Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/78

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C HE à dâ’tr^^w^ l^nr uiiiûn. Aiafj il cfi avantatcux, pour la conicrvation de cet organe, qoe la compreflion.uc J emporte pas fur la cohérence : il s’enfuivroit une dcflriiaion <îu reflbrt. Si au contraire le poids eft modéré , le reflbrt fe débande avec vigueur ,& diafle le corps en avant.

La dlfpofition , ou plutôt la direâion dans laquelle le jarret & toute la jambe reçoivent le poids , eft la même que celle dans laquelle il efl rejette. Connoiflant cette ligne , on fait le chemin oue décrit le c/i^t’j/ : s’il pèle perpendiculairement lur le reflbrt , il fera charfé de même. Dans les al-Jures raflemblées, tridcs & raccourcies , le mourement fe fait de bas en haut , parce que le reffort & toutes les articulations ne le déploient pas en entier ; mais dans les allures plus étendues » il y a encore le mouvement d’arrière en avant , produit par la tête du fémur qui poufle fa cavité dans cette direâion. Ainfi le cheval décrit une parabole avec tout fon corps fi l’allure eft vive , ou feulement avec la partie déplacée lorfqu’il marche lentement. ^ Je crois avoir démontré que la jambe de derrière agit comme un reiTort , & par U jouit de la faculté de poufler toute la maife en avant. Je vais i préfent démontrer que la jambe de devant a des V&ges différents. ^

fUsjéunbcs de devant dijlinées uniqutmênt i fiuienir la m^Jfe.

S*îl y avoit reflbrt dans les Jambes de devant , le centre de Taâion devroit (e paffer dans le genou , par Tefpéce d’analogie qui fe trouveroit entre fes onelets & ceux du jarret. Mais je dis que les genoux ae font pas élafliques comme les jarrets , par Tordre diffèrent qu’ils confervent : car ils ne pourroient être comprimés aue d’une manière très-égale 9 moyennant quoi il n y auroit pas de déplacement de matière ; & dans le choc faute de déplacement , il n’y a pas de rétabliffement. Je fuppofe que par leur conftruâion les genoux foient élafliques : pour comprimer un reflort , il faut une puiffaace ; & nous avons obfervé que l’aâion qui précède tout mouvement d’une jambe , efl la contraâion des mufcles de Tépaule , qui , en b foulageant ^ ôtent le poids & la puiffance ; en otant la puiffance, ils anéantiflent la réfiflaace , & par là il eft évident que la propriété du reffort eft détruite. De plus, admettons qu’une grande partie de la maffe porte fur le devant : qu’en arrive-t-il } que les jambes âèchiffent & fuccombent fous le poids , parce qu’étant dans une pofition droite , & n’ayant aucun angle fixé & arrêté par des ligaments, il y a un dérangement .dans leur fituation qu’elles ne peuvent rétablir d’elles-mêmes , parce qu’elles n’ont pas la cohérence des jarrets. Cet ordre étant une fois détruit , U jambe de devant ne fert plus à rien tant qu’elle eft dans cet état , tandis que le jarret fe rétablit de lui-même, Ia plus grande différence q[ue je trouve dans c H E 67

ces deux organes , c’eft que la compreiSon du genou eft toujours la plus grande dans la ftation ; celle ou j«rr«t. au contraire ,eft la moindre poffible : & aue de pl»« toutds les aâion^ tendent à foulager le genou , & à charger les jarrett, }• crois donc être fondé à croire que les jambes de devant ne portent pas , dans l’aâion , un poids égal à celui des jambes de derrière , & à prétendre qu’elks ne peuvent pas rejetter le poids dont elles font char* gées « mais qu’il leur eft ôtè par d’autres organes. Il n’y auroit aucune fureté à l’animal à porter fur fon devant ; car il détruiroit rorganifation de fes jambes, & feroit fans ceffe des efforts pour fe préferver des chûtes : cela eft bien évident dans les defcentes. D’ailleurs comment pourroitil ne pas détruire le mouvement de {^ épaules : toute leur attache confifte dans des mufcles que le poids continuel fur les jambes de devant extendroit & relâ«  cheroit même avec douleur : ces mufcles per«  droient leur jeu & leur mobilité , & l’épaule feroic fixe & fans aucune a&ion.

Pour être ennerement convaincu de cette afferi tion , appelions l’art à notre fecours , & voyons la différence des chevaux abandonnés fur leurs jambes de devant. Leurs épaules font immobiles ; leurs jambes font arquées ; leur maffe eft fans appui folide ; & leur démarche lente, incertaine , traînante , & fans aucune vivacité. Ceux au contraire qui font accoutumés à fe fervir de leurs jarrets ^ ont des épaules brillantes, la marche sûre & noble» & une cadence harmonieufe. Enfin nous voyons que la plus grande partie des chevaux qui ont du lervice , font ruines dans leurs jarrets , quelles qu’aient été les fondions auxquelles ils ont été deftinés ; tandis que les genoux ne font prefque jamais attaqués : preuve inconteftable qu’ils ne font point faits pour foutenir des efforts. Les jambes de devant font donc uniquement deftinées à foutenir le corps lorfqu’il retombe : mais elles ne le foutiennent que tant qu’elles font fans flexion ; comme une canne n’eft un appui ferme que dans fa fituation droite*

Direttion de la ligne d^înnixion dtsjamhts du cheval en mouvement^

L*examen du fquelette , & même fa connoiffanet parfaite , font d^une grande utilité pour celui qui veut connoitre le cheval : comment pourroit-il autrement juger de la bonne ou de la mauvaife attitude des jambes de l’animal ? Ce n’eft pas feulement ladefcriptton delà charpente animale qu’il lui importe de favoir de mémoire ou autrement , fes yeux doivent encore être exercés à juger les jambes d’après un examen réfléchi.

Le chtval varie prefoue fans ceffe la pofition de fes jambes , mais nous le fuppofons abfolumênten repos. S’il porte également fur les quatres jambes , toutes les fuperficies des es feront logées , & leur appui fera bien formé. Cet appui n’a Heu que daaii lij