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L’art de Nager 443

aisselles, ce qui pourroît gêner le mouvement de vos bras.

Ici vous avez un seul accident à craindre, mais il est si grave, que le plongeur le plus exercé n’auroît que de foibles ressources à y opposer. La corde peut abandonner la poitrine, glisser le long du ventre, s'arrêter à la naissance des cuisses ; la tête plonge ; le tronc la suit ; les jambes demeurent suspendues ; & la mort se présente.

J’ai vu 4ies maîtres înAécilles faire faire cette culbute a ieurs écoliers, pour avoir le plaifir de les relevée un inftant après. Si Ton fe perfuade quV>n accoutumera un homme à Teau en le traitant de la forte, on fe trompe lourdement ; ilcft certain ^ contraire qu*il n’y auroit pas de moyen plus afujé de la lui faire prendre en horreur. Voici le remède Prépaiaez deux anneaux de corde qui aient le double 4e la grandeur dont vous auriez befom pour y feire entrer vos bras jufqu’aux cpauj î r^ c « s Jinneaux i la corde principale avec «  « ’^. » cellc^ en laiAnt entre deux la largeur néce &irepour afleoir commodément votre poitrine. Aidant de vous abandonner à Tcau fur cet inftruent, vous aurez foin de paffer un bras dans chaque anneau jufqu’à l’épaule.

/^"^™*nager la poitrine des dames ^^e leur ^^polerfurredos k corde principale, &je fal )nque les aaneaux avec de fortes trèfles de laine garni » de velours ; ainfi l’articulation de Tépaule « t la feule partie de leur corps qui éprouve quelque frottement, & encore ce frottement cfl-il prefque infcnfible ; j’appelle cela nager à U li/ière. Je ne .fais fi les Grecs ou les Romains ont conn^ ce moyen de faciliter au beau fexe un exercice auffi Mtilc qu agréable ; mais je me fais bon gré de le lui avoir fait connoitre dans ce ficde. Si Ton vouloit faire naeer à la lifière un individu • chargé d une bofle ( car il eft bon de tout prévoir, afin miele public ne foit pas étourdi des préten^^^àécowenes de certains perfeffionncurs), on fubflituefoit à la corde un morceau de bois courbé^ ca arc^ aux deux bouts duquel on attaclieroit les aoneaiu ft les pains defiure.

Pour TOUS préparer à vous porter en avant, vos hru doivent être plies, & vos mains bien rendues, la paume K^urnée contre le fond ; elles feront rapprochées de forte que les deux pouces & les doigts qmlesfuivent ( index) fo toucheront mutuellewent par le bout, Ay « ç les coudes au niveau des épaules, & les mains an niveau 4es coudes ; ( j’îhte fur ce précepte, parce que c’cfl celui dont les écolwrsfe reflbnyiennent le moins dans Tafiion. 1— habitude ou nous fommes de porter les mains à terre pour nous retenir lorfque nous feîfons une chSte, ine paroîtétrelacaufe de ce méchanifroe, qui, à la moindrcpeur, difpofe les meml^res d’un tcober comme pour marcher à quatre pattes). Que vos mains foient rapprochées de votre corps de manière que la main droite forme en dehors un •’"8* «  « wram, d^environ ç^^t quirame^cinq dé-E N A G E R. 443

grés, avec Tavantrbras droit, & réciproquement. Que vos talons fe touchent, ou à-peu-prés, & qu’ils fbient’ « approchés des fefles ; que vos genoux fotent éloignés l’un de l’autre le plus qu’il fera poflîbie.

Tenez-vous prêt à chafler vigooreufement de la plante des pieds Teau quife trouvera dans leur direâion ; &Tetenec-foien ceci. :

Comme 4 vn même reflbrt fsifoit pa^nîr à la fois vos pieds & vos mains, que vos bras & vos jambes fe déploient au même iiiftanr. Vos mains fe porteront en avant & à la htujteur des épaules, & ne cefleroflt defe toucher même lorfque vos bras feront déployés dans toute leur longueur. Cet élan, auquel vos membres feuls doivent avoirparticipé, Vous a fait avancer en ralfon de k promptitude que vous y avez « ife. Il ne faut pas vous hâter cle raflemblervos membres, parce que votre mouvement fubftâe encore, quoique la caufe qui. l’a produit ne fuUlfte plus. Attendez » pour changer de pofture, qu’il (bit prefque fini : ce que vous recon^oitrez à Ta^gnientatioa de votre poids, qui vous fera un peu enfoucer. Alors vous difpoferez vos membres comme ils étoient avant de faire l’élan ; mais il faut tirer parti de ce nouveau travail, en l’employant à avancer encore ; vos cutdes, vos ïambes, ni vos pieds ne peuvent vous fervir pour c^la ; vos bras &. vos mains y fuppléeront.

Eloignez d’abord très-lentement vos mains l’une de l’autre, obfervant de tenir les bras bien tendus ; & lorfque les mains feront éloignées entre elles d’environ deux pieds &4lemi, pour un homme de dna pieds fix pouces, inclinez-les de forte que le côte du petit doigt de chacune foit un peu plus élevé que celui du pouce. Mettez alors de la vi «  sueur à la continuation du mouvement de vos bras, vous avancerez. Vos mains n’ont pas encore ceflé d’être au niveau des épaules ; mais for(qu’elle9 feront diamétralement oppofées, il faudra que l’extrémité des bras, fans qu’ils ceflent d’êu-e tendus, pénétre plus avant dans l’eau à mefure que vous agrandirez la portion de cercle qu’ils décriront, lei le mouvement doit être rapide ; car ce n’eft que par la réfiftance de l’eau non-feulemenc que vous continuez d’avancer, mais encore que vous irous foutenez fans. faire la culbute. Je fup «  pofe dans cet inflaot qu’on n’a pas de lièges, & S’on veut nager dans une fituacion horifontale* pendant û touts jos mouvements ont été bien ménagés, vous aurez du temps derefte pour plier vos bras, les rapporter devant votre poitrine ( obfervant de leur faire repretidre, ainfi qu’aux nfsin ? » leur pofition horifbntale pendant ce trajet), fie vous élancer une féconde tois.

Malgré les efforts que j’ai faits pour me rendre intelligible, je ne me flatte’pas d’être entièrement compris à la première leâure ; mais j’efpère qu’en me lifant avec attention une —féconde fois, on entendra facilement tout 48e qui n’aura pas été ea-, Kkkij


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