Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/97

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96 C H E ranimai» c*cft- à- dire, celle dans laquelle le fardeau de rhomme lui efi le moins incommode $ 6c lui laifle par conféquent le plus dWage de fes forces & de liberté pour agir.

Mettons un cheval en liberté , & examinons fes mouvements & fes allures y la nature une fois connue , nous fervira de loi.

Du mouvement & de U marche du chevaL U eA néceflàire de connoitre les différents mouvements d’un corps , dont tout notre art fe borne à faire mouvoir tes reflbrt^ avec juftefie ; examinons dans fes jeux les plus Amples les loix les plus exactes de la méchanique.

On peut confidérer le corps du cheval comme une machine foutenue par quatre colonnes , dont le centre de pefanteur tombe toujours dans leur milieu proportionnel. Dans l’état de repos , le poids du corps de Tanimal doit être réparti également fur les quatre colonnes , & c’eft auffi ce que î*appelle un cneval raflemblé. Dans Fétat de mouvement, le poids de Tanimal eft foutenu par les colonnes qui fe trouvent pofées à terre. Il ell donc eifcntiel que le centre de pefanteur du cavalier fe trouve perpendiculaire fur celui du cheval, parce Ïu’alors , cesvdeux poids n’en formant plus qu’un » fe répartit proportionnellement fur .les jambes du cheval, & le gène le nïoins poffible. On à toujours regardé les quatre colonnes de cette machine , ou les quatre jambes du cheval , comme le principe du mouvement ; comme dans la marche de Thomme , on a prétendu que les )ambes commençoient à fe porter en avant , & que le corps venoit enfuite fe repofer deflus lorf- ^u’elles étoiènt à terre.

Heureufemcnt la méchanique , fcSeiice démonftrative , & confuUée trop tard , nous a fait voir notre erreur ; on eft convaincu aujourd’hui qu’un petit poids ne peut en attirer un gros , mais qu’au contraire , il eft naturel qu’un gros en attire un petit. En recherchant d’ailleurs le principe du mouvement des corps , on a vu qu’il étoit dans le centre de gravité.

Il eft même étonnant que, fans la méchanique , on ne fe Toit pas apperçu du mouvement naturel de la marche ; il n’y a qu*à voir un homme marcher avec vîteffe , ou courir, on s*appcrctvra bien 3ue c’eft fon corps qui entame le chemin , & qu’il épafle de beaucoup fes jambes , qui paroiflept ne £iire que fuivre , cC qui ne font efieâivement que venir foutenir le coros pendant qu’il chemine. Pourquoi voit-on quelquefois un homme tomber •en courant i c’eft parce que fes jambes n^ont’ pas aftez de vivacité pour venir foutenir fon corps , mi part toujours le premier.

Examinez bien le chetal en repos & d’aplomb , & excitez-le doucemem à fe porter en avaiu , ayez les yeux fur l’avant-main , vous la verrez d’abord €s mouvoir ; puis , comme fi elle entrainoit les ïambes» vous les verrez venir fe pofer fous le I c ft u

cheval , 8e ce fera le chemin plus ou moins con/rdérable quli aurafiitt de fon corps, qui déterminera la jambe à fe porter plus ou moins en avant* Vorlà le véritable principe du mouvement : c’eft toujours par leur centre de gravité que les corps fe meuvent , & lorfqu’on veut mouvoir un corps » c’eft toujours fur le centre de gravité qu’il £iut appliquer les forces. Quelq^’extraordinaire que ce principe puifFe paroitre d’abord à ceux qui étoiem accoutumés à croire que les jambes mettoîent le corps en mouvement , & le faifoient primitive* ment marcher, pour peu. qu’ils réfléchiftnt, & ou’ilsfaflent attention a ce que l’expérience leur démontre fans ceftê, ils s’appercevrom bientôt de leur erreur.

Tout mouvement doit avoir un objet : fi le che«  val chemine, c’eft pour fe tranfporter d’un endroit dans un autre , & fi le cavalier l’y excite , c’eft pour arriver à fon but : c’eft le mouvement que le cheval fiitt pour fe tranfponer d’un endroit dans un autre qu’on nomme marche.

D’après l’objet de la marche , on voit de quelle façon elle doit s’exécuter : nous favons que le plus court chemin d’un point à un autre eft la ligne droite , & que le mouvement le plus naturel à nn corps qui a reçu une impulfion , c’eft de fe mouvoir uniformément , & dans la direâion de la force qui l’y a mis.

Dans la marche , le corps de l’animal doit donc fe mouvoir direâement , c’eft-à-dire , toujours ei3 ligne droite ; c’eft auffi celui dont les jambes s’é* cartent le moins de cette direâion qiû marche le mieux*

Ne confidérons dans touts les mouvements que le point pris pour centre de pefaïueur ; le centre de pefanteur ou de gravité , mis en mouvement , ne peut fe mouvoir qu’à une certaine portée , à la même hauteur & fans fe baifler ; & lorfqu’it y eft parvenu, c’eft le. terme du foutien que les jambes peuvent lui donner fans bouger ; oour lors, elles font obligées de changer de place , & venir reprendre fous lui la même pofition eu’elles avoient avant, afin de lui renouveller la fiicilité de recommencer fon mouvement ; c’eft ainfi que fe meut & continue de fe mouvoir l’animal » dont touts les mouvements font tellement fuivis les uns des autres, que l’œil le plus attentif ne les diftingue qu’avec peine : ces mouvements fucceflift , du centre de pefanteur & des jambes , doivenf avoir un accord & une fucceftion parfaite , fans lefquels le cheval ne feroit plus d’à-plomb , & courroit lifque de tomber. U eft nécefTaire fur-tout que les jambes ne fe ralentirent paU , Qu’elles aient toujours la même gra4ation de vftefle que le corps « ou le centre de gravité , & qu’elles travaillent toujours par le plus court chemin,

C’eft au cavalier habile , à compaflèr les mouvements de fa main qui doivent ralleqtir la mafle ^ & la quantité des aides qui doivent accélérer l’action des jambes ; car s’il n’a pas le iendxtient itt