Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/70

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C H E plus de facilité , fjms pourtant qu*il ait le nez au ▼ent ; car tout cheval ^ai/g^opQ h tête haute & déplacée , eft plus fujet à broscher que celui qui ^on fon chemin & Teiidroit où il pofe les pieds en galopant.

Une excellente leçon que j’ai vu pratiquer à dliabiles gens» pour un cheval de chafle, c’eft de g^aloper fur un cercle large à main gauche en tenant le cheval un peu plié à droite & uni fur le pied droit. Cette iàçon de tournera gauche, quoiqu’il Salope fur le pied di^it , lui apprend à ne fe point éfunir , lorfqu’on dk obligé de lui renverfer l’épaule , e’eft-à-dire , ;de tourner tout court à ganchei ce qui arriveroit fouvent , s*il n’étoit pas fait a ce mouvement, 6c cauferait un contre- temps qui incommoderoit le cavalier & dèrangeroit fon «fuette. Les anciens écuyers avoient une méthode 3ue i’approuve fort » pour galoper leurs chevâux e guerre & de chafle : c’étoit de galoper un cheval en ferpentant , c’efl-à^dire , au lieu de galoper fur tput le cercle ,ils faifoieotcominuellement des por Â)ns de cercle , en reaverfant à touts moments les épaules fans changer de pied, & en décrivant àpeuprés le même chemin que celui que fait un ferpent ou une anguille lorfqu’iis rampent. Rien ne confirole mieux un chtval fur le bon pied , ni lui affure tant les jambes , que cette leçon. Elk eft aifée à pratiquer, lorfquê le cheval y a été préparé cri le galopant fur un cercle i gauche , placé & uni à droite.

Ce n*ei ! potm , comme nous l’avons dit dans le ^l^apitre précédent , dans les bornés d’un manège , qu^fl faut toujours tenir un davûl qu’on dreffe pour la guerre ou pour la chafle : il faut l’exercer fouvent en pleine campagne, afin de raccoutumerà toutes fortes d’objets, & de lui appendre aiïffi à galoper farement fur toutes fortes de terrains , comme terres labourées, terrains gras, prés, defcentes , montagnes , valons , bois. Nous ne répétons point ici ce qu’il faut faire pour accoutumer un cheval au feu , qui eft une chofe eflentielie à un coureur ; mais une autre qualité que doit avoir particuliéremem un cheval de chaffe , c’eft de favoir franchir les haies & les* fofles , afin de ne pas demeurer en chemin , lorf- 3n’on renconn-e quelqu’un de ces obfiades. M. e la Broue donne à ce fiijet une leçon que je crois pratiquable & bonne ; c’eft d’avoir une claie d’environ 3 à 4 pieds de large fur 10 à 12 de long , la . tenir d’abord couchée par terre, & la faire fauter au cheval au pas , au trot , & enfuite au galop , & s’il jnet les pieds fur la claie, au lieu delà franchir, le châtier de la gaule & de l’éperon. On la fait cnfuîte foulever de terre environ d’un pied , & à mefure qu’il la franchit librement, on la lève de plus en plus julqu’à fa hauteur ; enfuite on la gaf* nit de branches & de fisuitles. Cette méthode qu’il dit avoir fouvent pratiquée, apprend furement à un cheval à s’étendre & a s’allonger pour le faut des haiof & des foflés ; mais cette leçon p tpi,Auk^ C H E 59

ceflàîre pour un cluval de çuerre & do diàfle , ue doit s’employer que lorlqu il «fl : obéiflàot au tw«ner aux deux nains , au partir des mains , au pa* rer , & lorfqu’U a la tête pbcée & la bouche af* furée.

Il y a une autre efpèce de chevaux de diaft qu’on appelle chevaux é’arquthufe , ce font ordinairement de petits chevaux qu on drcfle pour chs^tr au fufil. Ceux-ci doivent avoir à-peu près Itm-^ mêmes qualités que les coureurs , mab îb doivent ^ être parfaitement apprivoifés & faits «ufto , enw forte qu’ils fuiyent lliomme & qu’ils fotent iné- : branlables au mouvement & au bruit du fufil II &ut encore qu’ils ne s’épouvantent pas au partir & au vol du gibier. On les accoutume d’abord M s’arrêter lorfqu on prononce le terme de how, maitf les plus fubtils & les plus adroits appreonem à cas £on^s de chevaux à s’arrêter court 8c fans remuer 4 même en galo|iant, dans le temps qu’ils abandonnent toute la bride fur le col pour coucher en joue ; Un c^tfvtf/d’arquebufe , bien fage & bien dreffé à cet ufage , eft trés-recherché ; mais comme oa a plus beloin pour toutes ces attentions ( qui font pourtant eflentielles) de patience que de idencet nous n’entrerons pas dans un plus grand détail , ce que nous en avons dit nous paroiflant fuffilknu Des chevaux de catroffe.

Dans les fiécles paffés la magnificence des éqnU pages n’étoit en ufage que pour les triomphes ^ fans Qu’on s’embarranât d’y rechercher hi commodité. Mais la volupté qni s’eft introduite parmi les nations , & qui a fait d’Age en âge des progrés incroyables , a contribué à l’invention de phifieurs fortes de voitures , dont la plus fimple aujourd’hui furpaâe infiniment, pour la conftruôion » ces chars autrefois fi fameux.

La perfeâion que les firançois ont donnée de nos jours aux carrofies , par les reflbrts qui en rendent les mouvements imperceptibles , & parla légèreté , qui diminue e6nfidérablement le travail des chevaux qui les traînent ; cette perfeâion , dii^ je, en a fait une voiture fi douce & fi commode ^ que c’eft préfentement le premier tribut qu’oÉ paye à la fortune.

Quand on a cru ne pouvoir rien y ajouter pour leur ftruâure, on s’efi appliqué à leur décoration » & on y a fi bien féuiB , gue rien ne feroit*pIus ca* pable d’annoncer la dignité des feigneurs , que la magnificence de leurs équipages , fi ks ckevauk 3u’on y attelle , étoient mieux choifis & mieux refl^s oour cet ufage ; Cette négligence étoit pardonnable autrefois , parce que la peine que t% chevaux avoient à ébranler ces pefantes machines , les privoient de la grâce qui (ait la beauté de leuraâion ; mais aujourd’hui il n’y a plus d’obAacle qui putffe empêcher de donner cette tuMeffk aux équipages leftea 6c fomptueux que notti Hij