Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

70 C H E petite bouche eft plus commode. Le milieu cil dé urable entre ces deux extrêmes.

Les barres font Torgane immédiat fur lequel Thomme travaille. Avecle temps & de bonnes leçons on peut donner de l’appui à toutes fortes de bouches. Mais celles qui font bien conftruites font plus traitables. Les barres font Tos de la mâchoire inférieure dans Tendroit oii elle efl dépourvue de dents. Elles font couvertes dupértoAe & du pro* longement des gencives. Il y a peu de fenfibilité dans la partie charnue. L’expérience nous prouve que les chevaux dont la barre eft recouverte avec trop d^épaifTeur , font durs à la main ; du moins à ne confidérer pour rien dans ce cas , ce que l’équilibre & la foupleffe fournirent à fon obéifTance. La raifdn en eA que le mors ne peut exciter de fenfation au période qui par lui-itiême eft fi fenfible. Les barres peu recouvertes ont une qualité contraire : le mors preflant fans cefle le périofte , Taffeéle douloureufement. La rondeur de l’os , ainfi que fon tranchant trop confidérable , font des vices de conformation qui tendent à produire ces deux- effets.

Je crois donc qu’il eft à propos de chercher des barres bien faites , & qui ne ioient ni trop rondes ni trop tranchantes. Le mors pourra occafionner , avec le fecours de la main de l’homme , une pref* f !on indifférente » mais fufceptible d’occafionner du [ilaifir ou de la douleur au chtval. La langue trop épaiiTe déborde les barres & intercepte toute 1 aâion du mors. Ceft un défaut confidérable , & il eft à fouhaiterque cet inconvénient ne fubflfte point dans un cheval deftiné à être drefféà fond. La langue petite & mince laifte tout l’ufage du mors.

La barbe eft formée par la partie poftérieure des os de la mâchoire inférieure : elle eft recouverte ^une peau & de tres-peu de chair* Si elle eft féche , elle eft facile â lacérer , & les gourmettes ordinaires la blefient ;mais il eft poftible d’approprier une gourmette convenable à cette fenfibilité. Si h barbe étoit ronde & charnue , Tanimal feroit peu afFeâé delà predion de la gourmette , & elle rouleroit toujours , ce qui nuiroit à la fixité de Tappui.

Les lèvres minces font les plus avantageufes j parce qu’elles ne couvrent pas les barres & ne font pas un obftacle à fa preftion.

Il eft utile <le connoitre exaâement la forme de la ganache : car on ne peut comparer fans avoir déjà lonetemps obfervé. Une ganache ferrée eft un grand obftacle à la belle attuude de la tête du chevaL La partie fupérieure de fon gofier fe place dans le canal qui fépare les deux os de la mâchoire ; £ !us il eft évidé y plus le cheval eft aifé à placer, ’animal fe fatigue lorfqull y a défaut d’ouver» turc. D’ailleurs que la ganache foit grofte , charnue , 8ec. c’eft un petit défaut pour l’équitation ; ceoendant la mafle trop forte augoiente le p«ids d^atéte.

CHE

De rEncolurcm

L’encolure eft le bras fupérîeur d’un levier i qui, comme nous Tavons dit , enlève par fon ie«t le poids du devant du cheval. L’encolure longue Jera donc la meilleure , la longueur d un bras de levier donnant de la valeur à" fa puiffance. Elle ne fera point trop épaiffc , parce qu’elle feroit un poids très-lourd à porter pour les jambes , & que le cheval la foutiendroit plus difficilement. Si au contraire elle eft mince & bien tifilèe, mais cependant en proportion avec la tête, elle fera légère , et fon adion tendra toujours à foulager le devant. L encolure peut être ferme quoique mince : les mufc es dépouillés de graifle font plus fermes & pius légers , que lorfqu’ils font enveloppés de cette matière.

Il eft à fouhaiter que l’encolure parte bien du garot en s’élevant & en s’arrondifTant un peu en montant , fans cependant être rouée , ce qui eft une forme auffi peu eftimée aujourd’hui qu’elle etoit recherchée des anciens. Dans l’encolure rouée, la tête ne fe porte point en arrière, & , fans cette adion , le cheval ne peut fe grandir & enlever le devant. L’encolure ainfi élevée naturellement eft toujours prête à ébranler Tanimal, & favonfefa progreffion ; cardans notre travail nous cherchons à placer la tète , de forte que de loreille du cheval on puiffe abaiflcr une perpendiculaire à la pince du pied qui eft pofé. Si cette attitude eft naturelle, c eft une grande peine de moins. L’encolure de cerf eft cellç qui , dans fa panîe antérieure & inférieure , fait obferver une faillie confidérable , «c à la partie poftérieure , au-defTus du garot, un efoèce d’enfoncement. Tout cheval conftruit ainfi eft léger du devant, mais fans appui : & on a bien de la peine à le drefl’er , parce que l’encolure n’appuie pas fur le garot, & que les vertèbres , ne fe touchant point dans toutes leurs furfaccs , ne peuvent fe foutenir les unes les autres ; l’aâion du levier eft interrompue ; aufS ces fones de chevaux ne font bons qu’à courir. L’encolure courte n’a pas un jeu afTez étendu ; elle enlevé difficilement le devant ; elle eft ordinairement grofle, & d’un poids confidérafele pour les jambes de devant.

Enfin on fe rappellera qu’il eft bon d’examiner fi les formes des deux côtés de l’encolure fe correfpofldent bien. Si les mufcles qui la compofeqt produifent des gonflements & des cavités. Si elles n’étoicnt pas pareilles des deux côtés , le col ne fe plieroit pas également à droite comme à gauche. On ne trouve que trop de chevaux fujets à cett«  irrégularité.

Du Garot.

Un beau garot paroît uni au col & e« être un prolongement ; il eft bien reftbrti , peu de chair le recouvre ; il furmonte de beaucoup l’angle fupé«  i rieur de ronoplate ; enfin il s*étend fort ayaoi