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158 PEL PÉP


afin que la terre puisse passer au travers, & que les pierres restent en deçà au bas de la claie. On ne doit jamais planter ni remuer les terres où il y a des pierres & des cailloux, sans passer à la claie.

PATTE-D'OIE ; on désigne par ce nom plusieurs allées d'un bois, ou des avenues qui aboutissent toutes à un centre commun, en dessinant en quelque sorte ou imitant la patte d'un oie.

Ces allées ne doivent occuper que la moitié de la circonférence d'un cercle.

PEAU ; c'est dans les plantes ce qui sert d'enveloppe à toutes les parties intérieures qui composent les plantes. Les racines, les branches, les fleurs, les bourgeons, les feuilles, les fruits & les graines ont toutes des peaux particulières.

Les peaux des plantes ont divers usages. C'est d'abord pour contenir toutes les parties internes & leur servir de robe, d'étui, de fourure ; &c. ensuite pour parer tout ce qui pourroit endommager toutes les parties internes que ces peaux renferment. C'est encore pour servir à ce qu'on appelle la transpiration & la respiration. Toutes les peaux des plantes sont criblées de pores ou de petits trous imperceptibles par lesquels l’air pénètre, les rosées s'insinuent, & aussi l'air en sort, le soleil & l’air en pompent l'humide qui leur est rendu par les rosées & l’humidité de la nuit.

Il n'y a point de peau dans les plantes qui ne soit double. Toujours il y a une première peam qui est étendue sor la seconde ; la première eu fort mince, à cause de quoi on la nomme pellicule, puis une autre sur laquelle cette petite peau est collée.

Les peaux des arbres sont différentes de ce qu'on nomme écorce. On appelle communément écorce cette partie extérieure des arbres qui a été peau en son tems, & qui par la suite est devenue fendue de toutes parts, & écailleuse, ou toute par écailles. De ces écailles la nature se débarrasse peu-à-peu en les poussant dehors par parcelles ; mais sur ces écorces écailleuses il y a toujours une peau qu'on appelle sur-peau, épiderme, ou peau de dessus ; puis il y a la peau appliquée sur le bois, ou sur la partie solide de la plante. (Schabol.)

PELER ; c'est en terme de jardinage, enlever des allées d'un jardin, de la terre ou de l’herbe avec la bêche ou la pelle.

Peler ; c'est aussi enlever de la terre des carreaux de gazon.



PELLE, instrument de jardinage. (Voyez pl. XXIII.) C'est un outil de bois plat & large, un peu creux dans le milieu, avec deux rebords aux côtés & un manche. On s'en sert, entre autres usages, pour remuer le bled.

On l’emploie principalement pour vider la terre des fossés, & à la charger dans des tombereaux quand elle a été fendue & divisée par la pioche ou par la bêche. Le manche & le corps de la pelle de bois sont d'un seul morceau de chêne ou de hêtre.

Il est des pelles de fer applati fort mince, ayant une douille aussi de fer & un manche de bois. Elles sont d'une grande utilité pour enlever la terre meuble.

On fait aussi pour le jardinage des pelles qui sont en fer avec un manche de bois ; il ne faut pas les confondre avec les bêches qui sont différentes & pour un usage différent.

PÉPINIÈRE ; originairement c'étoit un lien consacré à la semence des pépins pour y élever des arbres provenans de ces pépins ; mais a présent c'est un endroit où l’on élevé toutes fortes d'arbres, d'arbrisseaux & d'arbustes fruitiers & non-fruitiers.

Le terrain d'une pépinière doit être neuf, sec plus qu'humide, moins bon que celui où l'on plante ; il doit être exposé au levant & situé sur un coteau. On distribue le terrain d'une pépinière en différentes parties relativement à la diversité de culture, & à la variété des plana, qu'on se propose d'y élever.

Les arbres fruitiers sont un des principaux objets d'une pépinière ; on y plante des sauvageons sur des alignemens tirés au cordeau, on les greffe au bout de deux ou trois ans ; on les laboure, trois fois par an légèrement au crochet, préférablement à la bêche qui endommageroit les jeunes racines, & on a soin d'arracher les mauvaises herbes sans cesse renaissantes Dans le mois de février on arrête la tige des arbres fruitiers, selon leur destination, pour leur former une belle tête. Les jets qu'elle poussera seront disposés au mois de mai pour la taille de l’année suivante. C'est alors qu'on élague les jeunes arbres & qu'on retranche ou qu'on raccourcit leurs branches folles & superflues.

On sème à champ les pépins de poires ou de pommes en automne ou au printems ; au premier cas, on les couvre de grande paille ou de fumier pendant l’hiver ; s'ils lèvent trop dru, on les éclaircit, & on les tient éloignés d'environ trois pouces l'un de l’autre.

Quand ils sont assez forts, on les transplante à deux ou trois pieds de distance.