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APP ARA 5

Les bœufs peuvent convenir pour les terres à seigle ou fort légères, peu propres à produire de l’avoine : cependant comme il ne faut que deux petits chevaux pour ces terres, il leur faut peu d'avoine, & il y a toujours quelques parties de terre qui peuvent en produire suffisamment.

Enfin, comparaison faite des avantages des travaux & des profits qu'on tire des bœufs ou des chevaux pour la culture des terres, la préférence doit être pour les chevaux, sous quelques rapports qu'on les considère.

On attelle les bœufs à la charrue par le moyen du joug, qui est une pièce de bois traversant par-dessus la tête des bœufs, & fortement attachée à leurs cornes. Il y a des pays où l'on attache les bœufs par le cou. (Voyez Accoupler les bœufs).

L'ane peut aussi être employé à la charrue dans les pays où le terrain est léger. (Voyez au mot Ane).

ANNEAUX ou Rides qui se trouvent aux branches fructueuses, & à tous les boutons à fruit des arbres à pépins. Ces anneaux sont de petits plis ou replis à côté les uns des autres, qui se multiplient à mesure que la branche fructueuse s'allonge. Ces anneaux sont destinés à cribler, filtrer & épurer la sève. Quand les boutons à fruit s'allongent trop, & que ces anneaux ou rides sont trop multipliés, ils ne peuvent plus être féconds. Ainsi quand on voit ces boutons à fruit trop allongés, il faut les abattre, parce que d'eux-mêmes ils se pourriroient ou tomberoient ; au lieu qu'en les abattant, il s'en forme de nouveaux qui sont plus propres à filtrer la fève, sans l'affoiblir et l'atténuer.

ANNUELLE. (Plante) C'est une plante qui ne reste qu'un an sur terre, & qui meurt après avoir porté les graines qui doivent la reproduire et la multiplier. Le froment, le seigle, l'avoine & autres font des plantes annuelles.

AOUTÉ ; ce terme se dit d'un rameau ou d'une branche d'arbre que la chaleur du mois d'août a brunie, & qui a acquis assez de consistance & de force pour supporter les gelées d'hiver.

Ce terme s'emploie aussi en parlant des graines & de certaines productions de la terre qui ont été assez mûries & assez formées pour servir dans les alimens.

APPLANIR ; c'est rendre uni & de niveau un terrain inégal & raboteux.



APLOMB ; c'est une ligne perpendiculaire à l'horison. Un arbre, soit en caisse, soit en pleine terre, doit toujours être sur son aplomb ; c'est-à-dire, avoir sa direction droite & ferme.

ARATOIRE (art) ; c'est l'art qui traite principalement des opérations manuelles de la culture des terres. Tous les articles de ce dictionnaire sont le développement des principes & des travaux méchaniques de cet art.

APPAREIL. Dans le jardinage, lorsqu'on a fait une plaie un peu notable aux grosses branches, à la tige ou aux racines de quelque arbre, il faut y mettre à l'instant même un appareil. Cet appareil n'est autre que de la bouze de vache fraîche ou vieille, & à son défaut, du bon terreau gras, ou même de la terre détrempée avec un peu d'eau. On applique cet appareil sur la plaie, et on l'enveloppe avec un chiffon le retenant avec un osier, ou avec tel autre lien qui ne puisse pas couper l'écorce quand l'arbre & la branche viennent à grossir.

On doit rejetter les appareils du jardinage faits avec les onctueux ou les choses grasses, beurre, poix-résine, saindoux, vieux-oing, huile, & ceux faits avec la terre glaise, avec la cire verte ou blanche, ou jaune, doivent être également proscrits ; parce que ces appareils sont préjudiciables aux végétaux dont ils bouchent les pores & en arrêtent la transpiration.

APPROCHE. Ce terme se dit d'une greffe faite par la conjonction de deux branches de fruits différens. Pour cette opération, il faut faire à chacune des branches une entaille dans la peau, & les encastrer l'une dans l'autre, les retenant avec de la laine.

Au bout de six semaines ou environ, quand la soudure s'est faite, on sèvre, c'est-à-dire qu'on sépare la partie qui a été greffée sur l'autre.

ARAIRES. Voici la description et la manière de se servir de deux espèces de charrues sans roues qu'on emploie dans les provinces méridionales de la France, pour donner aux terres les façons qui se donnent ailleurs avec les charrues à roues. (Voyez planche XLI, fig. 1.)

Le nom de charrue n'est point usité pour ces deux instrumens de labour ; ils se nomment des araires, dont l'étymologie est arare, mot latin qui signifie labourer.

On distingue deux espèces d’araires ; l'une est nommée fourcat, et l'autre doublis.

Le fourcat a deux timons ou brancards, mais dont les deux bras sont un peu courbes dans leur milieu, & forment, par leur réunion, un