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cependant pas l’unique source dans laquelle le physiologiste doive puiser. La Chimie & la Physique lui fournissont des connoissances nécessaires ; l’histoire des maladies lui en donne même de très-utiles. L’étude physiologique est donc très-composée ; elle suppose le concours des sciences accessoires, & ses progrès sont, pour cette raison, lents difficiles. Les articles de Chimie animale seront fournis par un chimiste très-instruit ; & les articles relatifs à la Physique seront concertés avec l’auteur du dictionnaire, dans lequel ces sortes de matières seront traitées.

Messieurs Tarin, le Chevalier de Jaucourt, de Vandenesse, & Blondel, ont sourni presque tous les articles d’Anatomie dans le dictionnaire des sciences & des arts. M. de Haller y a ajouté plusieurs supplémens, dans lesquels on retrouve l’immensité de ses connoissances. Malgré ces travaux, l’Anatomie & la Physiologie sont bien éloignées d’être complètes dans l’Encyclopédie actuelle. Les articles qui concernent l’Anatomie comparée, celle des plantes, La structure des végétaux, & la Chimie animale, seront absolument nouveaux. Il est facile de voir d’après ce court exposé, que tout qui a été fait dans ce genre n’empêche pas qu’il ne reste immensément à faire.

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[V.] DICTIONNAIRE DE CHIRURGIE ; par M. Louis,
Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de Chirurgie, un volume in-4°.

Cet art a fait des progrès étonnans depuis la publication de l’Encyclopédie. Ils sont dus principalement aux travaux de l’académie royale de Chirurgie. Les dissertations qui ont remporté chaque année les prix proposés depuis son établissement en 1731, ont toutes eu pour sujet une question choisie & fort épineuse, dont la solution a enrichi l’art, sinon par de nouvelles connoissances, au moins par la réunion de lumiéres éparses, dirigées sur un même point, pour remplir les vues de l’académie. Les mémoires publiés par le travail de ses membres sont le fonds le plus précieux qu’on ait sur la théorie & la pratique de l’art. On peut avancer, sans crainte d’être contredit, que depuis trente ans il s’est formé une science nouvelle par les observations de nos grands maîtres, jointes à celles qui leur ont été communiquées de toutes parts. Les faits isolés, fournis par le zèle, l’émulation, & l’expérience de chaque particulier, ne peuvent avoir le mérite qu’ils acquièrent, lorsque, réunis à d’autres, & appréciés respectivement dans leurs diverses circonstances, ils donnent lieu à des inductions qu’on soumet aux discussions académiques, afin d’en tirer les conséquences les plus précises & les plus vraies.

C’est par ces moyens que l’art a été cultivé avec les plus grands succès : ses principes sont devenus plus lumineux & plus solides ; les difficultés théoriques ont été applanies par la voies de l’expérience, & le raisonnement a rendu faciles les opérations les plus compliquées. La pratique a cessé, sur plusieurs points importans, d’être une routine aveugle, qu’on suivoit avec d’autant plus de risque, qu’on avoit plus de hardiesse & de témérité. L’art, enrichi de nouvelles connoissances, est devenu moins redoutable & plus salutaire ; enfin des maladies qui, sous la direction de l’ancienne Chirurgie, ne cédoient qu’à des opérations graves, douloureuses, & accompagées de grands dangers, sont maintenant soumises à une cure facile & prompte, par des procédés doux &simples, dont les anciens n’avoient aucune idée.

La partie chirurgicale de la nouvelle Encyclopédie fera connoître toutes les perfections d’un art si utile à l’humanité. En me chargeant de revoir toute cette partie, que le célèbre la Peyronie m’avoit fait confier en 1747, pour la première édition ([1]), je me propose d’en faire un ouvrage absolument nouveau.

Les articles seront composés spécialement pour l’usage auquel ils sont destinés : car ce qu’un professeur expliqueroit dans les écoles, pour l’instruction des élèves ; ce que le praticien le plus consommé prononce sur le même point dans une consultation ; les réflexions que ce même sujet fourniroit à l’homme le plus éclairé, dans une conférence académique, n’auroient ni la même texture, si l’on peut user de ce terme, ni la même fin ; & chacune de ces différentes formules, excellente en son lieu, ne rempliroit pas le vœu du public dans un article de l’Encyclopédie, où il faut des notions claires & précises, à la portée des gens d’esprit qui ne savent pas la Chirurgie, & qu’il est intéressant d’éclairer utilement sur chaque point particulier, devenu l’objet de leur recherche & de leur curiosité : il faut qu’ils y trouvent l’instruction la plus solide, exposée de la manière la plus intelligible. Ce sont eux qu’il convient d’avoir principalement en vue ; car ce n’est pas dans un dictionnaire universel que les jeunes gens destinés à l’exercice de la Chirurgie pourront apprendre

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  1. La partie chirurgicale de la première édition de l’Encyclopédie a été recueillie en deux volumes in-8o., & publiée par un anonyme en 1762, sans le consentemenr de l’auteur, sous le titre de Dictionnaire de Chirurgie. Il y en a eu plusieurs éditions.