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BOI BOI

Rivoir ; outil tranchant d’acier trempé, pour couper & river des pointes & clous.

Rosette ; petit morceau de cuir en losange, qu’on met à chaque clou qui retient la peau du soufflet.

Sabots ; sorte de chaussure de bois léger & creusé, dont les pauvres gens se servent faute de souliers.

Sarche ; cercle haut & large auquel on attache une peau percée ou une étoffe pour faire tamis, tambour, & autres semblables ouvrages.

Seau ; vaisseau de bois servant à puiser de l’eau.

Solamire ; en terme de boissellerie, est cette toile de crin, de soie, ou de toute autre chose à claire-voire, dont on garnit les tamis.

Soufflet ; ustensile domestique, qui attire l’air par le moyen d’une soupape, le comprime & le fait sortir avec violence par une tuyère.

Soufflet carré ; il ne diffère du soufflet ordinaire que par de petites feuilles de bois de fourreau, qu’on y colle intérieurement à la place des vergettes.

Soufflet a double vent ; on appelle ainsi celui qui pompe le double d’air des autres, par le moyen d’une planche qu’on y met de plus, & d’un ressort qu’on y ajoute.

Tambour ; machine de bois ou d’osier, élevée de quatre à cinq pieds, au milieu de laquelle est tendu un réseau à claire-voire, sous lequel on place un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher du linge.

Tenon ; espèce de pince de bois dont les boisseliers se servent pour tenir joints les deux bouts d’une éclisse ou pièce de boissellerie.

Timbre du tambour ; c’est une corde à boyau mise en double au dessous de la caisse du tambour.

Tirant ; sorte de nœud fait de cuir dont on se sert pour bander un tambour.

Traverses ; ce sont de petites courroies de cuir ou même des lames de métal, qu’on place sur les clous qui retiennent la peau du soufflet.

Tuyère ; longue virole qui va toujours en diminuant, par laquelle le vent du soufflet s’échappe.

Vergettes ; cercles de bois ou de métal qui servent à soutenir & à faire bander les peaux dont on couvre les tambours.

BOUCHER.

BOUCHER, celui qui est autorisé à faire tuer de gros bestiaux, & à en vendre la chair en détail.

BOUCHERIE ; c’est l’atelier où le boucher prépare sa viande, ou l’endroit où il la vend & la débite.

La viande de boucherie est la nourriture la plus ordinaire après le pain, & par conféquent une de celles qui doit davantage & le plus souvent intéresser la fanté. C’est pourquoi la police veille attentivement sur cet objet, & prend toutes les précautions nécessaires pour que les bestiaux destines à la boucherie soient sains, pour qu’ils soient tués & non morts de maladie ou étouffés, pour que l’apprêt des chairs se fasse proprement, & que la viande soit débitée en temps convenable.

Il ne paroit pas qu’il y ait eu des bouchers chez les Grecs, du moins du temps d’Agamemnon. Les héros d’Homère sont souvent occupés à dépecer & à faire cuire eux-mêmes leurs viandes ; & cette fenâion qui est si désagréable à la vue, n’avoit alors rien de choquant.

A Rome il y avoit deux corps ou collèges de bouchers, ou gens chargés par état de fournir à la ville les bestiaux nécestaires à sa subsistance ; il n’étoît pas permis aux enfans des bouchers de quitter la profession de leurs pères, sans abandonner à ceux dont ils se séparoient, la partie des biens qu’ils avoient en commun avec eux. Ils élisoient un chef qui jugeoit leurs différends. Ce tribunal étoit fubordonné a celui du préfet de la ville. L’un de ces corps ne s’occupe d’abord que de l’achat des porcs ; l’autre étoit pour l’achat & la vente des bœufs : ces deux corps furent réunis dans la suite.

Ces marchands avoient sous eux des gens dont l’emploi étoit de tuer les bestiaux, de les habiller, de couper les chairs & de les mettre en vente.

Les bouchers étoient épars en différens endroits de la ville ; avec le temps on parvint à les rassembler dans un seul quartier. On y transféra aussi les marchés des autres substances nécessaires à la vie.

Ce grand marché, ou la grande boucherie devint, sous les premières années du règne de Néron, un édifice à comparer en magnificence aux bains, aux cirques, aux aqueducs & aux amphithéâtres. Cet esprit qui faisoit remarquer la grandeur de l’empire dans tout ce qui appartenoit au public, n’étoit pas entièrement éteint. La mémoire de cet édifice fut transmise à la postérité par une médaille où l’on voit qu’on n’y avoit épargne ni les colonnes, ni les portiques, ni aucune des autres richesses de l’architecture.

L’accroissement de Rome obligea dans la suite d’avoir deux autres boucheries.

La police que les Romains observoient dans leurs boucheries, s’établit dans les Gaules avec leur domination ; & l’on trouve dans Paris, de temps immémorial, un corps compofé d’un certain nombre de familles chargées du soin d’acheter les bestiaux, d’en fournir la ville, & d’en débiter les chairs : elles étoient réunies en un corps où l’étranger n’étoît point admis, où les enfans succédoient à leurs pères, & les collatéraux à leurs parens ; où les mâles seuls avoient droit aux biens qu’elles possédoient en commun, & où,