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66 C H E très’élafiîques. Pénétrons dans le ^léclianîfnie da reflbrt , & cherchons des motifs de le comparer au jarret du chtvaL

Nous diflinguons dans le reffort angulaire , fon fommet , fa réfiftance » & fa puiâance. J’entends par fommet , le poinf où les deux branches fe réuitiffent ; par réfiilance , Tobjet inébranlable qui appuie le reâbrt ; par puiiËUice 9 le poids qui eft deftiné à le comprimer.

Le jarret eft proprement le reflbrt renfermé dans la jambe de derrière ; les autres os qui raccompagnent font deftinés à d*autres ufages, & cependant concourent à former les branches du reuort : la compreffion eft faire par le poids du corps ; la terre eA Tappui ferme qui le foutienc.

Le corps , placé à ToppofKe de la réfiflance du reiTort , tend par fon poids à rapprocher (c% deux extrémités. Nous voyons dans le chevâl que , dès l’inûant qu’une de fes jambes de derrière efl chargée de la mafle de fon corps , toutes les articulations tofiéchiJent, & notamment le jarret. L’aâion ou la force avec laquelle un reflbrt eft comprimé , eft la mefure de celle arec laquelle il fe détend. Ceux qui obferveront la flexion des membres du cheval , reconnoîtront que plus il y a de lenteur dans le chargement , plus.il y en a dans la détente.

La direâion dans laquelle la ma/Te charge le reffort, eft la même aue celle dans laquelle il fe détend. Ceft pour cela que dans les allures les plus -vîtes du cheval^ la jambe qui fert d’appui tombe obliquement fous le ventre : & quoique dans les grandes courfes nous voyons les quatre jambes étendues & fort éloignées du centre de gravité , cependant dans le moment de la foulée , les jambes de derrière font fous le ventre ; fans cela il feroit impoflible que le cheval pût avancer. Nous voyons auflî que tout cheval dont les hanches traînent , n’avance pas , & que fon appui fe fait loin du centre degravité.

.La réfiftance du reflbrt doit ètrt înéllranlable : jG elle ne l’eft pas , le reiTort perd de fon aÛ^on , parce qu’il déplace dans le choc une quantité plus ou moins grande de matière. Ainfi le cheval a moins de facilité à courir dans le fable que fur un terrein ferme.

Il n’eft pas néceffaire ^ue toute rélafticitédu reffort foit employée , niquil foit toujours bandé : on peut aiflbment varier fes effets & ménager fes facultés. La pratique nous apprend qu’on peut affeoir plus ou moins les chevaux. Il y a des degrés dans la compreffion : le bon fens , l’intérêt , & la confervation de Tanimal , exigent que nous ne la pouffions pas à l’extrême.

SI le corps qui comprime un reftbrt » retombe fur ce reflbrt après ta première réaâion , cenainement le reflbrt agira comme à ta première fois. Lorfque le cheval a pris fon appui fur une jambe de derrière. & que cette jambe ayant faîru>n actîoii f Tseot à f« replacer dans la même dircâioo ^ c H E

je dU que la maffe venant encore i la charger , le reffortfe trouve comprimé de nouveau ) & l’allure fe perpétue*

.L’égalité qui règne entre la détente & la nouvelle compreffion d’un reflbrt, produit la communication mutuelle d*un mouvement uniforme : le cheval 2. une cadence réglée lorfque Tafiion de fes jambes de derrière & celle de fa mafle font égales à tous les pas.

Plufieùrs refferts égaux & rangés à côté les uns des autres , n’agiflent pas plus , à force égale , 3u’un feul. Ceft auffi pourquoi dans la jambe de errière du cheval , il n’y a qu’un feul reflbrt , qui eft le jarret , les autres articulations ne pouvant d’elles-mêmes s’étendre , les muicles extenfeurs étant deftinés à cette fonâion.

La difpofuion des articulations des jambes poftérieures du cheval , nous préfente des angles externes oppofés ; & cela étoit néceflaire pour la flexion des os de ces membf^s les uns fur les autres. Nous réfutons que le feul reflbrt de ces articulations eft le jarret. Aufli eft-il compofé tout difl^éremment des autres. Car dans les articulations ordinaires , il Tiy a que deux têtes d^os ; ici , il y en a fept , ranges en deux couches. Comme leurs figures ne font point régulières, je penfe qu’ils admettent un cer^ tain efpace ent’reux , & un interftice rempli par des matières qui cèdent plus aifément que ces oflelets qui font extrêmement d^irs. Le centre de la compreflion eft donc vraiment le jarret, parce qu’il eft le centre de l’aâion occafiennée par le poids du corps & par la réaâion du terrein. Ces deux puiflànces oppofées font refluer vers le centre toutes les particules de matière qu’elles preflent des deux cotés ; & ces matières tendent à détruire tout le vuide qui pourroit s’y trouver. La matière entaflee à un certain point, ne peut plus être contenue dans des bornes ft étroites ; fie elle cherche à fe mettre à l’aîfe , & à regagner les endroits d’où elle avok été déplacée imperceptiblement. Ceft TefTet de cette opération qui oblige la jambe de derrière à quitter terre , parce que le reflbrt étant détendu par en haut , toute la réaâion du terrein revient fur lui & le fait fauter.

La conftruâion du jarret favorlfe tome cette théorie. Une multitude de tendons & de ligament le fortifient, & retiennent dans un ordre ql un arrangement forcé touts ces os du jarret , qui , ne pouvant s’échapper, en deviennent encore plus élaftiques. Les deux couches des 0% du jarret repréfentent un trapèze dont le petit côté eft dans le pli du jarret. Malgré leur dureté , leur compreffion n’eft cependant pas infinie , à caufe des parties molles & des vaifl^eaux qui les accompagnent : d’ailleurs les ligaments & les «tendons ont une quantité de cohérence qui n’eft pas invincible. Il faut favoir que pendant la compreflion des os du jarret , il fe pafle à fa pointe une aâfon toure différente ; car le poids* & IcfTort de toute la mafTe tendent à écarter les deux brauchç^ de Tangle 9 &