CHÈ •ette exaâc conpenfation /qu’on appelle tâccori dts mains £• du iamhis y il luleft impoflible de mettre un cheval dà-plomb & de le raflembler ; c*eflà
- dîre , de mettre le poids du corps du cheval fur
le milieii proponioanel des jambes pofant à terre* D*après ce principe du mouvement, bien re-Connu , continuons à confidérer le cheval comme une mafle » dont le centre de gravité doit toujours tomber dans le milieu proportionnel des jambes i qui pofent à ^erre ; & toutes nos opérations ne s exécuteront que fur ce centre de gravité , que nous chercherons à mouvoir avec jufiefle & fureté. Le cheval a différentes manières de fe mouvoir avec plus ou moins de célérité, ce qui le rend fufceptible de différentes allures ; il en a trois , dites allures naturelles , fçavoir » le pas , le trot & le ealop. Rappelle ces allures naturelles , pour les dif* tinguer d avec d’autres que les chevaux n’ont jamais naturellement, mais qu’ils prennent quielquefois, par la manière dont^on les mené, telles que VambU^ it haut p4u , U traqttensrd , &c. Dans ces allures fac« ttces , le cheval a moins d*aplomb , & n’eft point en force ; auffi s’ufe-t-il infiniment plut&t. Il en cependant des Bidets en Bretagne & en Normandie, qu’on appelle chevaux éf^allura^ quifont beaucoup de chemin avec ces manières de marcher. Mais ces chevaux iont rares , & il faut qu’ils foient excellents pour foutenir ce train , dont nous ne parlerons pas davantage , puifqu’il n’eft connu que des chevaux de payfans , qui ne changeront certainemant pas leur ufage , À qui auroient même tort de le change/ , puifque ces chevaux font fort eôimés parmi eux. Du Pas^
Le pas eft de toutes les allures du cheval la plus lente , & telle qu’il peut foutenir le plus longtemps de fuite : dans cette allure , il n’a qu’une jambe en 1 air , à la fois , & leur mouvement fe fuccède dîagonalement ; je m’explique , la maffe du cheval , une fois en mouvement, ne potirroit plus fe foutenir fi elle n’étoit fecourue : une jambe de devant , la droite par exemple {^fig. i.) fe lève , & va fep<^’ fer en avant , & perpendiculairement au-deflous de l’épaule droite ; en même- temps que le pied droit de devant fe 410/e à terre, le pied gauche de derrière fe lève , & fe rrouve tout-à-fait levé, au moment que le droit de devant efi tou^à-fait pofé ; le pied gauche de derrière , une fois en l’air , va fe pofer en avant , plus ou moi^s , de façon qu’il puiffe donner un ]ufle fupport au centre de gravité du cheval ; en même-temps que. le pied gauche de derrière fe pofe , le pied gauche de devant fe lève, de façQu que ce pierffe trouve tout*à- 6ît en l’air , en méroe-temps quei’autre eA toutifait pofé ; il va de même fe poier en avant & perpendiculairement, au-deffous de Tépaule ; lorfqu’il pofe à terre , le droit de derrière le lève , & va fe poner comme le gauche de derrière, affez en avant pour aider à foatenir le .centre de gravité ; puis , W^u’il le pofe, le droit de devant fe lève« & CHE èr
ainfi fe. reperpétuent fans cefie ces quatre mouve* ments, qui font très fuivis ,& doivent être très* égaux entr*eux , la maffe devant toujours cheminer* On Voit par ce détail , que , dans le pas , la fflaffe de l’animal , ou fon centre de etavité , n’eft jamais foutenu que par trois jambes ^ fur lefquelles il fe meut continuellement , que fès jambes fe Iè« vent & changent entr’elles, en prop<>rtion de la vîteffe de la maffe. On voit auffi que le mouve* ment des jambes fe fuccède diagonalement,c*eft la feule manière dont le choral puiâe conferver fa folidité ; puifqu’une jambe doit être déchargée, avant que celle qui efi en l’air foit tout-à-fait pofée « les deux points d’appui qui reftent , étant dans la diagonale , font dans la pofition la plus forte & la plus favorable pour foutenir la maue^ Le pas a différents degrés de foutien & de viteâe.} il efi plus ou moins écoulé & allongé ; nous aurons occafion d’en reparler dans nos leçons ou cette al« lure fera regardée comme la plus avantageufe , & celle dont un habile maitre doit fe fervir pour finir & perfeâionner un cheval ; je veux dire pour lui donner la finefle de la bouche & des jambes* Le fameux M. de Luberfac ne fe fervoit que du pas pour drefier fes chevaux , il s*en emparoit fit6c qu’ils étoient ce qu’on appelle àébourés ; il les montoit pendant* dix-huit mois , ou deux ans , tou-’ jours au pas, fc quand, au bout d^ce temps, il les mettoit fous fes plus forts écoliers , ils étoieat touts étonnés de trouver i ces chevaux le paiSige le plus cadencé & la galopade la plus écoutée & la plus jufle.
Du Trot.
L’allure du trot eft beaucoup plus vive que celle du pas ; elle en tire fon origine : fi on hâte letheval au pas , on voit diftinâement fes mufcles dor« faux & lombaires fe raccourcir, les anales de l’arrière-main s’ouvrir avec force , & la mafle fe porter en avant avec beaucoup plus de célérité^ les jam* bes du cheval s*enlèveiu auffi avec beaucoup plus d’aâion,’pour venir au fecours de cette maiie, & la fupporter. Auffi l’expérience nous fait-elle voir , ^ que nombre de chevaux parefleux bronchent au pas, èi fe foutiennent très-bien au trot« Le mouvement fucceffif des quatre jambes ne pourroit être afiTez prompt pour le foutien de la mafle ; auffi le cheval a t-ii deux jambes en Tair , * & deux à terre , qui , étant placées di^gonalement, fnffifent pour foutenir la niachine en équilibre , pendant que les deux antres cheminent , oc fe re« lèvent mutnellemeat. Dans l’amble , les deux jam» bes du même côté forment un bipède ; pendant que l’un eft Tair, la machine eft vifinlement en danger de tomber ; car il faut , pour que le cheval puine marcher , qu’à Tinflanc , par exemple , ou le bipède droit eftenTair, tout le poids de fon corps fafle un mouvement gauche pour fe mettre en équilibre fur le bipède gauche, puifque, lorfque le bipède gauche fe lève ,il fiiar que le |K)ids.da corps fe jette fur le droit. (F/ ;. a« Le bercement^ dans cette al-