Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178 PUN PUN


PUCERON ; insecte qui s'attache à quantité de plantes, sur-tout aux feuilles du pêcher, qui les ronge, & fait un tort considérable aux arbres. Il est des pucerons de différentes espèces ; il en est de si petits, & ce ne sont pas les moins dangereux, qu'on ne peut les appercevoir qu'à la faveur de la loupe ou du microscope.

On dit épuceronner, comme on dit écheniller, ce qui signifie détruire ces insectes. Il n'y a pas de meilleure recette que de les chercher & de les tuer.

PUNAISE des jardins. Il y en a de deux sortes ; la grande & la petite espèce. Les insectes de la grande espèce sont de la largeur d'une grosse lentille, & ont une odeur infecte. Elles ont des aîles doubles ; celles de dessus sont comme des écailles semblables à celles des hannetons, celles de dessous sont repliées & à jour comme des réseaux. Ces insectes mangent les fruits tendres & nuisent, beaucoup aux pêchers. La meilleure manière de s'en délivrer est de les chercher & de les écraser. Il faut les attaquer lors du soleil, qu'ils aiment beaucoup. On arrache une feuille & on a soin de les prendre avec : autrement les doigts seroient empestés par leur odeur insupportable.

L'autre sorte de punaise, de la petite espèce, n'a aucune odeur, mais elle est bien plus à redouter pour les arbres. Ce petit insecte ronge les feuilles en dessous, & par sa fiente noircit & charbonne les feuilles, l'écorce & les fruits, de même que les treillages & la muraille. Il fait des coques d'œufs qu'il répand par-tout, &


qui pullulent a l’infini. Ces œufs n'éclosent que lorsque la verdure est suffisante pour les nourrir, vers les mois d'avril & de mai. Si l’on néglige de les détruire, l'arbre s'en trouva fort mal, & souvent il meurt. Lors donc qu'on les a laissé engrener jusqu'à un certain point, il n'y a pas d'autre moyen pour s'en débarrasser, que de laver les arbres, les treillages & la muraille avec de l’eau de savon, puis éponger avec de l’eau simple. On n'en est pas quitte pour une seule fois. Il faut recommencer à plusieurs reprises d'année en année, à raison de ce que quelque précaution qu'on prenne, il reste toujours du couvin qu'on ne peut appercevoir ; de plus, il en renaît d'autres. Le tems d'y procéder est lorsque les boutons ne sont pas en mouvement durant l’hiver. Alors, au lieu de frotter du haut en bas ou horisontalement, il faut toujours frotter du bas en haut, de peur d'arracher ou d'endommager les boutons.

Il est une troisième sorte de punaises qui sont rouges & de moyenne grosseur. En Normandie, où elles sont fort nombreuses, on les appelle des mazarins. Elles sont aussi fort répandues partout aijleurs. Elles vont en bande & désolent les jardins, dévorent les fruits, criblent les feuilles & les mettent à jour Au printems, quand ces insectes attaquent un pêcher, ils rongent toute la verdure naissante jusque dans l’écorce même, & font périr l'arbre. Comme ils aiment fort la chaleur, ils s'adonnent aux espaliers, & ne se débandent ailleurs que lors du tems chaud. On détruit ces punaises rouges comme les autres, en les écrasant. (Schabol).