Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/74

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C HE Je me garderai bien, pour définir ces m6’ivements, de prendre un cheval dèfeâueux. Le plus beau & le meilleur, fera toujours celui que je pro-Îfoferai d’examiner : je lui fuppoferai toutes les perèaions. Ceft à l’écuyer à connoître la nuance des individus qu’il fe propofe de foraer. ^ A quelqu’ufage qn on deftine un chtval^ on doit Tinfpeâer méchaniquèment : car fi Ton ignore les refiTorts & toutes les machines que la nature emploie pour la progreffion de cet animal, on fera fans cefle trompé. Le taô formé & entretenu par la routine, eftincerurn & aveugle, s’il n’cft fondé fur des régies fixes & conffiunmem projpofées par U belle nature. Ceft pour cela qu’il cri fi rare de trouver un bon connoififeur en chevaux. Les gens qne Tintérét attache à Vétude de cet animal, n’ont qu’un taâ groffier & fouvent trompeur. Us ont vieilli dans les écnrres & dan » les haras : la nature a fans ceffe frappé leurs yeux ; maïs elle n’a jamais affeâé leur raifoiviement ; un inftinâ d’habitude leur fait faire un choix capricieux d’un cheval dont les qualités leur font inconnue^ Xe bon choix eft donc le ré&ltat d’un grand nombre de connoiffances ; . & le meilleur livre à étudier feroit une pratique réâ îchie dans l’équiution. Si Thomme n’a long-temps fenn les qualités des chevaux^ il n’a çiu’une idée confiife du bon & du mauvais. AuiS je fuis perfuadé que les connoifiances, en fait de chevaux, vont de pair avec les talents pour Tufage de ces animaux. La pratique manuelle donne de la fureté— : on combine les qualités d’un individu, par les produits de tous ceux que Ton a connus/ On doit donc donner un foin extrême à l’étude des mouvements du chivaf. En traitant cette partie, je fuppofe le leé^ur inftruit dans l’équitation ; plus il le fera, plus il fentira la vérité de mes afierdons.

Avant que d’entrer en matière, nous devons prévenir que toutes les allures naturelles ont cela de commun, que les jambes fe meuvent dans le même ordre : la célérité des mouvements produit feule la difTéreoce que notre oreille y remarque ; car, par Tinfpeâion attentive, les yeux s’afi^urent de cet axiome phyfique. La nature, fimple comme elle eft, n’a pas employé plufieurs moyens pour le même effet. Il eft plus important que l’on ne croit de fe convaincre, par l’examen, de ce que javance.

Une autre vérité, c’eft que chaque animal mardie le pas, ou quelqu’autre allure que ce foit, d’une « manière différente. Une nuance imperceptible y qu’on apper^oit & qu’on fent dans les îndi* vidus nous empêche d’établir des modèles fans défaut. Ainfi les caculs font trompeurs, fi on prétend les donner pour exaâs. Nous nous bornons à décrire ce en quoi les cAeviUix fe reffemblent orèiaairement.

Du JUpos formé par FéquiUhre^

L’équilibre du ^iepol n’eft réeUemeat formé que c H E 6i

dans cette fitnation des jambes ; où elles partagent emr’elles le poids de Tanimal & du cavalier. Alors toutes les fuitaces des os des jambes fe touchent 8c font placées les unes fur les autres dans l’état nanireU & de la manière que (a vue du fquelette du cheval nous le fait connoître. Les mufcles de chaque extrémité font en un état pareil dans les quatre jambes. Nous fuppofons l’uniformité la plus complette : on ne volt aucune flexion quelconque ; & les lignes d’innixion de ces colonnes font paraU lèles. Cet accord ne fubfifie plus dès l’inftant que ranimai penfe à fe mouvoir : l’aâion & le repos font incompatibles y il faut que la nature même trouble cet ordre, & qu’elle fixe à chaque jambe une fonâion différente.

Ohfervanoiu fur Us extrémhêi antérlemes du Chevall Je viens d’indiquer les mouvements naturels de la jambe de devant du cheval^ tels quel’anatomie nous les fait connoître. Il eft vifible qu’ils font communs lorfqu’ils fuivent les aâions de i’articulation par genou, qui eft, ïVhumerusyXz feule qui puiffe changer de fituation & de difpofition* Les autres articulations font toujours les mêmes, & les différentes motions de la jambe viennent de l’humérus. C’eft lui qui agit, foit que la jambe de dedans chevale fur celle de dehors, foit que celle de dehors chevale fur celle de dedans. C’eft donc furtout ion articulation que Ton doit perfefiionner pour exécuter les leçons de l’équitation. Nous prouverons que fes principaux mouvements s’opèrent par différents moyens qui reviennent toujours àpeu-près au même ; car tout les mufcles qui meuvent une articulation par genou, deviennent fuc* ceffivement congénéies les uns aux autres. Dans toutes les adlons fans nombre que peuvent produire les articulations par genou, les mêmes mufcles travaillent, mais dans un ordre & avec des deerés de tenfion qui varient à l’infini. Les mouvements ne fe reffemblent pas toujours ^ quoiqu’ils fe paffent dans des membres deftinés aux mêmes fondions. Une jambe peut avoir une motion différente de Tautre. Comme ua cheval remue une articulation dans un autre fens qu’un autre cheval : c’eft une affaire de conformation, & ce font des excepdons aux loix générales de la da «  cure « 

JFonfiion des jambes du Cheval dans fa démarche ; répartitiou fucceffive des poids fur chacune d*eUes. Les quatre jambes chargées également ne fe re^ mueroient pas, fi l’une d’elles irétoit foulagéeauz dépens des autres ; & celle-ci n’eft fi>ulaeéequepar des aâions yifibles qui précèdent tout uaneemenc de lieu. Le mouvement étant une deftruâion du repos, il £iut s’attendre que ce que nous venons d’obferver ci-deffus fera anéanti ; & cela eft néceffaire : l’égalité de poids fur les quatre jambes eft un empèdieiiew à leur motion. Celles qui feront dé-