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pour donner passage à l'air à mesure qu'il se raréfie. Cette boule flotte sur l'eau lorsque la chaudière est pleine ; mais à mesure que l'eau diminue, elle s'enfonce par son propre poids & fait baisser le bras I du levier, & monter l'autre K, au moyen de quoi la soupape V se lève, & l'eau du réservoir se rend par le ruyau R P dans la chaudière, jusqu'à ce qu'elle aie repris son premier niveau. La boule remonte, & le levier reprenant son équilibre, la soupape se ferme. Au moyen de cet expédient, la chaudière se trouve toujours également remplie tant qu'il y a de l'eau dans le réservoir, ce qui évite la peine d'y en mettre à mesure qu'elle se consume.

Il y a en haut de la chaudière une soupape v que l'on charge d'un poids proportionné au dégré de raréfaction inférieur à celui qui peut faire sauter le chapiteau de l’alambic, afin que si le feu est trop fort, ou que les tuyaux des couches viennent à s'engorger, la vapeur puisse se faire jour sans endommager les vaisseaux.

Le tuyau de plomb r, r, r, qui part du chapiteau, va se rendre aux couches d, d, d, d, & le partager en trois branches qui aboutissent à autant de tuyaux R, R, R, faits de terre cuite, depuis quatre jusqu'à six pouces de diamètre, & d'environ trois pieds de longueur, qui s'emboîtent les uns dans les autres. La moitié de ces tuyaux, qui est hors de terre, est percée de plusieurs petits trous qui donnent passage à la vapeur & à la chaleur ; & pour empêcher que la terre ne tombe dedans, on les couvre avec du tan.

Ces tuyaux, qui doivent être de la longueur des couches, vont s'emboîter dans un autre tuyau (fig. 3) dont le bout u perce la couche, & est garni d'un robinet qu'on a soin d'ouvrir de tems en tems pour faire écouler l'eau qui s'est amassée dans les tuyaux, qui doivent pour cet effet avoir une pente légère. Ce robinet sert encore à régler la chaleur, & on peut l’augmenter ou la diminuer en l’ouvrant plus ou moins.

Le charbon dont la tourelle est remplie, suffit pour entretenir le feu deux ou trois jours ; & lorsqu'on l’a une fois réglé avec un thermomètre, la chaleur reste la même jusqu'à ce que le charbon soit consumé.

Voici les avantages que ces couches ont sur les autres.

1°. indépendamment de la chaleur, elles se remplissentd'une vapeur chaude & légère qui hâte encore plus la végétation des plantes, comme l’a prouvé Hâles, dans sa Statique des végétaux.


2°. On peut régler la chaleur à son gré, & la continuer autant de tems qu'on veut.

3°. Cette invention exige très-peu de soin ; on n'est point obligé d'arroser les plantes, ni de mettre du fumier, qui pour l’ordinaire leur donne un mauvais goût.

4°. Ces couches ont cela de commode, qu'on peut y élever des plantes étrangères, telles que le coco, l’ananas, le musa,& y entretenir pendant l'hiver le même degré de chaleur & d'humidité que dans les Antilles.

Couche de peinture. Il faut prendre garde que la couche de peinture qu'on met sur les treillages d'un jardin, ne gâte & barbouille les arbres. On doit les tirer en devant, de façon que le peintre puisse imprimer sa couleur derrière les arbres sans les endommager.

Coucher une branche ; c'est l'étendre en terre pour en faire une marcotte, ce qui se pratique sur-tout à l'égard du figuier & de la vigne.

COULER une branche d'arbre ; c'est palisser une branche le long d'une voisine qu'on sera obligé de couper à la taille suivante. Ainsi lorsqu'on s'apperçoit qu'une grosse branche ne pousse ou ne produit point, & que près d'elle il y a un gourmand ou une branche à fruit, on coule celle-ci le long de la première, qui l'année d’ensuite est retranchée & remplacée par la branche qu'on aura coulée.

COULURE. C'est l'accident qu'éprouvent le bled & le raisin lorsqu'il survient des pluies continues dans le tems qu'ils sont en fleurs. La coulure est un défaut de fécondation.

COUPE des arbres. C'est l’action de retrancher une branche ou un bourgeon, soit avec la serpe, soit avec la scie à main, soit avec la serpette.

Fausse coupe. C'est une branche coupée trop en bec de flûte, ou qu'on a trop tirée & alongée en ôtant trop de bois ; d'où s'enfuit la difficulté du recouvrement de la plaie, souvent même la mort de la branche, & presque toujours l’avortement du bouton.

Coupe régulière. C'est la façon dont on doit tailler les branches des arbres. Cette coupe est courte, ronde & près de l’œil. C'est le contraire de la fause coupe, ou de la coupe irrégulière.

COUPE-CHOUX perfectionné, pour coupez les pommes de terre. Voici la description de cette machine, avec


l’explication