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trouvé dans l'ancienne, à beaucoup près, les secours qu'on en espéroit. La nomenclature, dans la première, est dans un si grand état d'imperfection, que l'on n'y trouve presque jamais ce qu'on y recherche ; & lorsque nous avons assuré dans le prospectus que nous avons publié, que l'Encyclopédie par ordre de matières contiendroit trente mille articles de plus que la première, nous étions nous-mêmes dans une grande erreur ; car nous sommes sûrs actuellement qu'elle en contiendra plus de cent mille. Il y a des sciences, comme la Botanique, les Antiquités, qui à elles seules comprendront chacune plus de quinze à vingt mille articles ; & ces sciences, qui formeront trois à quatre volumes dans l'Encyclopédie actuelle, ne formeroient pas un demi-volume dans l'ancienne, où il y a même des parties entières qui ont été absolument oubliées ([1]) . C'est la grande imperfection de cette première Encyclopédie, reconnue & avouée par M. Diderot lui-même, qui a nécessité une augmentation de volumes. Tous les gens de lettres attachés à cet ouvrage pourront répondre que nous ne l'avons sollicitée en aucune manière. Elle est contraire à nos intérêts, puisqu'il y aura de la perte sur chacun de ces volumes. Eux-mêmes n'auroient pu prendre d'engagemens rigoureux à cet égard, puisque, lors de la passation des actes, ils ne connoissoient point l'imperfection de leurs parties ; & cependant elle seule pouvoit régler leurs travaux & l'étendue de leur ouvrage : ainsi, cette Encyclopédie comprendra le triple de discours de la première, & cependant, malgré ce grand nombre de volumes, elle ne reviendra pas à moitié du prix de l'édition in-folio de Paris, qui s'est vendue jusqu'à 1800 livres.


Nous ajouterons encore que l'Encyclopédie actuelle est conçue de manière que chacune des parties qui la composent, non seulement forme un dictionnaire, mais qu'elle peut, au moyen des tables de lecture qui seront à la tête des premiers volumes, former à volonté un traité des sciences & qu'elle sera d'une telle utilité pour la recherche de tous les objets dont on pourra avoir besoin, que nous pouvons avancer, sans crainte d'être démentis, qu'une bibliotheque de vingt mille volumes n'offriroit pas la même utilité. Nous pourrions aussi démontret que sur les trente grandes parties dont elle est composée, il y en a plus des deux tiers qui n'existent pas dans notre langue sur le plan d'après lequel elles ont été conçues & exécutées.

Nous n'avons laissé cette souscription ouverte si long-temps, que pour nous assurer d'un certain nombre de souscripteurs, & n'avoir point à regretter de nous être engagés dans cette grande entreprise : mais actuellement que notre but est rempli à cet égard, nous prévenons le public que cette souscription sera fermée irrévocablement & pour toujours le 31 mai courant. La différence du prix pour ceux qui n'auront pas fouscrit, sera de 221 livres, en supposant qu'il y ait vingt volumes excédans le nombre de ceux annoncés dans le prospectus in-4o. à deux colonnes, qui fait loi entre les souscripteurs & l'entrepreneur ; & l'on est maintenant assuré que ces volumes excédans, & que les souscripteurs ne doivent payer que 6 liv., auront lieu.

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Dix-neuvième livraison.

Cette livraison est composée

Du tome sixième, première partie, de la Jurisprudence ([2]) ;

Du tome second, deuxième partie, des Mathématiques ([3]) ;

  1. (1) En faisant cette observation, nous ne prétendons pas déprécier le travail des premiers auteurs. Si l’on considere les circonstances où ils ont écrit, les difficultés de toutes especes qu’ils ont eu à vaincre, & la forme de cette première, Encyclopédie, où tout étoit mêlé & confondu, sans qu’aucun des coopérateurs eût fait auparavant son plan & son travail paticulier, on avouera qu’il a fallu beaucoup de génie & de patience pour surmonter de si grands obstacles. Le travail de M. Diderot sur les arts, dont la description n’existoit encore nulle part, suffiroit seul pour lui assurer la reconnoissance du public, & une gloire qui durera aussi long-temps que l’empire des Lettres.
  2. (1) Imprimé chez M. Stoupe.
  3. (2) Imprimé chez madame veuve Hérissant.