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L’art de Nager 431


il est encore essentiel d’élever les jambes l’une après l’autre > de les retirer fortement vers les jarrecs, & de les laiiTer fufpendre dans Teau. Cette tnaniére de nager n’a pas feulement le plaifir pour ^b)et ; elle peut encore fervir à vous délaâer, & à vous donner le temps de prendre de nouvelles forces, iî vous vous trouviez en pleine mer » & fans efpérance d*aborder fitdt.

Manière de faire le compas.

Il y a un moyen bien funple de fe retirer des herbes » lorfqu’on s’y trouve enyeloppé, c’eft de faire le compas. On exécute cette nouvelle manlére, en imitant le mouvement que. fait un com^ pas lorfqu’oo le £dt tourner fur Ion axe, c*eft-idire, que l’on trace un cercle avec IHin des pieds 9 tandis nue Tautre* demeure immobile, ainfi que h tête. Pour là remplir avec fuccès de droite à Î gauche, lorfque vous êtes couché fur le dos, énoncez un peu davantage votre côté gauche ; éle* Tez fucce£vement vos jambes hors de l’eau, en commençant par la gauche » & à chacun de ces mouvements » avansez-les chacune d’environ un pied du côté gauche » tandis oue votre tête demeurera immobile. Vous Terrez 1 écume imprimer fur l’eau les traces du cercle que vous aurez fait. N’élevez pas trop vos pieds en l’aff, vous culbuteriez infailliblement, & votre tête enfonceroit dans Teati. D^ailleurs, cette manière de nager n’eft pas inutile. Elle peut fervir à dégaeer notre tête de ce qui pourroic l’incommoder & retarder notre inarche.

Manière de se tourner tout droit dans l’eau.

Cette manière a l’avantage de nous donner la facilité de voir autour de nous tout ce qui s’y paiTe, & elle eft par-là d’autant plus importante, qu’elle offre les movens de chercher le lieu oii nous pouvons prendre terre, où nous devons at* taquer nos ennemis s’ils nous y pourfuivent, ou éviter leurs traits ; & même u nous avons à les combattre dans l’eau, elle ncuis enfeîgne à le faire avec avantage, & à nous tourner de tous côtèi. On y parvient en tournant de droite à gauche ou de gauche à droite, à fon gré ; fi c’eft vers la droite 9 il faut embrafler l’eau avec le deffous du pied droit, en fiiire autant du pied gauche, & fe pencher adroitement le corps vers le premier côté. Attirez enfuite & repouflêz fucceflivement les eaux avec.les deux mains » & vous reniplirez votre opération avec fuccès ; d’ailleurs cette pofition Vous mettant à portée de fûre ufaee de vos mains avec prefque autant JTagiUté que u vous étiez fur terre, vous ne devez rien négUeer pour apprendre à vous y tenir chaque fois qirelle vous paroitra néceâàire.

Manière de nager les mains jointes.

Cette manière est l’une des plus anciennes & des plus simples. Elle offre aussi des graces & un agré-


ment que les autres n*onÉ pas. Si vous voulez en faire ufàge, tenez toujours les mains jointes, les pouces & les doigts tournés vers le. ciel, dema «  nière qu’ils paroillent hors de l’eau, & approchezles & les éloignez fucceflivement de votre poitrine. Cette manière pourra vous être utile en diverfes circonftances, oc fur-tout fi vous vous trouvez en<* gagé dans des herbes, dont plufieurs de nos mers lonc jonchées. Vos mains vous ouvriront ainfi aifé^ ment un paftige an travers des rofeaux » pourvu oue vous obierviez de les tenir toujours jointot 1 une à l’aun-e.

Manière de nager sur le côté.

Si, lorfque vous nagez, foit fur le dos, foît^fur le ventre, vous voulez prendre le pani de nager fur le côté, abaiffcz la panie gauche de votre corps » en élevant en même temps la droite. Vous vous trouverez auffitôt fur le coté eauche. En nageant dans cet état » remuez fouvent la main gauche » fans l’écarter ni l’enfoncer. Contentez-f ous de l’étendre & de la retirer comme en droite ligne fur la fur «  face de l’eau. Indépendamment du plaifir que vous goûtez à nager ainii, vous avez encore la fatisâc* tion de voir les deux bords de la rivière ; & il eft fouvent des conjonâures où cette reffource n’eft pas d’une médiocre importance. Cette pofition d’ailleurs offre un avantage qui lui eft particulier, en permettant que l’un des côtés de votre corps fe repofe, tandis que l’autre traTaille.

Manière de nager sur le ventre, sans le secours des mains.

Pour nager ainfi, il faut tenir la poitrine avan* cée 9 le cou droit fur l’eau, les deux mains fixées derrière la tète ou fur le é^s, tandis que les mouvements des pieds vous foutiennent & vous font avancer » Cette manière n’eft pas fans quelque utilité. Onpourroit y avoir recours dans le cas où nous éprouverions une crampe » une attaque de goutte, ou ouelque autre indifpofition qui nous priveroit de rufage d’un bras, ou fi nous étions obligés de nager les mains derrière le dos. On pour* roît en faire autant & plus fiicilement, en nageant for le dos ; mais cette dei^ière manière eft d’auunt plus incommode, gu’un nageur en cet état » ne peut voir devant lui, fans fe tourner à chaque ïnstant.

Manière de nager, en tenant son pied de la main.

Si vous voulez nager dans cette posture, élevez l’un de vos pieds » en le ployant fiir votre fefle ; prenez*le enfuite de la main qui lui eft oppofée, tandis que la jambe & la main qui font reftés libres, font leur devoir. Cette difpofition, dont l’objet eft le même que celui de la dernière, peut nous être utile s’il nous furvenoît une goutte ou une crampe, ou fi l’une de nos jambes venoit à fe trouver prife dans quelques herbes. On peut changer de pied au befoin. il ne s’agit pour y parvenir » que