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Les boisseliers vendent des sabots, espèce de chaussure bien connue, faite de bois léger & creusé, dont les pauvres gens se servent faute de souliers. On les fait venir du Limousin & de l’Auvergne, & d’autres pays abondans en forêt, où les talons, les sabots, les pelles & tous ces ouvrages en bois, se fabriquent à grand marché.

Le tambour ou chauffe-chemise, est une machine de bois ou d’osier en forme de véritable caisse de tambour, mais haute de quatre à cinq pieds, & large d’un pied & demi avec un couvercle. Au milieu de cette machine est tendu un réseau à clair voie sur lequel on met une chemise ou autre linge, & dessous un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher le linge.

Les boisseliers font aussi des tamis, qui consistent en un cerceau plus ou moins élevé, auquel on attache une toile de crin, de soie, d’étamine ou telle autre étoffe à claire voie, pour passer des choses liquides ou des poussières. Nous aurons occasion de parler ailleurs de ces tamis, instrumens trop simples & trop connus, pour demander ici une plus ample description.

Le crible est pareillement composé d’un cercle de bois large environ de quatre doigts, dont le fond est garni d’une forte peau percée de trous.

La communauté des boisseliers est réunie, par le règlement du 11 août 1776, à celle des tonneliers. Les droits de réception des maîtres sont taxés à 300 liv.

VOCABULAIRE du Boisselier.

Ame, en terme de boissellier ; c’est un morceau de cuir qui forme dans le soufflet une espèce de soupape pour y recevoir l’air, le comprimer, & le chasser.

Anser ; c’est garnir une pièce quelconque d’une verge de fer courbée en cintre dont les extrémités s’attachent au bord de l’ouvrage.

Bâtissoir ; machine qui sert à retenir les douves avec lesquelles on construit un seau ou un tonneau.

Batterie ; c’est le pied, le dessous, ou le fond du tamis ; ainsi appelé parce que c’est la partie par laquelle on frappe le tamis.

Boisselier ; ouvrier qui fait des boisseaux & autres menus ouvrages de bois.

boissellerie ; c’est l’art ou la profession du boisselier.

Boîte ; coffret couvert ou non, destiné à contenir quelque chose.

Border, en terme de boisselier ; c’est garnir d’un bord d’osier les extrémités d’une pièce de boissellerie pour la rendre plus solide.

Bordure, en boissellerie ; feuilles de hêtre fort minces, portant environ six pouces de largeur ; le boisselier s’en sert pour border les extrémités des seaux, boisseaux, minots, &c.

Botte de bordures ; c’est une douzaine de feuilles de hêtre liées ensemble, & préparées pour faire des bordures.

Botte de seaux ; c’est un paquet de six corps de seaux, tels qu’ils sortent de la première main & de la forêt.

Caisse de tambour ; cercle de bois sur lequel ou tend une peau.

Chassoir ; instrument de bois rond par le haut, applati & aminci par le bas, pour chasser ou enfoncer les cerceaux sous les coups de maillet.

Chauffe-chemise ; c’est une caisse ronde en osier ou en bois, élevée de quatre à cinq pieds, propre à faire chauffer ou sécher le linge au moyen d’un réchaud plein de charbon placé dessus.

Colombe ; espèce de varlope ou de rabot renversée & portée sur quatre pieds, dont on se sert pour unir le joint des douves.

Corps de seau ; c’est une planche de hêtre fendue très-mince, haute d’environ un pied, dont on fait le milieu ou corps du seau.

Éclisse ; planche très mince, dont les boisseliers se servent pour leurs divers ouvrages.

Enclumette ; morceau de fer court & gros, un peu écrasé par les deux bouts, dont les boisseliers se servent pour soutenir les planches ou’ils veulent clouer ensemble, & river leurs clous. V. fig. 4, pl. I.

Enverger ; c’est garnir les soufflets de plusieurs verges ou baguettes de bois qui sont courbées selon la forme des soufflets, & sur lesquelles on applique le cuir qui les couvre.

Foncer, terme de boisselier ; c’est donner à une planche la figure de la pièce qui doit servir de fond.

Jabloire ; outil dont la lame s’alonge & se raccourcit au besoin, & qui sert à faire les rainures où l’on doit placer les fonds.

Jarbiere, outil de boisselier ; c’est une lame de fer tranchant, ajusté dans un manche ou poignée de bois qui va & vient librement.

Mettre l’ame ; c’est garnir les soufflets d’une soupape de cuir que les boisseliers appellent ame.

Mettre en tenon ; c’est retenir les deux extrémités du corps du seau dans un tenon ou espèce de pinces de bois, pour les clouer plus facilement ensemble. Voyez fig. 10, pl. I.

Monter, en boissellerie ; c’est couvrir l’ouvrage ; comme un soufflet, de la couleur qu’il plaît à l’ouvrier de lui donner.

Plane ronde ; instrument de fer fort tranchant, recourbé en demi-cercle, & garni à ses deux bouts d’une petite poignée pour le rendre aisé à manier.

Quartier, en terme de boisselier ; c’est la peau qui doit être ajustée au soufflet.

Repoussoir, outil de boisselier ; c’est un instrument de fer rond d’un côté & aminci par l’autre ; pour repousser & enfoncer des cercles sous les coups du marteau.