Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(lxxv)


cours préliminaire qui auroit eu deux objets principaux ; l'un, l'histoire de la science, l'autre la clef méthodique, pour rallier en forme de traités les articles séparés par l'ordre alphabétique ; mais l'auteur a jugé qu'il valoit mieux le donner à la fin de l'ouvrage. Il se borne, dans l'avertissement qui est à la tête de ce volume, à présenter de courtes réflexions sur la manière dont il a envisagé son travail. Nous allons transcrire quelques morceaux de cet avertissement.

« J'ai pensé d'abord que mon but devoit être de réunir dans un seul corps d'ouvrage toutes les connoissances de la Chimie ancienne & moderne, toutes les observations éparses dans les différens recueils, dans les écrits des savans des différens pays, de les rassembler de manière à former à volonté un traité suivi ou un répertoire commode ; en un mot de dire tout, &, ce qui est sans doute le plus difficile, tout à sa place, tout avec cette mesure de détails qui ne rebute pas le lecteur déjà instruit, & qui suffit en même temps au plus grand nombre de ceux qui cherchent une première instruction. »

« Quant à la nomenclature que j'ai adoptée, on trouvera à l'article dénomination les principes d'après lesquels je l'ai formée. » Voici ce que M. Macquer mandoit à l'auteur, le 24 juillet 1782, au sujet de cette nomenclature. « Votre nouvelle nomenclature chimique est excellente, & en mon particulier, je suis tout prêt à l'adopter ; mais je ne puis vous répondre de tout le monde ; car vous savez combien les hommes mal éclairés sont des animaux d'habitude. Ce ne sera qu'avec le temps qu'on se familiarisera avec des noms dont la plupart paroîtront d'abord étranges & fort sauvages. »

M. le comte de Buffon, le savant professeur d'Upsal ont approuvé ce projet. Les Fontana, les Kirvan, les Landriani, M. Leonhardi, le célèbre Crell se sont empressés d'applaudir à cette réforme.

M. Court de Gébelin s'étoit chargé de composer le dictionnaire d'Antiquités, qui


devoit faire partie de l'Encyclopédie méthodique ; mais on n'a rien trouvé à sa mort, & il nous laissé le regret d'avoir perdu trois années. On s'est efforcé, par un travail redoublé, de regagner le temps perdu ; mais l'étendue du plan que l'on s'est formé, a retardé jusqu’à ce jour la publication du premier volume, que les autres suivront de huit mois en huit mois.

« L'éditeur de l'Encyclopédie méthodique n'avoit promis dans son prospectus qu'un dictionnaire d'antiquités ; mais, sur nos représentations, il a consenti à y joindre trois autres parties qui en sont le complément, & sans lesquelles cet ouvrage n'auroit pu contenter qu'imparfaitement les savans & les artistes. Nous voulons parler de la Mythologie avec les costumes, de la Chronologie ancienne & moderne ; de la Diplomatique des Grecs, des Romains, & des Peuples qui ont existé depuis eux jusqu'à l'Imprimerie. »

« Le discours général sur les quatre parties de ce dictionnaire, qui sera imprimé à la fin de l'ouvrage, de manière cependant à pouvoir être placé à la tête, fera connoître en détail les fondemens de notre travail, les sources dans lesquelles on a puisé, les vues nouvelles que l'on a exposées comme des résultats très-probables, la méthode d'après laquelle il faudra lire les différens articles de ce dictionnaire, pour en faire des traités complets sur chaque matière, les connoissances nécessaires pour étudier avec success les antiquités, &c. » L'avertissement, que nos souscripteurs doivent lire, contient quelques observations de l'auteur, pour concilier à son travail la confiance des savans.

Maintenant que cette Encyclopédie est assez avancée pour que le public puisse en juger les différentes parties, nous le prions de comparer celles qui sont entre ses mains avec les matières correspondantes de la première Encyclopédie, & l'on décidera, sans exagérer, que presque toutes les parties de cette Encyclopédie par ordre de matières, sont refaites à neuf, & qu'on n'a point


K ij