Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

4fo COU tement tendus , & croifer leurs temps t)S«n ]^iis étroitement, afin que la réunion des parties putfle diminuer le jour ou Tintervalle qui les fépare natu* rellement. Us font nerveux , vifs & brillans dans les chofes qui tiennent plus de la force que de IV drefTe ; nerveux & légers , attendu la direâion de leurs fdïfceaux mufcuieux , & vu la confiftance & la réfiftance de leurs Ugamens articuîaircs ; vifs , .parce qu’ils croi/^nr plus du bas que du haut» & .qu’ayant , par cette raifon , peu de chemin à faire pour battre les temps , ils les pajftnt avec plus de Titefle ; brillans , parce que le jour perce entre les parties qui fe croifent & fe décret fint. Ce jour cft exaâement U’cUir-ob/cur de la danfe ; 4 :arfi les temps de Tentrechat ne font ni coupés oi htius , & qu’ils foiem au cotnraire frottés & roulés Tun fur lautre , il n*y aura point de clair qui faffe valoir les ombres, & les jambes trop réunies n*offrir6nt 3u*une maife îndiÔin^e & fans effet. Us ont peu ’adreffe , parce qu’ils comptent trop fur leurs foi^ ces , & que cette même fprce s’oppofe en eux à la foupleffe 8l à Taifance. Leur vigueur les abandonne- t-elle un inAant , ils font gauches ; ils igno*reHt Tart de dérober leurs fituations par des temps fimples qui » n’exieeant aucune force , donnent .toujours le temps cTen reprendre de nouvelles ; ils ont de plus trés-peu d’éladicité & percute&t rarement de la pointe.

Je aois en découvrir la véritable raifon lorfqut je confidert la forme longue & plate de leurs pieds. .Je compare cette partie à un levier dans lequel le foids eil entre l appui & Upuiffanu , tandis que appui â» la puijfimce font è fes extrèflaités. Ici le .point fixe ou l’appui fe trouve à rextrimîtè du piedjaréfiftance ou le poids du corps pcMtte fur le coude-pied , & la ptfiiuince qui élève & foutiem ce poids , eft appliquée au talon par ie moyen du teridon d Achille ; or , comme le kvier eft phis grand dans un pied long& plat , le poids du corps eA i Î>lus éloigné ^’ùpoint d^ appui & plus prés de Ift purfance ; donc la pefanteur du corps doit augmenter, 1 & la force du tendon iT Achille diminuer en propor- * tion égale. Je dis donc que cette pefanteur n*étam ’ Îias dans une proportion auffi exeâe dans les dan- , èurs )arretés qui ont eicraordinaiiement le coudepied élevé & fort , ces premiers ont néceflaîrement moins de facilité âfe haufler fur l’extrémité ’ des pointes.

J*ai obfervé encore une les dé&uts qui fe rencontrent depuis les hanches îufqu’aux pieds , it font fentir depuis l’épaule jufqu’à k main ; le plus fou-Yent l’épaule fuit la < :onformatton des hanches ; le coude, celle du genou ; le poignet, celle du piet*. Une légère attention vous convaincra de cette vérité, & vous verrez qu’eu général les défams de conformatioa provenant de rarrangemem vicieux de quelques articulations, s*éteoden< à toutes» Ce priiKCipe pofé, Tartifie doit fuggérer, relativement aux bras » des mouvements proportionnés k leur longueur j les bras longs ne peuvent perdre de leur cou

étendue que par les rondeurs qu*on leur donne* L’art confiile à tirer parti de ces imperfcâions , & je connois des danfeurs qui 9 par le moyen des effactmens du corps , dérobent habilement la longtieur de leur bras ils en font fuir une partie dans Tombre.

J ai dit que les danfeurs jarretés étoient foibIe« , il» font minces & déliés ; les danfeurs arqués , plus vigoureux , font gros & nerveux. On penfe aiTez communément qu’un homme gros & trapu doit être lourd ; ce principe eft vrai quaiu au poids réel du corps , mais il eft faux en ce qui concerne la danfe ; car la légèreté ne naît que de la force des mufcles. Tout homme qui n’en fera aidé que fol* blement tombera toujours avec pefanteur. La raifon en eft fimple : les parties foibles ne pouvant rcfifter dans Tinftantde la chute aux plus fortes, c*eft-àdire au poids du corps 1 qui acquiert à proportion de la hauteur dont il tombe, un nouveau degré de pefanteur , cèdent & fléchiffent ; & c’eft dans ce moment de relâchement & de flexion que le bruit de la chute fe fait entendre , bruit qui diminue coniidérablement » & qui peut même être fenfible quand le corps peut fe maintenir dans une ligne exaâement peipendicuiaire , & lorfque les mufcles & les reflbrts ont la force de s’oppofer à la force même , & de réûfter avec vigueur au choc qui pourroit les faire fuccomber.

La nature n’a point exempté les femmes des înv perfeâions dont je vous ai parlé ; mais l’artifice & la mode des jupes heureufemeot viennent au fecours de nos danfeufes. Le panier cache une multicude de défauts , & l’oeil curieux des critiques ne morne pas aflez haut pour décider. La plupan dentre elles danfent les genoux ouverts comme fi elles étoient naturellement arquées. Grâce à cette manvaife habitude & aux jupes , elles paroiflent plus brillantes que les hommes , parce que, comme je l’ai dit t ne hattant que du bas de la jambe , elles paffènt leurs temps avec plus de vitefle que nous > oui ne dérobant rien au fpeâac^ur , fopimes obligés de les Satire tendus^ de les laire partir primordia* lemeotde la hanche ; & vous conprenez qu’il faut plus de temps pour remuer un tout qu’une partie. Quant au briUam qu’elles ont| la vivacité y contribue , mais cependant bien moins que les jupes ^ qui 4 en dérobant la loiif ueur des parties , £xem plus attentivement les regards & les frappent davantage ; tout le feu des kattements^ étaiK » pour ainfi dire, réuni dans un point » paroit plus vif & plus brillant ; l’œil 1 embrafle tout entier ; il eft moins partagé & moins diôraic à proportion du peu d*efpace qu il a à parcourir.

D’ailleurs une jolie phvfionomie » de beaux yeux , une taille élégante oc des bras voluptueux font des écueils inévitables contre lefquels la criti- 2ue va fe brifer, & des titres puiââasàrîAdulgence u fpeâateur , dont l’imagination fiibftitue au plaiiir qu’il n*a pas » celui qu’il peunoit avoir Korlde la fcène.