Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/422

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cou .^ Kîen a^çA fi nècèflaîra cjue le tour de k cumt en dehors pour bieo danfer ; & rie» n’eft fi naturel aux hofnmes que la pcfuiOQ contraire ; nous naifions siveç elle ; il eA inutile , pour vous convaincre de cette vérité , de vous citer pour exemple les Levantins , les Africains & touts les peuples qui danfent , ou plutôt qui fautent & qui fe meuvent fans principes. Sans aller fi loin » confidérez les enfans ; jetiez les yeux fur les habitans de la campagne, & vous verrez que to«is ont les pieds en-dedans, La fituation contraire eft donc de pure convention ;& une preuve non équivoque que ce défaut n*eft quaniaginaire, c*eâ qu*un peintre pécheroit autant contre la nature que contre les règles de fon art » s*il plaçpit fon modèle les pieds tournés comme ceux d’un danfeur. Ainfi pour danfer avec élégance Biarcher avçc grâce & fe préfenrer avec nobWflW , il faut abfoiument renverier Tordre des chofes & contraindre les parties , par une application auflî longue que pénible, à prendre une toute autre fituation que celle qu’elles ont primordialeaieix reçue.

On ne pf ut parvenir à opérer ce changement 4*unj9 néceflî^ abfolue dans notre art , qu en entreprenant de le produire dés le temps de Tenfance ; ^*eft le feul moment de réuffir , parce qu^alors toutes les parties font fouples > & qu’elles fe prêtent facilement à la direâi^n qu’on veut leur donner. Un jardinier habile ne s’aviferott Purement pas de mettre un . y ieux arbre de pUin-vtnt en efpalier ; ies branches trop dures n*obéiroient pas , & fe bri-Ceroient plutôt que de céder à la contrainte qu^on voudroîtleur impofer. Qu’il prenne un jeune ar«  briiTeau , il parviendra facilement à lui donner telle forme qu’il voudra ; fes branches tendres . fenlieront & fe placeront à fon gré ; le temps , en tortifilfsnt fes rameaux» fortifiera la pente que la main du makre aura diriffée » & chacun d’eux s’aflujettirs^ pour toujours ài’impreffion & à la direflion que Tan lui aura prefcrtte*

Voilà donc la nature changée ; mais cette opération une fois faite , il n’efl plus permis à l’art de faire un fécond miracle , en rendant à l’arbre fa première forme. La nature, dans ceruines parties , ne ïe prête à des changements qu’autant qu’elle eft foible encore. Le temps lui a-t-il donné des forces , elle réfifte , elle eft imdomptable. • Concluons de-là que les parens font , ou du moins devroient être les premiers maîtres 4e leurs enfans. Combien de défeâuofités ne rencontrons-nous point chez eux lorfqu’on nous les confie f Ceft , dira-t-on , la fsiute des nourrices. Raifons foibles , excufe frivole , qui , loin de juflifier la né--jligence des pères & des mères, ne fervent qu’à es condamner. En fuppofant que les enfans aient été mal emmaillotés , c’eft un motif de plus pour exciter leur attention , puifqu’il eft certain que deux ou trois ans de négligence de la p ;irt des nourrices , ne peuvent prévaloir fur huit ou neuf années des foins paternels.

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Mais revenons à la pofition en-dedans. Un danfeur c/i-ifi/j«j eft un danfeur raal-adroic& défagréable. L’attitude contraire donne de l’aifance bc du brillant ; elle répand des grâces dans les pas , dans les développemens » dans les positions & dans les attit ;:des.

On réuftlt diftîcilement à fe mettre tn-dthors , parce qu’on ignore fouvent les vrais moyens qu’il faut employer pour y parvenir. La plupart des jeunes gens qui fe livrent à la danfe fe perfuadent qu’ils parviendront à fe tourner , en forçant uniquement leurs pieds à fe placer en-dehors. Je fais nue cette partie peut fe oréter à cette direâion par (a foupleue , & la mobilité de fon articulation avec la jambe ; mais cène méthode eft d*autant plus faufte , qu’elle déplace les chevilles , & qu’elle n’or père rien fur les genoux ni fur les cuiftes. Il eft encore impoiTible de jetter les.première^ de ces parties cn-iehors fan^ lefecours desfecon* des. Les geuQux en effet n’ont que deux mouvez ments , celui de flexion & celui d’extenfion ; lun détermine la jambe en arriére , & l’autre la déter* mine en avant ; or ils ne pourroient fe porter en» dchçrs d’eux-mêmes ; & tout dépend eftentieller ment de la cnifte , puifque c*eft elle oui commande fouverainement aux parties qu’elle domine & qui lui font inférieures, ^lle les tourne conféquemmeiu au mouvement de rotation dont elle eft douée ; Se dans quelque fens qu’elle fe meuve, le genou « la jambe & le pied font forcés à la fuivre. H ne-parlerai point d’une machine que Ton nomme tourne-hanche , machine mal imaginée Si mal combinée, qui, loin d’opérer efHcacement ^ eftropieceux qui s en fervent p en imprimant dans la ceinture un défaut beaucoup plus défagréable que celui qu’on veut détruire.

Les moyens les plus fimples & les plus naturel^ font toujours ceux que la raifon & le bon fetis doivent adopter, lorfqu’ils font ûiffifàns. Il ne faut donc, pour fe mettre en-dehors , qu’un exercice modéré , mais continuel» Celui des r.onds ou tour^ de jambes en-dedans ou en dehors , & des grand^ hatumens tendus partant de la hanche , eft l’unique Ça le féul à préférer. Infenfiblèment il ctonne du jeu , du reftbrt & de la fouplefle , au lieu que la boite ne follicite qu^à des mouvements qui te reffentem plutôt de la contrainte que de la liberté qui doit les faire naître.

En gênaQt les doigts de quiconque joue d^un înftrume ; it , parviendra-t-on à lui donner un jeu vif & i)ne cadence brillante ? Non fans doute ; ce n’eft que Tuiage libre de la main & des jointures qui peut lui procurer cette yXttfft , ce brillant & cette préçiûon qui font l’ame de l’exécution. Comment donc un danfeur réuftîra-t-il à avoir toutes ces perfections , s’il pafte la moitié de fa vie dans des entraves ?

Oui, l’ufage de cette machine eft pernicieux. 

Ce n’eft point par la violence que l’on corrige un défaut inné , c’eft Touvrage du temps , de l’étude éc de Tappllcation. . .

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