu’ils profitent & des pointes & dés reflTorts qui font mouvoir le cou^de-pîed ; cçs qualités les dédommagent de la force qui leur manque. Ceux qui font arqués ne doivent s’attacher qu’à rapprocher les parties trop diftantes , pour diminuer le vuide qui fe rencontre principalement entre les genoux ; ils n’ont pas moins befoin que les autres de l’ej^ercice qui meut les cuifies en dehors , & il leur eft même moins facile de déguifer leurs défauts. Communément ils font forts & vigoureux ; ils ont par conféquent moins de foupleffe dans les mufcles t& leurs articulations jouent avec moins d’aifance. On comprend au furplus que fi ce vice de conformation provenoit de la difformité des os tout travail feroit inutile & les efforts de Part impuifians. J’ai dit que les danfeurs jarretés doivent conferver une petite flexion dans Texécutiôn j ceux-ci y par la raifon contraire » doivent être eiao*